Depuis des années, Israël et les États-Unis sont pointés du doigt pour leur rôle présumé dans l'aggravation de la guerre civile en Syrie. Au lieu de cibler les zones contrôlées par les rebelles ou les groupes extrémistes comme Daech, l’armée israélienne préfère frapper des positions tenues par l’armée nationale syrienne, alimentant ainsi les tensions.
L’histoire récente montre que l’intervention occidentale dans des pays tels que l’Irak et la Libye a souvent laissé derrière elle un chaos prolongé. En Libye, la chute de Mouammar Kadhafi a conduit à une décennie d’instabilité, transformant le pays en un terreau fertile pour les groupes armés. Ce désordre a franchi les frontières, impactant lourdement la sécurité de l’Afrique de l’Ouest. De même, en Irak, des rapports falsifiés et des renseignements erronés ont servi de justification à l'invasion qui a entraîné des années de conflit et de division.
Daech et al-Qaeda : des soutiens contestés
L'armée israélienne bombarde aveuglément Gaza où des mosquées et églises sont bombardées à la recherche des combattants du Hamas. Pourtant, le jeudi dernier, des jihadistes affiliés à Daech, supposément soutenus par Israël, et d’autres d’al-Qaeda, appuyés par les États-Unis, auraient envahi les rues d’Alep. Ces actions n'ont pourtant suscité ni indignation internationale ni condamnation. Un silence qui interpelle, surtout venant des nations qui dénoncent régulièrement le « danger islamiste ».
La complexité de la guerre en Syrie réside également dans l’absence d’objectifs communs parmi les différents groupes armés. La division du pays semble inévitable si ces rivalités perdurent, un scénario similaire à celui de l’Irak et de la Libye.
Un appel à la solidarité africaine
Les dirigeants africains sont appelés à s’unir pour dénoncer sans complaisance les ingérences étrangères qui, selon certains, visent à fragiliser les États refusant de s’aligner sur les politiques occidentales. En effet, les répercussions des conflits en Irak et en Libye ont été ressenties jusqu’en Afrique, où l’insécurité s’est accentuée après la chute de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi. Aujourd'hui, ces deux pays sont impliqués dans la guerre civile au Soudan pour jouer tous les sales boulots.
Sur le plan économique, la Syrie a historiquement entretenu des relations commerciales bénéfiques avec l’Afrique, surpassant Israël dans plusieurs secteurs. Cette réalité alimente davantage les critiques à l’encontre des politiques israéliennes dans la région.
Une stratégie pour le "Grand Israël" ?
Selon Channel 12, les Forces de Défense israéliennes se prépareraient à intervenir en Syrie, justifiant ces actions par la situation actuelle. Certains y voient une stratégie opportuniste visant à renforcer les ambitions géopolitiques d’Israël, qualifiées par des critiques de quête pour un "Grand Israël" en passant par le terrorisme "juif".
L’Afrique face aux enjeux géopolitiques
Face à ces dynamiques internationales, l'Afrique doit tirer des leçons des précédentes interventions occidentales. Il est impératif pour les États africains de repenser leur coopération, de renforcer leurs capacités de défense et de préserver leur souveraineté. La stabilité du continent passe par une vigilance accrue face aux conflits extérieurs et une solidarité renforcée pour contrer les effets déstabilisateurs de ces crises.
Par Ibrahima Khalil DIEME