Ils ont passé douze heures sous les décombres avant que les secours ne les retrouvent sans vie. Deux hommes, dont un Sénégalais et un Franco-Algérien, ont perdu la vie ce jeudi 8 mai dans l’effondrement partiel d’un immeuble de cinq étages à Ngor. Leur drame s’est joué en silence, au troisième étage d’un bâtiment devenu piège mortel.
Ce matin-là, les premiers craquements alertent les riverains. Le bâtiment, fissuré, vacille avant de s’effondrer dans un chaos de poussière, de cris et de confusion. Les sapeurs-pompiers, soutenus par drones, chiens renifleurs et renforts de sécurité, s’engagent dans une course contre la montre. Le maire de Ngor, Maguèye Ndiaye, confirme dans la soirée l’impossibilité de sauver les deux victimes, extraites des gravats après plus de douze heures d’efforts ininterrompus.
Sur place, la tension est palpable. Témoins, rescapés et élus locaux assistent, impuissants, à une scène de désolation : façades déchirées, meubles écrasés, commerces ensevelis. Le supermarché du rez-de-chaussée et un petit marché voisin n’ont pas été épargnés. Les témoignages affluent, poignants : « On a entendu des bruits, on a fui juste à temps », raconte un survivant. D’autres n’ont pas eu cette chance.
La catastrophe, selon plusieurs voix citées par L’Observateur, aurait pu être évitée. Des travaux en cours derrière le bâtiment, des signaux d’alerte ignorés, et même une visite de contrôle préfectorale prévue… pour le lendemain. Mamadou Diallo, délégué de quartier, assure avoir prévenu le chef de chantier après avoir constaté une inclinaison anormale du bâtiment. Une démarche restée sans suite.
À ce stade, les causes précises de l’effondrement ne sont pas encore connues. Une enquête est en cours. Mais pour les habitants de Ngor, les commerçants sinistrés et les familles endeuillées, le choc est profond. Et les questions, nombreuses.