Le président de la République des Valeurs (RV), Thierno Alassane Sall, a dressé un bilan sévère de la gestion actuelle du gouvernement issu de PASTEF. Lors d'une déclaration publique, il a pointé du doigt les choix politiques de l'exécutif et exprimé son inquiétude quant à l'avenir du pays.
Thierno Alassane Sall n'a pas mâché ses mots. « Informer, interroger et confronter le discours officiel à la réalité », a-t-il déclaré en s'adressant aux journalistes. Selon lui, la situation du pays est marquée par « l'amateurisme d'un pouvoir naviguant à vue, refusant le débat républicain, ne respectant pas ses engagements et méprisant toutes les mises en garde ».
Il a notamment critiqué la façon dont la presse a été traitée depuis l'alternance, estimant qu'elle est devenue « la première victime des politiques de rupture version PASTEF ».
Un "Agenda 2050" improvisé et une austérité incompréhensible
L'ancien ministre a aussi pointé du doigt l'élaboration de l'Agenda 2050, présenté comme une feuille de route pour le développement du pays. « Nous avions prévenu. Après l'accouchement chaotique de cet agenda, nous avions souligné qu'il ne contenait que des pages blanches pour les années 2025 et suivantes », a-t-il affirmé.
Selon lui, le gouvernement a perdu dix mois sans mener de réformes majeures et s'apprête maintenant à imposer « un plan d’austérité pudiquement baptisé 'plan de stabilisation' ». Il dénonce une contradiction dans la gestion de la dette publique, qui représente désormais 40 % des dépenses budgétaires. « L'État est contraint de contracter de nouveaux emprunts records : 4 574 milliards de FCFA cette année », a-t-il alerté.
L’impact de ces décisions sur la population est dramatique, selon lui : « Ceux qui avaient promis de l’emploi à la jeunesse procèdent aujourd’hui à des licenciements en masse ».
Un appel à l’abrogation totale de la loi d’amnistie
L’un des points centraux de son discours a été la proposition de loi sur l’abrogation de la loi d’amnistie. « L’amnistie n’a jamais été une revendication populaire. Elle visait plutôt à garantir l’impunité à des individus ou entités », a-t-il déclaré fermement.
Thierno Alassane Sall accuse PASTEF d’avoir tenté de freiner son initiative d’abrogation de la loi d’amnistie : « D’abord, des hauts responsables du parti au pouvoir ont tenté de nier le droit à tout autre député de déposer une proposition de loi visant à abroger l’amnistie ».
Enfin, il dénonce le manque de transparence autour des indemnisations versées aux victimes de la répression politique. « Dans un pays sérieux, seule la justice serait compétente pour statuer. Mais ici, ce sont des officines administratives sous la coupe de PASTEF qui décident qui doit être indemnisé et à quel niveau ».
"Il est temps d’ouvrir les yeux"
Thierno Alassane Sall met en garde contre les dérives du gouvernement en place et exhorte les citoyens à exiger des comptes : « Nous avons face à nous un gouvernement qui mène le Sénégal vers un avenir incertain et qui, pire encore, refuse d'écouter ceux qui lui rappellent ses propres promesses ».
L’opposant a promis de poursuivre son combat pour la vérité et la justice. « L’amnistie doit être totalement abrogée. Les responsabilités doivent être établies. La justice doit être rendue. Parce que c’est une exigence morale. Parce que c’est ce que le Sénégal attend et mérite », a-t-il conclu.