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TRAHISONS ET RENIEMENTS : Ces hommes politiques qui ravalent leur salive crachée

Lundi 24 Octobre 2022

Au rythme où vont les trahisons et les reniements dans le landerneau politique sénégalais, on peut dire sans risque de se tromper que la morale et l'éthique ne sont plus les vertus cardinales qui dictent aux acteurs politiques leur conduite. En réalité, il est fréquent de voir aujourd'hui, des politiciens, intellectuels et journalistes, citoyens lambda, de se dédire sans honte bue, chanter les louanges d'hommes ou de femmes qu'ils ont eu à traiter de tous les noms dans le passé. Et la réciproque reste également valable avec des politiciens et autres acteurs sociaux qui vouent aux gémonies des hommes et des femmes qu'ils ont adulés et louangés pendant un long moment de leur carrière politique. Cette attitude des plus traîtresses semble malheureusement être la règle de conduite de beaucoup de nos politiciens locaux qui n'hésitent plus à renier leurs convictions et trahir leurs amitiés d'hier.


Le plus grave dans cette sarabande endiablée de traîtres et de renégats, est que ces damnés sans foi ni morale envahissent l'espace politico-médiatique avec tous les risques d'influence et d'impact négatif sur la jeune génération. Le reniement et la trahison désignent chez les politiques, des changements brusques de position et d'alliés en fonction du contexte et du dynamisme politiques. Ainsi, dire d'un individu qu'il pratique aisément le compromis revient à désigner quelqu'un de peu scrupuleux qui n'hésite pas, à l'occasion, à revenir sur sa parole, à trahir ou se dégager de ses amis ainsi que de l'ensemble des règles qui régulent le jeu politique afin de conserver une position avantageuse pour lui, ou d'obtenir des ressources dont l'aurait privé la conformité à une morale. En vérité, ces nombreuses personnalités du gotha politique et social peaufinent sournoisement des stratégies de reniement tout en restant scotchés à leurs sinécures. Victor Hugo avait certainement raison en disant qu'une caresse préalable assaisonne les trahisons… Retour sur ces engagements réversibles dont la politique sénégalaise est coutumière…


Macky, le champion du reniement de la parole donnée
Le Président Macky Sall qui prônait une politique sobre et vertueuse s'est renié sur les principes fondamentaux. D’abord son revirement récent de Macky Sall sur la réduction – avortée – de son premier mandat a réveillé une vieille blessure, relative aux promesses non tenues des responsables politiques… À la veille du second tour, en 2012, Macky Sall avait promis de réduire de deux années son mandat en cours de 7 à 5 ans. Macky Sall a finalement annoncé qu’il y renonçait, conformément à l’avis négatif du Conseil constitutionnel. Quelques jours plus tôt, il avait pourtant assuré : « J'entends me conformer à la décision du Conseil constitutionnel ». Réélu en 2019, Macky Sall avait souligné que son mandat présidentiel arrive à terme en 2024, car c’est son dernier mandat. « Si je gagne, je ne ferai qu’un seul mandat de cinq ans », déclarait-il en janvier 2012. Interviewé par la presse sénégalaise, le président sénégalais a une nouvelle fois laissé planer le doute, se défaussant à travers un pudique ni oui ni non.


Moustapha Niasse s’est aussi dédit
En février 2007, alors qu’il se présentait pour la deuxième fois consécutive à la présidentielle, sous la bannière de l’Alliance des forces de progrès (AFP), Moustapha Niasse promettait qu’il s’arrêterait là : « S’il plaît à Dieu, c’est ma dernière participation à un scrutin présidentiel. » Cinq ans plus tard, il allait pourtant briguer à nouveau les suffrages des Sénégalais au nom de la coalition Benno Siggil Sénégal, incapable d’accoucher d’une candidature unique – ce qui empêcha Niasse et son frère ennemi, le socialiste Ousmane Tanor Dieng, d’atteindre le second tour.


Idrissa Seck, le symbole de la tortuosité
L'ex-Premier ministre sénégalais Idrissa Seck arrivé 2ème à l’élection présidentielle de 2019, avait recueilli plus de 900 mille suffrages. Il est l’exemple type de la tortuosité politique qu’il ne faut pas montrer à la jeunesse», avait déclaré Boubacar Camara. Sous Wade, il a fait des «va et vient en 2007», cette fois-ci, il a effectué  « un aller sans retour» avec Macky Sall. Il a justifié son adhésion dans le Macky en raison de laconjoncture mondiale qui menace la stabilité de notre pays.


