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Mouhamed Gadiaga, le pionnier des drones agricoles au Sénégal : Une interview exclusive

Dimanche 9 Février 2025

À la tête d'une start-up en passe de révolutionner l'agriculture, Mouhamed Gadiaga s'est entretenu avec l'INFO au sujet de son entreprise, Agri Drone Vision. Une entreprise dont les solutions proposées vont rendre le travail beaucoup plus facile et les rendements beaucoup plus importants pour les agriculteurs, tout en permettant à l'État de mieux adapter ses politiques et interventions dans le secteur.




Vous êtes un des responsables de la startup Agri Drone Vision, qui a remporté le 3e prix du Gov'athon 2024. Quelles sont les spécificités de votre start-up ?

Agri Drone Vision est une start-up innovante qui a pour but de révolutionner le secteur agricole en intégrant la technologie des drones pour optimiser la pulvérisation, mais également la gestion des cultures. La start-up est composée d'étudiants, majoritairement électro-mécaniciens, mais il y a aussi des agronomes et des informaticiens. Cette multidisciplinarité nous permet d'être polyvalents et de mieux gérer les cultures, que ce soit dans nos plateformes de traitements avancés ou dans la production des drones.

Qu'est-ce que votre start-up peut apporter concrètement au secteur agricole ? Et comment se décline cet apport ?

Comme son nom l'indique, Agri Drone Vision propose des solutions de pulvérisation. Nous proposons également un système de télédétection pour la gestion des cultures. En somme, nous faisons des pulvérisations et des cartographies des champs. Notre travail consiste à prendre des images multispectrales des champs qui seront examinées dans un système de traitement avancé. Ce traitement nous permettra d'avoir un état des champs, c'est-à-dire savoir s'il y a des maladies, des ravageurs ou un stress hydrique. Avec ces techniques, il y aura un meilleur traitement des cultures, puisque l'impact de ces solutions est l'amélioration de la productivité agricole. Par exemple, là où un agriculteur peut mettre 6 heures pour pulvériser son champ, un drone peut le faire en un temps record. Ce gain de temps peut impacter positivement la productivité. Cela montre que les opportunités offertes par ces techniques apportent des solutions différentes par rapport aux méthodes ancestrales utilisées. Au-delà de l'augmentation des rendements de la production agricole, il y a également la santé des agriculteurs qui est protégée. Avec les pulvérisateurs à dos, les agriculteurs sont directement exposés aux produits, notamment les pesticides qu'ils pulvérisent. Mais, avec les drones, ils sont à l'abri de ce risque. Dans nos solutions, nous utilisons aussi des produits bios et phytosanitaires pour améliorer la qualité de la production. En outre, l'État peut tirer profit des solutions que nous proposons, car elles permettent d'optimiser l'usage des intrants agricoles. Cela peut diminuer les subventions que l'État accorde aux agriculteurs. Ces solutions peuvent aussi aider l'État à mieux gérer les subventions, car avec le système de cartographie, les autorités auront une cartographie sectorielle claire et sauront où mettre les intrants. Nous pensons que, grâce aux solutions que notre équipe a proposées, l'État pourra mettre en place de meilleures politiques agricoles.

Qu'est-ce que vous recommandez pour rentabiliser la production agricole ?

De manière globale, pour le développement de l'agriculture intelligente, il faut l'intégration des technologies avancées, comme les solutions que nous venons de proposer, ou les big data, l'intelligence artificielle. Lorsque ces technologies intelligentes sont conjuguées, elles contribuent au développement de l'agriculture intelligente. Pour ce faire, il faut un système efficace de financement, un suivi environnemental, une connectivité et l'acquisition de certaines infrastructures de base. Après cela, il y a aussi la formation et l'éducation. Il faut sensibiliser les agriculteurs pour qu'ils adoptent les nouvelles technologies, car ils sont parfois réticents à ces changements. Il faut aussi nouer des partenariats avec des pays ayant fait des avancées dans ce domaine pour développer l'agriculture intelligente au Sénégal.

Qu'est-ce que ça vous fait d'avoir remporté le 3e prix de la première édition du Gov'athon ?

Nous sommes honorés d'avoir remporté ce 3e prix. C'est un sentiment de fierté qui nous anime, bien que nous aurions souhaité remporter le premier prix. Mais le fait d'occuper la 3e position nous encourage à travailler davantage. Nous sommes contents que nos autorités sachent qu'il y a des jeunes dans le pays qui peuvent apporter des solutions à certains des problèmes qui entravent le développement de l'agriculture. Ce prix est d'une importance capitale pour nous. Il nous permettra d'optimiser notre solution. Nous allons aussi essayer, si possible, de produire d'autres drones, car nous avons besoin d'une flotte puissante pour satisfaire les besoins au niveau national ; et pourquoi pas, dans un futur proche, exporter les produits de nos innovations hors du pays, notamment dans la sous-région.

Qu'en pensez-vous des engagements pris par le Premier ministre pour accompagner les lauréats ?

Nous croyons à ces engagements et nous avons des raisons d'y croire, parce que le Premier ministre, par son intégrité, sa tolérance et sa volonté de faire avancer les choses, mettra sûrement en œuvre des actions. Surtout pour notre cas, nous qui travaillons sur un secteur crucial : l'agriculture, qui représente presque 15 % de notre produit intérieur brut (PIB). Pourtant, nous n'avons même pas exploité le plein potentiel de ce secteur. Il (ou le gouvernement) mettra sûrement en place des actions en faveur de ce secteur, d'autant plus que l'agriculture est le socle sur lequel repose le gagne-pain de nombreux ménages au Sénégal. Donc, nous croyons aux engagements du Premier ministre. Nous pensons très sérieusement qu'il mettra en place des actions pour encourager les nominés.

 
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