Le tandem Diomaye–Sonko, propulsé au sommet par une promesse claire de rompre avec le « Système », se retrouve aujourd’hui fracturé… pour savoir laquelle de deux icônes de ce même système doit diriger la coalition qui les a portés au pouvoir.
Entre Aïda Mbodj, produit pur de quarante ans de jeu politique classique, et Mimi Touré, militante trotskiste devenue pilier de l’appareil mackryste, la rupture se heurte à ses contradictions internes. Aïda Mbodj n’est pas seulement une rescapée du jeu politique sénégalais : elle en est une figure centrale depuis les années 1980. Elle passe ensuite avec aisance au PDS, où elle devient l’une des figures féminines de référence de l’époque Wade. Ministre à plusieurs reprises (Famille, Famille, Développement social, Transformation alimentaire), elle incarne cette stabilité politique recherchée dans les années 1990.
Députée en 2007 sur la liste Sopi/2007, elle devient vice-présidente de l’Assemblée. Elle est réélue en 2012 et 2017 toujours sur la liste PDS. Entre ses fonctions électives et ses missions de médiatrice, l’ancienne présidente du Conseil départemental de Bambey a été de tous les combats qui ont façonné l’opposition au régime Sall.
Son parcours, jalonné de fidélités successives, l’a menée jusqu’à Ousmane Sonko en période de haute tension : lui vaut aujourd’hui un capital politique retrouvé. Mais l’opinion s’interroge : l’extrait du « Système » ne s’éloigne-t-il pas trop de ses racines ?
MIMI TOURÉ, DU COMMUNISME TROTSKISTE AU LIBÉRALISME DE CENTRE DROIT
Parcours singulier que celui de Mimi Touré. Touré incarne une trajectoire politique hors norme : passée de l’extrême gauche à la social-démocratie, puis au libéralisme réformateur de Macky Sall. L’ancienne coordinatrice du Programme national de lutte contre le sida (PNLS) fait son entrée tardive dans la politique.
Mais c’est en 2012, au plus fort de l’alternance, qu’elle rejoint Macky Sall, héritier d’Abdoulaye Wade le Libéral de centre droit. Elle devient ministre de la Justice en 2012, le visage de la Traque des biens mal acquis et incarne l’inflexibilité du nouveau pouvoir. Sa carrière professionnelle culmine en 2013 quand elle devient Première ministre. Une trajectoire inédite pour une femme issue de la gauche radicale.
Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), OIF : ses missions à l’international lui valent un souvenir réformiste. En 1995, on la retrouve déjà sur les questions d’équité et d’égalité de genre. C’est également à ce moment que naît son engagement pour la transparence.
Son opposition à Macky Sall, après la rupture consommée en 2021, la projette dans le camp Benno dissident. Elle rallie la coalition Diomaye–Sonko en 2022. Elle ruine ainsi l’hypothèse d’un retour à l’APR, confirmant cette image d’une femme capable de changer d’alliance en fonction de ses principes… ou de ses stratégies politiques.
Chez Mimi Touré, le débat reste ouvert : opportunisme ou fidélité partagée aux valeurs républicaines ? La question divise toujours l’opinion.
UNE RUPTURE AUX RELENTS DU PASSÉ
Que Diomaye Faye soutienne Mimi Touré et que Ousmane Sonko préfère Aïda Mbodj dit beaucoup de la profondeur de la crise. Les deux femmes symbolisent un Sénégal politique marqué par la longévité, l’ancrage territorial et la capacité d’adaptation.
La rupture promise par le duo au printemps 2024 se heurte ici à sa propre contradiction : comment rompre avec le système en s’appuyant sur ses plus solides bénéficiaires ? La suite de la coalition dépendra de la réponse à cette interrogation centrale.
Solo Q
Entre Aïda Mbodj, produit pur de quarante ans de jeu politique classique, et Mimi Touré, militante trotskiste devenue pilier de l’appareil mackryste, la rupture se heurte à ses contradictions internes. Aïda Mbodj n’est pas seulement une rescapée du jeu politique sénégalais : elle en est une figure centrale depuis les années 1980. Elle passe ensuite avec aisance au PDS, où elle devient l’une des figures féminines de référence de l’époque Wade. Ministre à plusieurs reprises (Famille, Famille, Développement social, Transformation alimentaire), elle incarne cette stabilité politique recherchée dans les années 1990.
Députée en 2007 sur la liste Sopi/2007, elle devient vice-présidente de l’Assemblée. Elle est réélue en 2012 et 2017 toujours sur la liste PDS. Entre ses fonctions électives et ses missions de médiatrice, l’ancienne présidente du Conseil départemental de Bambey a été de tous les combats qui ont façonné l’opposition au régime Sall.
Son parcours, jalonné de fidélités successives, l’a menée jusqu’à Ousmane Sonko en période de haute tension : lui vaut aujourd’hui un capital politique retrouvé. Mais l’opinion s’interroge : l’extrait du « Système » ne s’éloigne-t-il pas trop de ses racines ?
MIMI TOURÉ, DU COMMUNISME TROTSKISTE AU LIBÉRALISME DE CENTRE DROIT
Parcours singulier que celui de Mimi Touré. Touré incarne une trajectoire politique hors norme : passée de l’extrême gauche à la social-démocratie, puis au libéralisme réformateur de Macky Sall. L’ancienne coordinatrice du Programme national de lutte contre le sida (PNLS) fait son entrée tardive dans la politique.
Mais c’est en 2012, au plus fort de l’alternance, qu’elle rejoint Macky Sall, héritier d’Abdoulaye Wade le Libéral de centre droit. Elle devient ministre de la Justice en 2012, le visage de la Traque des biens mal acquis et incarne l’inflexibilité du nouveau pouvoir. Sa carrière professionnelle culmine en 2013 quand elle devient Première ministre. Une trajectoire inédite pour une femme issue de la gauche radicale.
Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), OIF : ses missions à l’international lui valent un souvenir réformiste. En 1995, on la retrouve déjà sur les questions d’équité et d’égalité de genre. C’est également à ce moment que naît son engagement pour la transparence.
Son opposition à Macky Sall, après la rupture consommée en 2021, la projette dans le camp Benno dissident. Elle rallie la coalition Diomaye–Sonko en 2022. Elle ruine ainsi l’hypothèse d’un retour à l’APR, confirmant cette image d’une femme capable de changer d’alliance en fonction de ses principes… ou de ses stratégies politiques.
Chez Mimi Touré, le débat reste ouvert : opportunisme ou fidélité partagée aux valeurs républicaines ? La question divise toujours l’opinion.
UNE RUPTURE AUX RELENTS DU PASSÉ
Que Diomaye Faye soutienne Mimi Touré et que Ousmane Sonko préfère Aïda Mbodj dit beaucoup de la profondeur de la crise. Les deux femmes symbolisent un Sénégal politique marqué par la longévité, l’ancrage territorial et la capacité d’adaptation.
La rupture promise par le duo au printemps 2024 se heurte ici à sa propre contradiction : comment rompre avec le système en s’appuyant sur ses plus solides bénéficiaires ? La suite de la coalition dépendra de la réponse à cette interrogation centrale.
Solo Q