Wade, le précurseur du « Wax waxeet »
L'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade celui qui aura donné au « wax waxeet » ses lettres de noblesse. Un an après son élection, en 2001, Abdoulaye Wade introduisait dans la Constitution, par référendum, la réduction du septennat au quinquennat et, surtout, la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs. En 2008, il faisait réintroduire le septennat par le Parlement, tout en maintenant la limitation du nombre de mandats consécutifs. Mais l’année suivante, il annonçait sa candidature à un troisième mandat, prétextant que la modification constitutionnelle aurait remis les compteurs à zéro, et que son second mandat était en fait le premier. Abdoulaye Wade ira jusqu’au bout de son baroud d’honneur, qui restera immortalisé par une phrase en wolof : « Ma waxoon ? Waxeet » – « Je l’ai dit ? Eh bien, je me dédis ! » La campagne de 2012 se cristallisera sur la parole trahie du président sortant. Face à une coalition informelle réunissant la société civile et les candidats malheureux du premier tour, ce dernier s’inclinera dans les urnes le 25 mars 2012.
« Les transhumants doivent être fusillés, ce sont des traîtres ! »


L’on se souvienne des propos sans nuances tenus en 2015 par Souleymane Ndéné Ndiaye, qui fut le dernier Premier ministre d’Abdoulaye Wade : « Ils doivent être exécutés ! Les transhumants doivent être fusillés, ce sont des traîtres ! […] Tous ceux qui ont quitté le PDS pour rejoindre l’APR sont des traîtres. Moi, je préfère mourir que de faire ça ! » Deux ans plus tard, le ton avait changé : « Après mûre réflexion, j’ai donc décidé de serrer la main tendue par Macky Sall. J’accepte avec mon parti, l’Union nationale pour le peuple, de participer à élargir la majorité présidentielle », faisait savoir Souleymane Ndéné Ndiaye. Aujourd’hui, l’intéressé fut nommé président du conseil d’administration de la compagnie Air Sénégal avant d’être limogé tout dernièrement.


Me Aissata Tall Sall, la surprise du chef
Jadis opposante radicale à Macky Sall, en 2015 elle vilipendait « l’apologie de la transhumance » sur les plateaux de télévisions. « La transhumance, il nous appartient à nous, politiques, de la combattre par des principes, par notre posture, notre attitude et nos idées », défendait-t-elle à l’époque. Mais la très charismatique Aïssata Tall Sall est désormais la ministre des Affaires étrangères. Une nomination qui consacre la « transhumance » politique de cette socialiste historique. De fait, convictions et contradictions auront rythmé le parcours de celle que l’on surnomme la « Lionne du Fouta », socialiste historique qui, en 2019, amorce un retournement qui va la conduire à accepter le portefeuille ministériel des Affaires étrangères au sein du gouvernement du président Macky Sall, en novembre 2020.


Nommé ministre, Aliou Sow rétropédale
Il s’est toujours opposé contre le 3e mandat de Macky Sall. Nommé ministre de la Culture, Aliou Sow ravale ses vomissures. Aliou Sow, qui défendait mordicus que le président Sall n’a pas le droit de se présenter en 2024, a fait une volte-face spectaculaire lors de l’Assemblée générale de la Cojer. Face aux jeunes de l’Apr, il justifie sa position. «Vous connaissez ma position. Mais le débat, c’est choisir entre le Président Macky Sall, les projets, les résultats, la paix, le rayonnement au niveau international ou bien choisir l’aventure, la manipulation, le mensonge et l’inexpérience. Sur ce plan, le débat de troisième ou de deuxième ne se pose pas. C’est le choix de la qualité ou de l’incompétence. C’est le choix de l’excellence ou de la médiocrité. C’est pourquoi on ne s’est pas allié avec ces derniers même quand nous étions dans une opposition responsable. C’est l’occasion de mener ce combat de promotion, d’élargissement, de développement, d’une vision qui a engendré d’excellents résultats au Sénégal. Envahissez la presse, envahissez les réseaux sociaux. Tout commentaire anti-Macky doit avoir immédiatement 10 réponses pro-Macky. Sur le terrain, prêchez la bonne parole », s’est-il défendu. Fatoumata Ndiaye : de Fouta Tampi à Fouta Welli
L’autre des cas les plus illustratifs est l’attitude de Fatoumata Ndiaye avec son slogan, ‘’Fouta Tampi’’ (le Fouta est fatigué) qui a fait le tour du Sénégal. Combien de fois a-t-il traîné dans la boue Macky Sall l’accusant de tous les péchés d’Israël. Mais aujourd’hui, elle a ravalé ses vomissures. 

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