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Oumou Sangaré brûle la CEDEAO : "Cette organisation est là pour protéger les chefs d’État"

Dimanche 20 Février 2022

Oumou Sangaré, artiste et femme d’affaires, le répètera plusieurs fois au cour de notre entretien, elle n’aime pas s’aventurer sur le terrain politique. Pourtant, lorsqu’elle aborde ces questions, c’est avec un avis tranché, sans concession. La démocratie, elle n’y croit plus. Si elle ne cache pas sa crainte de voir sa patrie disparaître sous le joug des jihadistes, c’est dans la société civile qu’elle fonde le plus d’espoir.

Quel est votre regard sur la crise sécuritaire et politique que traverse le Mali actuellement ?

Oumou Sangaré : Je suis inquiète. Pour moi, la plus grande crise est identitaire. Nous nous éloignons de nos traditions, de notre culture, de notre grandeur. Nous sommes influencés par des puissances et des cultures étrangères, qui nous ont été imposées. Conséquence, on s’éloigne de nous-mêmes. Nous ne savons plus qui nous sommes.

Les sanctions imposées par la Cedeao après les deux coups d’État menés par Assimi Goïta vous semblent-elles justifiées ?

Justifiées ou pas, je les condamne. L’embargo économique fragilise les plus démunis. Le peuple malien ne mérite pas cela. Ce n’est pas juste. La Cedeao doit agir quand un pays a besoin d’être accompagné, pas pour l’étouffer davantage. Cette organisation est là pour protéger les chefs d’État, mais certainement pas le peuple, alors que c’est le peuple qu’il faut écouter. C’est un système désolant.

La prise du pouvoir par les militaires annonce-t-elle un recul démocratique ?

Cela fait plus de vingt ans que l’on est en démocratie, cela ne marche pas. Le système politique que nous avons expérimenté ne nous a menés nulle part. C’est au peuple de prendre réellement son destin en main, de se réveiller, comme il le fait actuellement en disant non à ces dirigeants corrompus. On a assez vu ces dirigeants. On a vu leurs limites. Je n’aime pas aller sur le terrain politique, car tout y est faux. Rester sous ce régime, c’était se condamner.

En tant qu’artiste, vous êtes amenée à vous produire en France. La dégradation des relations entre les deux nations vous affectent-elles ?

On arrive à des situations absurdes. Pour arriver à Paris et rencontrer la presse, j’ai dû passer par Istanbul. Voilà les conséquences de cette guerre inutile, qui prive la population de ses droits fondamentaux, comme ceux de la libre circulation.


Entretien réalisé par Jeune Afrique

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