Qui peut être désigné comme le responsable moral des incidents de février 2021 et des autres qui s’en sont suivis ? Qui doit être poursuivi et qui ne doit pas l’être ? L’abrogation de la loi d’amnistie aura-t-elle à déterminer les faits passés ou exclusivement à influencer les faits à venir ?
La justice sénégalaise doit apporter des éléments de réponse et protéger le peuple des manipulations expertes des acteurs engagés sur cette question.
Au premier chef de ces interrogations et interprétations possibles vont s'inscrire les partis politiques qui ont croisé le fer depuis les premières manifestations en février 2021. L'intérêt suprême pour les parties prenantes qui ont joué un rôle majeur ou mineur dans la chronologie des dernières crises préélectorales précitées est de sortir indemne de l’abrogation de la loi d'amnistie à venir. L'intégrité des leaders, des membres actifs, de la jeunesse du parti, des activistes et des journalistes affiliés en dépend.
Il y a lieu de rappeler que nul n'est au dessus de la loi. C’est à la justice d’apprécier et de soumettre tout citoyen à son diktat. En effet, nous pouvons soupçonner une double intention d'exposer un camp à la sanction de la dame justice et de protéger les siens de l'inquisition de ladite justice.
Nous nous éloignons ainsi de l'idéal citoyen dés lors que nous engageons le statut partisan dans un Etat juste. Le parti politique surtout en Afrique rejoint l'entreprise capitaliste dans sa capacité à sélectionner et abandonner au bord de la route d'honnêtes citoyens qui n'ont pas eu respectivement une chance politique ou économique pour faire partie des privilégiés.
Au Sénégal, le processus de redistribution de la justice est mal parti pour le cas de l’abrogation de la loi sur l’amnistie. Le revers pour la justice c’est de créer de l’injustice. Au départ de ce faux pas rampant est le pouvoir législatif qui sera responsabilisé dés lors que la qualité totale de l’abrogation est exclue. Il est bon pour le peuple de prétendre à une abrogation totale et non partielle. S’il y a imbroglio, c’est parce que le peuple est mal représenté. Des députés de parti ne peuvent pas représenter le peuple. Malheureusement ils constituent la majorité et s’expriment à l’applaudimètre sur les exploits de propositions de leurs leaders.
L'idéal serait de faire porter le projet d’abrogation de la loi sur l’amnistie par une entité tierce en dehors des parties prenantes manifestement connues dans les crises postélectorales précitées.
Préférer la proposition de loi d'amnistie d’Amadou BA (PASTEF) à celle proposée en premier par l'opposant politique Thierno Alassane SALL conforte la prééminence du parti sur tous les compartiments de fonctionnement dans l'Etat. Cela malheureusement est automatique en termes de conséquence, dés lors que le régime au pouvoir est politique.
La démission instituée du président de la république élu de son parti politique pour lequel il passe pour être un membre à part entière ou le chef voire le fondateur n’est rien qu’un processus populiste d’enfarinement du peuple. Un chef d’Etat politique ne peut garantir la neutralité de l’Etat qu’il gouverne sur l’équité de la distribution des intérêts politiques aux différentes chapelles politiques et autres citoyens engagés sur l’espace public.
Il faut condamner avec véhémence la récupération de la loi d’amnistie par le PASTEF qui n'est rien d’autre qu’une qualité intrinsèque au fonctionnement du parti politique. Ceci est un principe général à relever dans la poursuite des intérêts du parti en tant qu’organisation. Il faut dissuader le parti-Etat qui nous gouverne depuis les indépendances. L'Etat doit être neutre et transpartisan.
Un président de la république qui est issu d'un parti politique ne peut encore une fois garantir un Etat non partisan. Sa démission de son parti est devenue un rituel infertile pour assurer la finalité escomptée. Il faut opter pour une autre stratégie. Autrement dit, le Sénégal doit se préparer à envisager une alternance civile dans laquelle le parti ne peut trouver opportunité pour se confondre à l’Etat qui est un bien de tous et pour tous, ni excluant et ni appropriable par une quelconque organisation privée pour ne pas citer en premier le parti politique. Cette alternance devra aussi régler la problématique du député de parti dans la mécanique de la règle majoritaire à l’assemblée nationale. C’est le peuple qui doit être servi et non le parti politique.
