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Non ! il n’y pas de Monsieur- Providence pour la Casamance (Par Ansou Sané DG Anrac)

Samedi 20 Mars 2021

Depuis quelques temps, le conflit Casamançais s’invite dans le débat national à la faveur de l’actualité née de l’affaire Ousmane SONKO/Adji SARR . Il s’agit de déclarations tendant à faire croire que la clé de la solution de la crise en Casamance réside dans les mains d’un homme. A ce stade de l’évolution positive du conflit, avec l’accalmie notée sur le terrain, il me semble important de faire remarquer le caractère inopportun, injurieux et grave de tels propos. Au demeurant, je voudrais souligner qu’un tel mode de gestion du conflit, tendant à faire d’un homme « un Monsieur Casamance », a, dans le passé, contribué à attiser le conflit plus qu’à y apporter des solutions.


De surcroît, le conflit de la Casamance est d’une sensibilité et d’une importance telle que cette façon de l’aborder peut être considérée comme un recul voire une régression après les nombreuses avancées enregistrées dans ce dossier et qui constituent l’œuvre   d’un engagement désintéressé   de nombreux acteurs (Gouvernement, Religieux, société civile, ONG et autres bonnes volontés).


D’ailleurs, le Président Macky SALL l’a si bien compris qu’il a, dès son accession à la magistrature suprême, mis fin aux agissements des nombreux « messieurs casamance » qui sillonnaient la Casamance pour attiser le feu dans un conflit qui a fini de causer un préjudice important aux populations et occasionné le retard de développement de la région. Dorénavant, la gestion du conflit est l’œuvre d’un groupe ad hoc qui agit suivant une vision claire avec, en parallèle, la contribution salutaire d’acteurs épris de paix qui interviennent aussi en toute cohérence avec les principes sacro saints édictés par le Gouvernement. Cette façon de conduire le processus, qui repose sur le fait que la paix et la diplomatie n’ont pas besoin de bruit, a donné naissance à une situation d’accalmie propice au retour des populations dans leurs localités abandonnées depuis près de 30 ans. Aujourd’hui, les indicateurs de cette accalmie sont visibles à travers, entre autres, les éléments suivants :
  • La fin des braquages armés et la levée des Cheks -points le long des routes ;
  • La cessation des hostilités qui jadis étaient le quotidien des populations avec leurs lots de conséquences en terme de psychose et de déplacés.
  • La fin des restrictions dans la liberté de circulation des populations à l’intérieur des agglomérations et des villages de la Casamance ;
  • Le retour des populations déplacées et la reprise, en dépit des difficultés notées, des activités agricoles, maraichères, halieutiques et champêtres ;
Il convient donc de comprendre aisément que tous les acquis obtenus sont l’œuvre, non pas d’un homme mais d’une contribution de tout le monde, sur la base d’une vision clairement affichée par le Gouvernement. C’est dire donc qu’il ne saurait y avoir d’homme providence pour le règlement du conflit en Casamance. Au contraire, comme indiqué par le Chef de l’Etat, le Président Macky SALL, la solution définitive au règlement de la crise interpelle toutes les forces vives de la nation afin que, de par le dialogue, la Casamance retrouve le chemin de la paix et qu’elle puisse contribuer à la prospérité de ses fils et au développement économique et social de notre pays.


C’est le sens du changement de paradigme qu’il a initié dans la prise en charge de la question de la Casamance et ce changement a été le fondement des investissements structurants (Plus de 1200 milliards injectés en Casamance depuis 2013) qui ont contribué au désenclavement terrestre, aérien, et maritime de la Casamance. Ces investissements, renforcés par les mesures incitatives prises (tourisme, dragage du fleuve…) ont également contribué à raviver la flamme de l’espoir quant à la capacité de cette région à renaitre économiquement après tant d’années de souffrance et de déchirure sociale, économique et culturelle. Aujourd’hui, l’heure est à l’unité pour transformer définitivement cette accalmie en une paix définitive. Dans cette dynamique, contrairement à la position affichée par certains, la Casamance a besoin de tous les fils de ce pays qui doivent œuvrer dans une démarche désintéressée pour accompagner  le Gouvernement dans la recherche de solutions. C’est le lieu pour moi d’exprimer ma gratitude à tous ceux qui œuvrent, sans bruit ni trompettes, dans cette entreprise pour répandre le message de la paix et contribuer au retour des populations dans leur terroir. Aussi, c’est le lieu de saluer le courage des nombreux combattants qui ont bien voulu déposer les armes afin de répondre à l’appel de la paix, une paix aujourd’hui irréversible. Enfin, l’heure est à la prise en charge des défis qui interpellent le développement économique de la Casamance et parmi lesquels on peut citer:
  • La matérialisation du projet d’agropole Sud pour la valorisation des potentialités de la Casamance et la création d’emplois dans les filières ciblées par ce projet ;
  •  
  • La diligence dans la construction des ouvrages de désenclavement notamment la RN4, et les ponts de Baila, Diouloulou, Emile BADIANE, Tobor ;
 
  • L’intensification des pistes de production pour la connexion des zones de production aux zones de commercialisation et pour mettre fin aux difficultés d’écoulement des produits de la Casamance,
  • Le déminage et l’appui au retour des populations déplacées ;
  • Le soutien à la renaissance d’une agriculture moderne.
Dans un contexte marqué par une préoccupation légitime exprimée par les jeunes de la Casamance pour la prise en charge de leur destin à travers des politiques de création d’emplois, la mise en œuvre de ces défis, conformément aux instructions du Président de la République, contribuera sans nul doute à la promotion de solutions définitives à un conflit dont les soubassements découlent, entre autres, de ces maux.

Ansou SANE
Directeur général de l’ANRAC
 
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