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Serait-il possible de rêver d’une paix en Casamance ? (Par Nicolas Silandibithe BASSENE)

Mardi 10 Décembre 2019

Tant qu’on vit, l’espoir doit habiter notre cœur a-t-on de coutume de dire. Les actes que nous voulons évoquer ici nous éloignent d’avantage de cet idéal d’une Casamance de Paix. La guerre en Casamance est un conflit larvé de faible intensité auquel les sénégalais ont fini par s’habituer. Une guerre qui n’a jamais laissé entrevoir la moindre lueur d’espoir. Et chaque fois c’est le même rituel sanglant, le même procédé effroyable, le confinement des facilitateurs/médiateurs, la traumatisante pénombre et l’insoutenable cruauté ornent le quotidien des casamançais.


On continue de tuer de braquer et de traumatiser une population qui a trop souffert des exactions sans conscience sans cœur. Face à cette vérité cadavérique nous ne pouvons pas manquer demander qui sont les vrais auteurs de tels actes? Est-ce l’œuvre d’un banditisme sophistique ou une stratégie de mise à mort pour mieux régner?


Au demeurant, malgré l’appel du président de la République « le pas décisif vers la paix définitive, une paix sans vainqueur ni vaincu », les drames civiles continuent de belle manière avec des bilans macabres. On se rappelle bien des jeunes du village de Diagnon tués sauvagement dans la forêt de Bissine, des bûcherons tués cruellement dans la forêt de Boffa et récemment l’assassinat de Abdou Elinkine et cie abattus froidement à Mlomp. Que des meurtres sans meurtriers. Si on a le courage de tuer ne serait-il pas plus courageux de revendiquer l’acte ?


Excepté le cas Boffa, tous les autres ont un dénominateur commun : aucune poursuite, aucune personne n’est inquiétée, aucune personne n’est mise aux arrêts. Cela pose visiblement, ici, matière à réflexion avec le recul nécessaire pourquoi « Boffa » a-t-il été privilégié orchestrant une vague d’arrestation et un show médiatique sans égal ? En dépassionnant le sujet et menant une réflexion souveraine, un flot de questions les unes plus pertinentes que les autres nous envahissent. Ensemble, partageons la réflexion. Pourquoi avoir attendu le cas boffa pour mettre une armada militaro-judiciaire en branle ? Pourquoi avoir organisé un lynchage médiatique sur de pauvres citoyens bafouant leur présomption d’innocence ? Quel est le but recherché à cet effet?


A quoi veut-on préparer à l’opinion nationale et internationale ? Après avoir dit urbi et orbi que le cerveau a été démasqué et arrêté, pourquoi donc le procès traine-t-il encore ? Sommes-nous toujours dans la recherche des preuves ? Une série de juge d’instruction (bientôt 3 juges) pour ce même dossier toujours rien. Passer à la loupe de l’intelligence et aux rayons laser du discernement, nous citoyens sommes déçus. Le temps passe et nous voyons plus clair. L’hypothèse première d’une cabale montée pour faire taire des personnes se conforte mieux. 


La rapidité même de l’enquête nous trouble. Tout semble résolument clair en lieu et place d’une enquête experte devant élucider le mobile de cet acte et traquer les auteurs c’est une enquête plutôt orientée, ciblée qui nous a été servi. L’histoire des meurtres au Sénégal, aussi simple que ce soit a toujours montré e démontré que les auteurs sont arrêtés avec un peu plus tard. Mais dans ce cas, juste une question d’heures pour mettre aux arrêts 24 personnes. Alors, sénégalais, sénégalaises les non-dits, les véritables mobiles de ces arrestations tout azimut parlent plus. Pourquoi et pour qui nous n’aurons sans doute pas la réponse. Il est ici pour nous de rappeler notre ancrage à un Sénégal un et indivisible de tous pour tous, au respect des lois et de toute autorité (judiciaire, administrative, militaire, politique…) de ce pays. Mais face ce procédé, nous émettons des réserves- s’il y aura procès bien sûr-à une impartialité de notre justice. Nous sommes enclins plutôt à une parodie de justice. L’avenir nous édifiera sur ce dossier qui a trop duré et qui continue à faire mal. Ces morts de trop doivent plus motiver les gouvernants à renforcer les recherches de paix définitive dans cette partie du pays.


L’Etat doit continuer dans sa dynamique d’ouverture de dialogue en faveur d’une issue heureuse. Pour ce faire adopter de nouveau paradigme est impératif couper court à cette multiplicité d’acteurs. Hélas, le constat est amer, il existe une certaine constance malgré quelques légères différences dans la façon de gérer le dossier par les trois (0 3) régimes marqués par :
  • Abdou Diouf : une succession d’acteurs avec des résultats sans trop d’impact sur le processus de paix
  • Abdoulaye Wade (l’homme des 100 jours) une longue liste d’acteurs sans succès portant
  • Macky Sall : de nombreux groupes d’acteurs et facilitateurs nationaux et internationaux
Ces démarches quasi semblables avec leurs limites nous font dire que les populations sont en train de vivre un éternel recommencement. A la lumière de tout, le boulevard de la désespérance s’agrandit d’avantage emportant nos espoirs de voir une paix définitive en Casamance se réaliser un jour. Sur ce, nous demeurons pessimistes (la génération née dans la guerre). Notre pessimisme s’accentue plus lorsque des jeunes comme le journaliste d’investigation René Capain BASSENE, qui à travers ses écrits, conférences, ses interventions et analyses sur cette guerre dans les plateaux médias, nous aidait à comprendre, nous aiguillonnait, à  maintenir notre mental en éveil, à penser positif pour plus de force à apporter des solutions de paix, sont arrêtés.

En somme, devant cette multiplicité récurrente de faits et actes en défaveur à l’éclosion d’une paix serait-il possible de rêver d’une paix quelconque en Casamance ?
 
Nicolas Silandibithe BASSENE
Coordinateur Mouvement citoyen Agir Maintenant pour une Emergence Nouvelle (AMEN)
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