Dr. Pascal OUDIANE
Sociologue
Gouvernance Sans Parti ( GSP).
La justice sénégalaise doit apporter des éléments de réponse et protéger le peuple des manipulations expertes des acteurs engagés sur cette question.
Au premier chef de ces interrogations et interprétations possibles vont s'inscrire les partis politiques qui ont croisé le fer depuis les premières manifestations en février 2021. L'intérêt suprême pour les parties prenantes qui ont joué un rôle majeur ou mineur dans la chronologie des dernières crises préélectorales précitées est de sortir indemne de l’abrogation de la loi d'amnistie à venir. L'intégrité des leaders, des membres actifs, de la jeunesse du parti, des activistes et des journalistes affiliés en dépend.
Il y a lieu de rappeler que nul n'est au dessus de la loi. C’est à la justice d’apprécier et de soumettre tout citoyen à son diktat. En effet, nous pouvons soupçonner une double intention d'exposer un camp à la sanction de la dame justice et de protéger les siens de l'inquisition de ladite justice.
Nous nous éloignons ainsi de l'idéal citoyen dés lors que nous engageons le statut partisan dans un Etat juste. Le parti politique surtout en Afrique rejoint l'entreprise capitaliste dans sa capacité à sélectionner et abandonner au bord de la route d'honnêtes citoyens qui n'ont pas eu respectivement une chance politique ou économique pour faire partie des privilégiés.
Au Sénégal, le processus de redistribution de la justice est mal parti pour le cas de l’abrogation de la loi sur l’amnistie. Le revers pour la justice c’est de créer de l’injustice. Au départ de ce faux pas rampant est le pouvoir législatif qui sera responsabilisé dés lors que la qualité totale de l’abrogation est exclue. Il est bon pour le peuple de prétendre à une abrogation totale et non partielle. S’il y a imbroglio, c’est parce que le peuple est mal représenté. Des députés de parti ne peuvent pas représenter le peuple. Malheureusement ils constituent la majorité et s’expriment à l’applaudimètre sur les exploits de propositions de leurs leaders.
L'idéal serait de faire porter le projet d’abrogation de la loi sur l’amnistie par une entité tierce en dehors des parties prenantes manifestement connues dans les crises postélectorales précitées.
Préférer la proposition de loi d'amnistie d’Amadou BA (PASTEF) à celle proposée en premier par l'opposant politique Thierno Alassane SALL conforte la prééminence du parti sur tous les compartiments de fonctionnement dans l'Etat. Cela malheureusement est automatique en termes de conséquence, dés lors que le régime au pouvoir est politique.
La démission instituée du président de la république élu de son parti politique pour lequel il passe pour être un membre à part entière ou le chef voire le fondateur n’est rien qu’un processus populiste d’enfarinement du peuple. Un chef d’Etat politique ne peut garantir la neutralité de l’Etat qu’il gouverne sur l’équité de la distribution des intérêts politiques aux différentes chapelles politiques et autres citoyens engagés sur l’espace public.
Il faut condamner avec véhémence la récupération de la loi d’amnistie par le PASTEF qui n'est rien d’autre qu’une qualité intrinsèque au fonctionnement du parti politique. Ceci est un principe général à relever dans la poursuite des intérêts du parti en tant qu’organisation. Il faut dissuader le parti-Etat qui nous gouverne depuis les indépendances. L'Etat doit être neutre et transpartisan.
Un président de la république qui est issu d'un parti politique ne peut encore une fois garantir un Etat non partisan. Sa démission de son parti est devenue un rituel infertile pour assurer la finalité escomptée. Il faut opter pour une autre stratégie. Autrement dit, le Sénégal doit se préparer à envisager une alternance civile dans laquelle le parti ne peut trouver opportunité pour se confondre à l’Etat qui est un bien de tous et pour tous, ni excluant et ni appropriable par une quelconque organisation privée pour ne pas citer en premier le parti politique. Cette alternance devra aussi régler la problématique du député de parti dans la mécanique de la règle majoritaire à l’assemblée nationale. C’est le peuple qui doit être servi et non le parti politique.
Dr. Pascal OUDIANE
Sociologue
Gouvernance Sans Parti ( GSP).