En cette année de commémorations des 30 ans du génocide contre les Tutsi et des 80 ans de la victoire contre le nazisme, la percée spectaculaire de l’extrême droite en France, qui coïncide avec la réélection au Rwanda du président Paul Kagame, ne devrait-elle pas inciter les commentateurs eurocentristes à une plus grande humilité ?
Il est des années où les dates s’entrechoquent, d’un continent à l’autre, rappelant les drames du passé et les confrontant à un présent encore endolori. Le 7 avril 2024, la France et le Rwanda voyaient une nouvelle fois leur histoire respective se faire écho.
En Haute-Savoie, le président français, Emmanuel Macron, rendait ce jour-là hommage aux combattants du maquis des Glières, ces résistants de l’Armée secrète qui avaient livré un baroud d’honneur, quatre-vingts ans plus tôt, face aux forces conjuguées de la Wehrmacht et du régime de Vichy.
Le président français a honoré à cette occasion la devise du lieutenant Tom Morel, leur chef, abattu peu avant la bataille fatidique par un groupe mobile de la police pétainiste : « Vivre libre ou mourir. » À travers ce martyr de la Résistance, mort à 28 ans, Emmanuel Macron célébrait aussi les « ouvriers, professeurs, paysans, notables, juifs comme catholiques, communistes, socialistes ou gaullistes, anarchistes et officiers, français et étrangers, unis dans le même combat […] universel qui est devenu celui de la France ».
Le processus de division et d’extrémisme qui a conduit au génocide peut se produire n’importe où s’il n’est pas maîtrisé à temps.
Le président rwandais Paul Kagame, le 7 avril 2024
Au même moment, son homologue Paul Kagame commémorait, lui aussi, un pan tragique de l’histoire de son pays. À Kigali, le président rwandais a en effet rendu hommage au million de suppliciés exterminés d’avril à juillet 1994 parce que nés tutsi. Dans son discours rituel, il a rappelé que « la tragédie du Rwanda [avait été] un avertissement ». « Le processus de division et d’extrémisme qui conduit au génocide peut se produire n’importe où s’il n’est pas maîtrisé à temps », insistait-il.
Il est des années où les dates s’entrechoquent, d’un continent à l’autre, rappelant les drames du passé et les confrontant à un présent encore endolori. Le 7 avril 2024, la France et le Rwanda voyaient une nouvelle fois leur histoire respective se faire écho.
En Haute-Savoie, le président français, Emmanuel Macron, rendait ce jour-là hommage aux combattants du maquis des Glières, ces résistants de l’Armée secrète qui avaient livré un baroud d’honneur, quatre-vingts ans plus tôt, face aux forces conjuguées de la Wehrmacht et du régime de Vichy.
Le président français a honoré à cette occasion la devise du lieutenant Tom Morel, leur chef, abattu peu avant la bataille fatidique par un groupe mobile de la police pétainiste : « Vivre libre ou mourir. » À travers ce martyr de la Résistance, mort à 28 ans, Emmanuel Macron célébrait aussi les « ouvriers, professeurs, paysans, notables, juifs comme catholiques, communistes, socialistes ou gaullistes, anarchistes et officiers, français et étrangers, unis dans le même combat […] universel qui est devenu celui de la France ».
Le processus de division et d’extrémisme qui a conduit au génocide peut se produire n’importe où s’il n’est pas maîtrisé à temps.
Le président rwandais Paul Kagame, le 7 avril 2024
Au même moment, son homologue Paul Kagame commémorait, lui aussi, un pan tragique de l’histoire de son pays. À Kigali, le président rwandais a en effet rendu hommage au million de suppliciés exterminés d’avril à juillet 1994 parce que nés tutsi. Dans son discours rituel, il a rappelé que « la tragédie du Rwanda [avait été] un avertissement ». « Le processus de division et d’extrémisme qui conduit au génocide peut se produire n’importe où s’il n’est pas maîtrisé à temps », insistait-il.