À cinq mois de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025, le climat politique ivoirien s’électrise. La Commission électorale indépendante (CEI) a rendu publique ce mercredi la liste électorale définitive, comptant 8,7 millions d’électeurs inscrits. Une annonce qui suscite une vive polémique, notamment en raison de l’exclusion confirmée de quatre figures majeures de l’opposition : Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé.
Selon la CEI, les radiations sont justifiées par des condamnations judiciaires, des questions de nationalité ou d’éligibilité légale. Ainsi, malgré leurs recours et protestations, les anciens chefs d’État, ministres et leaders charismatiques ne pourront ni se présenter à l’élection présidentielle ni voter.
En revanche, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne première dame, et Affi N’Guessan, ancien Premier ministre, restent en lice, selon la liste définitive publiée ce 4 juin.
Quatre exclusions au cœur du débat démocratique
Charles Blé Goudé, président du COJEP, a vu sa candidature invalidée en raison d’une condamnation à 20 ans de prison assortie de 10 ans de privation de ses droits civiques. L’ancien "général de la rue" a pourtant multiplié les appels à la réconciliation nationale, organisant récemment un meeting d’opposition unie à Yopougon.
Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, a lui aussi été exclu pour sa condamnation à 20 ans de prison pour le braquage de l’agence nationale de la BCEAO durant la crise post-électorale de 2010-2011. Bien que gracié par le président Ouattara, il n’a pas été amnistié, condition indispensable à son éligibilité. Pourtant, le 10 mai 2024, le PPA-CI l’avait investi comme candidat officiel à la présidentielle.
Guillaume Soro, ancien Premier ministre et exilé depuis plusieurs années, est sous le coup d’une condamnation à perpétuité pour atteinte à la sûreté de l’État. L’ancien allié d’Alassane Ouattara, devenu opposant farouche, est visé par un mandat d’arrêt international.
Tidjane Thiam, ancien PDG du Crédit Suisse et président du PDCI, avait renoncé à sa nationalité française pour retrouver son éligibilité. Mais la justice ivoirienne a jugé sa réintégration tardive et invalidé sa candidature le 22 avril. Élu à 99 % comme candidat de son parti, Thiam a dénoncé un « vandalisme démocratique » et sa radiation comme « un abandon de la démocratie par la Côte d’Ivoire ».
Dans une déclaration ferme, Tidjane Thiam a affirmé que « ce n’est pas au régime d’éliminer les leaders de l’opposition ». L’homme d’affaires devenu homme politique a saisi le Comité des droits de l’homme des Nations unies pour contester la décision et exiger un scrutin « libre, équitable et inclusif ».
Son avocat, Me Mathias Chichportich, a confirmé le dépôt de la plainte et déclaré que cette démarche vise à contraindre l’État ivoirien à garantir un cadre électoral juste.
La CEI défend sa décision
Face à la polémique, Kuibiert Coulibaly, président de la CEI, a invoqué la nécessité de respecter les délais et les décisions judiciaires. « La procédure prend en moyenne six à sept mois. La révision de la liste électorale est donc irréalisable sans compromettre l’échéance électorale », a-t-il expliqué. Il a par ailleurs appelé à « clore tout désaccord » pour « faire de la Côte d’Ivoire un État de droit ».
Une fracture politique profonde
L’opposition dénonce un processus électoral biaisé. En avril dernier, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo ont suspendu leur participation aux travaux de la CEI, dénonçant un manque de transparence. Pour de nombreux observateurs, l’éviction des principaux candidats de l’opposition à quelques mois du scrutin jette une ombre sur la crédibilité de l’élection présidentielle à venir.
Alors que le pays compte environ 30 millions d’habitants, dont la moitié a moins de 18 ans, la liste électorale n’inclut que 8,7 millions de votants. Le camp présidentiel reste silencieux sur les implications de ces exclusions, mais l’indignation monte dans les rangs de l’opposition et parmi les acteurs de la société civile.
Selon la CEI, les radiations sont justifiées par des condamnations judiciaires, des questions de nationalité ou d’éligibilité légale. Ainsi, malgré leurs recours et protestations, les anciens chefs d’État, ministres et leaders charismatiques ne pourront ni se présenter à l’élection présidentielle ni voter.
En revanche, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne première dame, et Affi N’Guessan, ancien Premier ministre, restent en lice, selon la liste définitive publiée ce 4 juin.
Quatre exclusions au cœur du débat démocratique
Charles Blé Goudé, président du COJEP, a vu sa candidature invalidée en raison d’une condamnation à 20 ans de prison assortie de 10 ans de privation de ses droits civiques. L’ancien "général de la rue" a pourtant multiplié les appels à la réconciliation nationale, organisant récemment un meeting d’opposition unie à Yopougon.
Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, a lui aussi été exclu pour sa condamnation à 20 ans de prison pour le braquage de l’agence nationale de la BCEAO durant la crise post-électorale de 2010-2011. Bien que gracié par le président Ouattara, il n’a pas été amnistié, condition indispensable à son éligibilité. Pourtant, le 10 mai 2024, le PPA-CI l’avait investi comme candidat officiel à la présidentielle.
Guillaume Soro, ancien Premier ministre et exilé depuis plusieurs années, est sous le coup d’une condamnation à perpétuité pour atteinte à la sûreté de l’État. L’ancien allié d’Alassane Ouattara, devenu opposant farouche, est visé par un mandat d’arrêt international.
Tidjane Thiam, ancien PDG du Crédit Suisse et président du PDCI, avait renoncé à sa nationalité française pour retrouver son éligibilité. Mais la justice ivoirienne a jugé sa réintégration tardive et invalidé sa candidature le 22 avril. Élu à 99 % comme candidat de son parti, Thiam a dénoncé un « vandalisme démocratique » et sa radiation comme « un abandon de la démocratie par la Côte d’Ivoire ».
Dans une déclaration ferme, Tidjane Thiam a affirmé que « ce n’est pas au régime d’éliminer les leaders de l’opposition ». L’homme d’affaires devenu homme politique a saisi le Comité des droits de l’homme des Nations unies pour contester la décision et exiger un scrutin « libre, équitable et inclusif ».
Son avocat, Me Mathias Chichportich, a confirmé le dépôt de la plainte et déclaré que cette démarche vise à contraindre l’État ivoirien à garantir un cadre électoral juste.
La CEI défend sa décision
Face à la polémique, Kuibiert Coulibaly, président de la CEI, a invoqué la nécessité de respecter les délais et les décisions judiciaires. « La procédure prend en moyenne six à sept mois. La révision de la liste électorale est donc irréalisable sans compromettre l’échéance électorale », a-t-il expliqué. Il a par ailleurs appelé à « clore tout désaccord » pour « faire de la Côte d’Ivoire un État de droit ».
Une fracture politique profonde
L’opposition dénonce un processus électoral biaisé. En avril dernier, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo ont suspendu leur participation aux travaux de la CEI, dénonçant un manque de transparence. Pour de nombreux observateurs, l’éviction des principaux candidats de l’opposition à quelques mois du scrutin jette une ombre sur la crédibilité de l’élection présidentielle à venir.
Alors que le pays compte environ 30 millions d’habitants, dont la moitié a moins de 18 ans, la liste électorale n’inclut que 8,7 millions de votants. Le camp présidentiel reste silencieux sur les implications de ces exclusions, mais l’indignation monte dans les rangs de l’opposition et parmi les acteurs de la société civile.