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Paul Kagame : « La communauté internationale occulte le vrai problème en RDC »

Mercredi 12 Février 2025

Accusé d'apporter un appui militaire aux rebelles du M23 qui se sont emparés de Goma, dans l'est de la RDC, le président rwandais Paul Kagame rejette ces accusations et renvoie la responsabilité du conflit sur son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, il dénonce les incohérences des acteurs internationaux et affirme que son pays ne cèdera pas aux pressions extérieures.


Interrogé sur le sommet de Dar es-Salaam, qui a exigé un cessez-le-feu entre l'armée congolaise et le M23, Paul Kagame estime que l’absence physique de Félix Tshisekedi est symptomatique de son approche militaire du conflit : « Aucune raison ne justifiait l'absence de participation, en présentiel, du président de la RDC », critique-t-il. Selon lui, le problème est enraciné en RDC et non au Rwanda : « Nous avons conclu au moins cinq accords avec les gouvernements congolais depuis 2007 et aucun n'a été respecté par la RDC. »

« Faire du Rwanda le problème, c’est réécrire l’histoire »
Alors que plusieurs pays demandent le retrait des troupes rwandaises présentes sur le sol congolais, le président Kagame refuse d’endosser la responsabilité de la crise. « Faire du Rwanda le problème, c’est une façon d’occulter le véritable problème et de réécrire l’histoire en transformant la victime en bourreau », affirme-t-il. Il dénonce également le silence des pays européens face aux mercenaires engagés par Kinshasa : « Avez-vous entendu un seul pays européen blâmer ceux de leurs citoyens impliqués, ainsi que le gouvernement qui les a recrutés ? »

Un risque de régionalisation du conflit ?
Face aux craintes exprimées par le président burundais Évariste Ndayishimiye quant à une extension du conflit, Paul Kagame rejette la faute sur la RDC et le Burundi : « Ce que nous avons entendu de la part des présidents du Burundi et de la RDC, ce ne sont que des menaces constantes à l’égard du Rwanda. Ce sont eux qui ont créé cette situation en cherchant la confrontation. » Il accuse ces pays de mener une politique fondée sur les divisions ethniques et tribales, et de réprimer certaines populations, notamment les Tutsi congolais.

Un soutien affirmé au M23
Paul Kagame ne cache pas sa sympathie pour le M23 : « Il s’agit d’un groupe qui représente une large population, laquelle est persécutée, déplacée, tuée. Nous avons ici des centaines de milliers de réfugiés qui peuvent en témoigner. » Il dénonce une politique de Kinshasa visant à exclure un groupe ethnique de la société congolaise et réfute toute ingérence : « Pourquoi voudriez-vous que j’éprouve de l’empathie pour le gouvernement de Kinshasa qui est à la source de tous ces problèmes ? »

Un dialogue direct avec Tshisekedi encore possible ?
Malgré la crise actuelle, Paul Kagame ne ferme pas la porte à une rencontre avec son homologue congolais : « Nous sommes tout à fait disposés à contribuer à une solution qui mettrait enfin un terme aux souffrances et aux conflits. » Il critique cependant l’approche de Kinshasa lors des négociations précédentes, estimant que le président Tshisekedi cherche plus à soigner son image qu’à résoudre le problème en profondeur : « Se rencontrer et se serrer la main, puis laisser le problème empirer d’année en année ne sert à rien. »

Un Rwanda isolé sur la scène internationale ?
Face aux pressions internationales, Paul Kagame refuse de voir son pays comme un paria : « Isolé de qui ? Et pour quelles raisons ? Je ne le pense pas. » Il rappelle que la menace posée par les FDLR, les mercenaires et les provocations de la RDC et du Burundi justifient les mesures de défense du Rwanda. Pour lui, la communauté internationale adopte une vision biaisée du conflit, refusant de prendre en compte l’histoire et les causes profondes du chaos qui règne dans l'est de la RDC.

Alors que la tension reste vive dans les Grands Lacs, les déclarations de Paul Kagame ne manqueront pas de susciter des réactions. Si le président rwandais campe sur ses positions, la question reste posée : jusqu’où ira l’escalade entre Kigali et Kinshasa ?
exclusif net

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