Un accord de paix a été signé ce 27 juin à Washington entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda pour tenter de restaurer la paix dans l’est du Congo, qui est secoué par des conflits depuis plusieurs décennies. Dans les rues de Kinshasa, à Goma ou à Bukavu, les avis sont partagés.
À La Gombé, dans le centre de Kinshasa, quasiment tout le monde a entendu parler de cet accord de paix signé à Washington, rapporte notre envoyée spéciale à Kinshasa, Alexandra Brangeon. Dans la rue, les avis sont partagés.
« Cette fois-ci, sera peut-être la bonne », réagit Josué Aton. Pour cet agent administratif, l’implication américaine, et surtout celle de l’administration Trump, suscite un peu d’espoir. « Dans la mesure où les mêmes personnes laissaient faire le Rwanda, les Américains prennent maintenant les devants et on voit qu'ils sont décidés de vouloir changer les choses. Ce sont eux qui donnaient l'aval au Rwanda. Ils achetaient les mines au Rwanda. Quand ils font preuve de vouloir changer les choses, on pourrait croire que cette fois-ci, ça peut marcher », juge Josué Aton.
Un avis qui n'est pas partagé par Emmanuelle. « À quoi bon signer encore et encore des accords qui ne sont pas respectés », proteste cette jeune cadre du secteur bancaire. « Ce n'est pas la première fois que plusieurs tentatives ont été faites, mais seulement, elles ne sont pas vraiment respectées », rappelle Emmanuelle. « Il y a toujours de bain de sang, il y a toujours une partie – je parlerai du Rwanda – qui ne respecte pas sa part du marché. Et ça me pose une question : est-ce que, cette fois-ci, ça apportera du nouveau ou si c'est juste du papier de plus à signer pour qu'après, ce [ne soit pas] respecté ? », se demande-t-elle, dubitative.
La question des réparations et de l'indemnisation des victimes de la guerre dans l'est du pays préoccupe. Cette question ne semble pas figurer dans cet accord de paix. Sans justice, il n'y a pas de paix, soulignent ces habitants de la capitale.
« Ce que nous demandons, c'est la paix chez nous »
À Goma, ville tombée aux mains du M23, avec le soutien du Rwanda, en janvier dernier, ces quelques habitants interrogés sont partagés entre espoir et scepticisme.
« Nous avons appris la nouvelle. Nous, ce que nous demandons, c'est la paix chez nous. La paix est cruciale pour l'économie, le quotidien, dans tous les domaines d'un pays », explique un habitant. « Nous préférons voir les résultats, des résultats concrets. Nous avons besoin de la paix, nous et les Rwandais aussi. Qu'ils se mettent d'accord pour que nous puissions retrouver du calme ici chez nous à Goma. Il n'y pas une année qui passe sans qu'il y ait la guerre. Chaque année, des affrontements, des gens tués », martèle un autre.
À Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, dès l'aube aujourd'hui, des habitants ont fait le plein de crédit mobile et de leur abonnement satellite pour suivre sur leur téléphone et à la télévision la signature de l'accord de paix entre les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais. Les réseaux sociaux se sont aussi agités, chacun y allant de son analyse pour mesurer le bien fondé ou non de cet accord. Mais quoi qu'il arrive, cet habitant ne réclame que la paix : « Si les autorités signent et si nous avons la paix, vraiment, que Dieu les bénisse. Nous, ce qui nous intéresse, c'est la paix », soutient-il.
« On sent une certaine précipitation »
Les sceptiques de Bukavu se font aussi entendre, surtout ceux qui pensent que Donald Trump ne pourra pas résoudre cette crise interminable, où sévissent plus de 200 groupes armés : « Le projet d'accord également n'a pas été signalé ni eu l'aval du Parlement et ça, c'est encore un souci. On sent une certaine précipitation. On espère la paix, mais on se dit que la paix ne viendra pas de Washington ni de Doha », explique un autre habitant de Bukavu. « La paix viendra entre Congolais. Il faudrait qu'il y ait un dialogue entre Congolais avec la facilitation de nos chefs spirituels, entre le SCC, l'Église catholique et les autres confessions religieuses et tous les acteurs politiques autour de la même table. Je sais que ça sera une solution pour une paix définitive à l'est de la RDC. »
À La Gombé, dans le centre de Kinshasa, quasiment tout le monde a entendu parler de cet accord de paix signé à Washington, rapporte notre envoyée spéciale à Kinshasa, Alexandra Brangeon. Dans la rue, les avis sont partagés.
