Cédric Henri Doat, actionnaire de la Sénégalaise de l'Automobile et propriétaire du restaurant "Le Kermel" à Dakar, se retrouve à nouveau devant la justice. Cette fois, c’est son ex-épouse, Anne Marie Diédhiou, qui l’a traduit devant le tribunal correctionnel de Dakar pour injures, propos violents et voies de fait. La plaignante réclame 2 millions de F CFA de dommages et intérêts.
Les Echos
L’affaire remonte à 2021. Selon l’accusation, Cédric Henri Doat aurait insulté son ex-épouse en la traitant de « rebelle » et « d’intégriste ». Ces propos auraient été tenus lors de vifs échanges entre les deux anciens conjoints. À la barre, Cédric Henri Doat, un Toulousain résidant à la cité Bel-Air de Dakar, a fermement contesté les faits qui lui sont reprochés :
« C'est faux ! Je ne l'ai pas insultée, ni violentée. Je conteste tout. Je l'ai traitée de rebelle dans la nature de son caractère. Mon ex-femme a un caractère très difficile. Je ne l'ai pas traitée de rebelle dans un sens péjoratif. Je lui ai juste demandé d'arrêter d'être rebelle dans son comportement. »Le prévenu a également rejeté les accusations de violences physiques. Il a plaidé son bon comportement vis-à-vis de son personnel et de son entourage :
« Il suffit d'interroger mon personnel, les antiquaires et tout le monde, ils vous diront le comportement irréprochable que j'ai envers eux. Elle a tout fomenté. Il n'y a jamais eu la moindre violence entre mon ex-épouse et moi. »
Les motivations de la plainte selon Cédric Doat
Pour expliquer la plainte de son ex-femme, Cédric Henri Doat avance plusieurs hypothèses. Il soutient qu’Anne Marie Diédhiou aurait mal vécu leur séparation et le fait qu'ils n'ont pas eu d'enfant ensemble. Elle aurait également été frustrée de ne pas pouvoir travailler dans ses entreprises, notamment à la Sénégalaise de l'Automobile ou au restaurant "Le Kermel". Selon lui, la déception serait également d’ordre financier, son ex-épouse n'ayant pas obtenu les « sommes faramineuses » espérées après le divorce.Un enregistrement accablant ?
L’avocat de la partie civile, Me Alioune Sawaré, a produit un enregistrement sonore censé démontrer la véracité des accusations. Ce document sonore, retranscrit par un huissier, contiendrait des propos jugés offensants et racistes. On y entendrait Cédric Doat déclarer :« Le Sénégal est un pays de nuls »Et proférer des injures à l’encontre de son ex-épouse :
« Casse-toi ! Va te faire enculer ! »Interrogé sur ces propos, Cédric Doat a persisté dans sa ligne de défense, niant catégoriquement les faits.
La défense plaide le respect du foyer conjugal
Pour la défense, Me André Thiakane a dénoncé l’utilisation de cet enregistrement réalisé à l’insu de son client. Il a rappelé au tribunal la sacralité du mariage et critiqué la méthode employée par la plaignante :« C'est malsain. Il y a des comportements à ne pas encourager. Arrêtons ça et respectons le foyer conjugal. »L’avocat a demandé au tribunal de renvoyer son client des fins de la poursuite sans peine, ni dépens.
Un verdict attendu en mai
Le procureur de la République, de son côté, a requis l’application de la loi pénale contre Cédric Henri Doat. Le délibéré est attendu pour le 14 mai prochain. En cas de condamnation, l’accusé pourrait être amené à verser 2 millions de F CFA à son ex-épouse en guise de réparation pour les préjudices subis.Les Echos