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Thierno Alassane Sall critique sévèrement la gouvernance de Diomaye et Sonko : "Les germes d’une rupture ne se font pas ressentir"

Mardi 11 Février 2025

Dans une vidéo podcast publiée sur son compte X, Thierno Alassane Sall, président de La République des Valeurs (RV), a longuement commenté la situation sociale, politique et économique du pays, notamment les tensions de trésorerie. Il a pointé du doigt ce qu'il considère comme des incohérences et des contradictions dans la gestion du gouvernement en place.

"Le président Diomaye a fait un aveu, déclarant qu'il n'y a plus de marge de manœuvre. S'il se sent incapable de gérer ce pays, qu'il démissionne ! Ou qu'il nous le rende, car le Sénégal regorge encore d'hommes capables de le développer", a-t-il martelé.

"Une gouvernance de tâtonnements"
L’ancien ministre estime que "les germes d’une rupture ne se font pas ressentir dans les choix du gouvernement de Diomaye, après presque une année au pouvoir". Il dénonce un manque de clarté et de cohérence dans la conduite des affaires de l’État.

"Le Sénégal va emprunter plus de 4 880 milliards de FCFA en 2025, soit 40% du budget annuel. Comment peut-on prétendre être souverain et indépendant quand une grande partie des revenus du pays sert uniquement à payer des dettes ?", s’interroge-t-il.

Il rappelle également l’incohérence de certaines mesures annoncées par le Premier ministre Ousmane Sonko : "On interdit l'utilisation de la machine à café dans les bureaux administratifs pour économiser sur l’énergie, mais, en même temps, le contribuable paie plus cher les frais d'hôtel du Premier ministre."

Concernant les nouvelles taxes sur les appels entrants et les visas d’entrée, il rappelle que ces mesures avaient déjà été appliquées sous le régime précédent avec des résultats peu concluants.

"Lorsque j’étais DG de l’ARTP en 2013, je m’étais opposé à ces mesures en raison de leurs conséquences négatives sur le secteur du tourisme. Même le ministre du Tourisme de l’époque, Youssou Ndour, ainsi que le Premier ministre Abdoul Mbaye, n’étaient pas d’accord", souligne-t-il.

Il critique également la vision économique du Premier ministre : "Ousmane Sonko semble fonctionner avec un logiciel du XIXe ou du XXe siècle, complètement dépassé. Pour lui, tout est taxe, taxe, taxe, alors qu’il devrait savoir que trop d’impôts tue l’impôt."

Le tourisme sénégalais en difficulté
Pour Thierno Alassane Sall, la compétitivité du tourisme sénégalais est en déclin :"Le Sénégal est moins attractif que des destinations comme le Maroc ou le Cap-Vert. Entre la mendicité omniprésente, l'insécurité, la cherté des billets d'avion et les taxes injustifiées, les touristes préfèrent aller ailleurs."

Il dénonce également la difficulté pour les Sénégalais de l'extérieur d’obtenir des documents administratifs essentiels comme les extraits de naissance ou les passeports :"Comment imposer un visa à l’entrée à ces compatriotes qui détiennent parfois des documents de voyage d’autres pays, alors qu’ils peinent déjà à obtenir des papiers sénégalais ?"


Thierno Alassane Sall remet en cause la sincérité du gouvernement sur la souveraineté économique et alimentaire :"Nous quémandons des financements auprès des États occidentaux alors que nous parlons de réciprocité. C’est une contradiction totale d’annoncer vouloir rompre avec la dépendance et, en parallèle, inscrire près de 250 milliards de dette venant de pays comme la France ou les États-Unis dans le budget."

Il déplore également que l’agriculture sénégalaise profite davantage aux investisseurs étrangers qu’aux locaux :

"Le Sénégal possède plus de 100 000 hectares de terres cultivables et plusieurs fleuves, mais ces ressources profitent plus aux Indiens, Israéliens, Espagnols, Anglais et Turcs qu’aux Sénégalais. Nos compatriotes finissent par travailler comme ouvriers dans des plantations avec des salaires de misère, pendant que toute la production est exportée." Un débat politique dégradé et des marchés publics opaques Thierno Alassane Sall critique la faiblesse du débat politique actuel et l’usage des insultes dans l’arène politique :

"Les insultes n’ont pas leur place dans des débats d’idées."

Il dénonce aussi l'attribution de certains marchés publics, comme celui de la construction de 25 000 foyers par la SN HLM à une entreprise française, au détriment des constructeurs sénégalais :

"Nous devons revoir les conditions d’octroi des marchés et bannir cette pratique d’offre spontanée que certaines entreprises d’État utilisent comme prétexte."

L’utilisation de l’avion présidentiel pointée du doigt
L’ancien ministre fustige également l’utilisation excessive de l’avion présidentiel :"Le budget de fonctionnement de l’avion présidentiel est de 3,5 milliards de FCFA par an. Et pour un simple déplacement en Mauritanie, le Premier ministre s’est permis d’emprunter l’appareil…"

Le Sénégal doit condamner les conflits en Afrique
Enfin, Thierno Alassane Sall s’est exprimé sur la situation en RD Congo et au Soudan. Il accuse le Rwanda de soutenir les violences du M23 et appelle le Sénégal à condamner fermement ces agressions."Nous ne pouvons pas rester silencieux face aux exactions qui se déroulent en RDC et au Soudan."
 

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