« Cette fois-ci, sera peut-être la bonne », réagit Josué Aton. Pour cet agent administratif, l’implication américaine, et surtout celle de l’administration Trump, suscite un peu d’espoir. « Dans la mesure où les mêmes personnes laissaient faire le Rwanda, les Américains prennent maintenant les devants et on voit qu'ils sont décidés de vouloir changer les choses. Ce sont eux qui donnaient l'aval au Rwanda. Ils achetaient les mines au Rwanda. Quand ils font preuve de vouloir changer les choses, on pourrait croire que cette fois-ci, ça peut marcher », juge Josué Aton.
Un avis qui n'est pas partagé par Emmanuelle. « À quoi bon signer encore et encore des accords qui ne sont pas respectés », proteste cette jeune cadre du secteur bancaire. « Ce n'est pas la première fois que plusieurs tentatives ont été faites, mais seulement, elles ne sont pas vraiment respectées », rappelle Emmanuelle. « Il y a toujours de bain de sang, il y a toujours une partie – je parlerai du Rwanda – qui ne respecte pas sa part du marché. Et ça me pose une question : est-ce que, cette fois-ci, ça apportera du nouveau ou si c'est juste du papier de plus à signer pour qu'après, ce [ne soit pas] respecté ? », se demande-t-elle, dubitative.
La question des réparations et de l'indemnisation des victimes de la guerre dans l'est du pays préoccupe. Cette question ne semble pas figurer dans cet accord de paix. Sans justice, il n'y a pas de paix, soulignent ces habitants de la capitale.
« Ce que nous demandons, c'est la paix chez nous »
À Goma, ville tombée aux mains du M23, avec le soutien du Rwanda, en janvier dernier, ces quelques habitants interrogés sont partagés entre espoir et scepticisme.
« Nous avons appris la nouvelle. Nous, ce que nous demandons, c'est la paix chez nous. La paix est cruciale pour l'économie, le quotidien, dans tous les domaines d'un pays », explique un habitant. « Nous préférons voir les résultats, des résultats concrets. Nous avons besoin de la paix, nous et les Rwandais aussi. Qu'ils se mettent d'accord pour que nous puissions retrouver du calme ici chez nous à Goma. Il n'y pas une année qui passe sans qu'il y ait la guerre. Chaque année, des affrontements, des gens tués », martèle un autre.
À Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, dès l'aube aujourd'hui, des habitants ont fait le plein de crédit mobile et de leur abonnement satellite pour suivre sur leur téléphone et à la télévision la signature de l'accord de paix entre les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais. Les réseaux sociaux se sont aussi agités, chacun y allant de son analyse pour mesurer le bien fondé ou non de cet accord. Mais quoi qu'il arrive, cet habitant ne réclame que la paix : « Si les autorités signent et si nous avons la paix, vraiment, que Dieu les bénisse. Nous, ce qui nous intéresse, c'est la paix », soutient-il.
« On sent une certaine précipitation »
Les sceptiques de Bukavu se font aussi entendre, surtout ceux qui pensent que Donald Trump ne pourra pas résoudre cette crise interminable, où sévissent plus de 200 groupes armés : « Le projet d'accord également n'a pas été signalé ni eu l'aval du Parlement et ça, c'est encore un souci. On sent une certaine précipitation. On espère la paix, mais on se dit que la paix ne viendra pas de Washington ni de Doha », explique un autre habitant de Bukavu. « La paix viendra entre Congolais. Il faudrait qu'il y ait un dialogue entre Congolais avec la facilitation de nos chefs spirituels, entre le SCC, l'Église catholique et les autres confessions religieuses et tous les acteurs politiques autour de la même table. Je sais que ça sera une solution pour une paix définitive à l'est de la RDC. »