
Environ 200 soldats envoyés par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont quitté la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ce lundi 24 février. Ce retrait marque une première étape dans la réduction de la présence militaire régionale, alors que la ville est désormais sous le contrôle du groupe armé AFC/M23, soutenu par le Rwanda.
Déployées en décembre 2023 pour soutenir l’armée congolaise et freiner la progression du M23, les troupes de la SADC, notamment celles du Malawi, de la Tanzanie et de l’Afrique du Sud, se retrouvent aujourd’hui dans une situation complexe. Parmi les partants figurent des blessés, des malades et du personnel féminin, qui ont quitté leurs bases et l’hôpital de Goma pour rejoindre l’aéroport de Kigali, au Rwanda, avant de regagner leur pays.
Selon l’AFC/M23, « 194 soldats » de la mission SAMIDRC (SADC Mission in the DRC) ont quitté la ville. Une source militaire congolaise confirme un chiffre légèrement inférieur à 200 soldats. Cependant, l'essentiel des contingents sud-africain, malawite et tanzanien demeure encore positionné dans leurs bases stratégiques, notamment à l’aéroport de Goma et à Mubambiro.
Pression du M23 pour un retrait total
L’AFC/M23, qui contrôle désormais la ville, a réitéré son exigence de départ de toutes les forces étrangères présentes dans la zone. « Nous sommes en train de négocier leur départ », affirme une source au sein du groupe armé.
De son côté, l’Afrique du Sud aurait déployé début février des renforts et du matériel militaire à Lubumbashi, à plus de 1 500 km au sud de la zone sous contrôle du M23, selon plusieurs sources. Une information que l’armée sud-africaine n’a pas confirmée.
Ce retrait partiel intervient alors que Pretoria a déjà payé un lourd tribut à cette mission : en janvier, quatorze soldats sud-africains ont perdu la vie lors des affrontements à Goma.
Vers un désengagement progressif de la SADC ?
Le départ des soldats de la SADC intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir l’AFC/M23. L’incertitude demeure sur la suite des opérations militaires régionales et la capacité de l'armée congolaise à reprendre le contrôle du territoire sans le soutien des troupes étrangères.
Alors que les négociations se poursuivent, l’avenir de la mission de la SADC en RDC reste incertain, tout comme l’équilibre des forces dans l’est du pays, ravagé par des décennies de conflits armés.