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Malversation à la mairie de Kafountine: Certains conseillers dénoncent le silence "coupable" des autorités

Mercredi 16 Janvier 2019

Avec le vote du budget du Conseil municipal de Kafountine, le week-end dernier, le sous /Préfet de Kataba1 et le Percepteur de Bignona étaient les principales attractions. Pour cause, ces deux autorités étaient attendues par certains Conseillers sur de présumés détournements, contrefaçon de fausses quittances et encaissement indu de redevances reprochés au Maire et qui ont été à l'origine de la plainte contre le Maire Nfansou Victor Diatta.


L 'impossibilité de disposer du Compte administratif des dernières gestions, au coeur du dialogue de sourds entre les contempteurs de l'édile et les fonctionnaires de l'Administration, a poussé certains Conseillers à bouder le vote du budget. Retour sur une vieille affaire qui remonte à 2018. Entre les Conseillers de l'opposition qui tenaient à obtenir le Compte administratif des dernières gestions et les représentants de l'Etat (sous/Préfet et Percepteur) qui voulaient que le Conseil vote le budget 2019, ce fut très mouvementé. En effet, dès l'ouverture de la Session, certains Conseillers ont rappelé au Maire leur courrier datant de plusieurs mois et dans lequel, le Compte administratif était réclamé, et au Sous-préfet leur demande de tenir un Conseil municipal extraordinaire, à cet effet. Une demande restée sans suite.


Devant l'obstination des Conseillers de consulter et d'approuver le Compte administratif de 2015, 2016 et 2017, le Percepteur n'avait comme seule réponse que la panne de ses ordinateurs qui l'ont empêché de produire lesdits documents. Une aberration, selon Souleymane Camara, qui a été à l'origine de l'éclatement du scandale financier de Kafountine. Même son de cloche chez le Sous-préfet Amadou Wagué, qui en toute impartialité, a "exigé" des Conseillers de l'opposition de rester dans la Salle, afin que le vote se déroule, alors que certains commençaient à quitter l'Assemblée, au motif que l'Administration ne fait pas preuve de neutralité, en essayant d'abuser de leurs prérogatives.
 
Face aux réponses des deux fonctionnaires, les Conseillers de l'opposition et les membres du Collectif des Volontaires pour la Défense des Intérêts de Kafountine ont, unanimement, admis que leur Commune était la terre d'expérimentation de la mauvaise gouvernance. Ces derniers ont, d'ailleurs, promis de revenir sur ce qu'ils qualifient de désastre financier que certains cherchent à étouffer.  Finalement, le budget a été voté par la majorité des Conseillers restés dans la Salle. ''Une forfaiture administrative pour sauver des têtes'', ont accusé Sidou Diabang, Président du Collectif, et les Conseillers.
 
 Joint par téléphone par SourceA, M. Ba, Percepteur du département de Bignona, déclare, sans confirmer la panne de ses ordinateurs, "le Compte administratif réclamé n'est pas de mon ressort ; par contre, le Compte de la gestion passée sera disponible, au terme du premier Semestre 2019". S'agissant des autres questions, il préfère notre déplacement dans ses bureaux. Du côté du Sous-préfet, malgré plusieurs appels, ce dernier ne nous est pas revenu. Un an après, retour sur la genèse des faits En tenant, coûte que coûte, à faire voter le budget de cette année, par tous les moyens, le Sous-préfet, Amadou Wagué, a fini de fâcher de nombreux Kafountinois qui attendaient la lumière sur ce qu'ils appellent les présumés crimes financiers commis.

Pour l'opposition et le Collectif, il n'y a pas de doute : ''Kafountine est juste une vache à lait pour une mafia, d'une part et ; d'autre part, le vote du budget de cette année a permis de constater la naissance d'une véritable conscience citoyenne au niveau de la Commune, l'une des plus riches au Sénégal de par la diversité de ses recettes. Mais, malheureusement, cette paisible ville reste l'une des plus pauvres sans aucune infrastructure digne des richesses générées, annuellement''.
 
Pour rappel, c'est à la suite de grève des commerçants de la localité qui se plaignaient de payer non seulement de multiples taxes, mais aussi de recevoir, en contrepartie, de fausses quittances, disent-ils, que le Sieur Souleymane Camara, muni de présumés faux tickets et quittances, a saisi l'Autorité administrative et le Percepteur du département de Bignona. ''Malgré les assurances du Payeur d'antan, Mohamed Kissima Wagué, de porter cette affaire devant la Justice, c'est une omerta régionale qui s'est empressée de réduire les dégâts plutôt que de faire respecter la loi. Ce silence de l'Administration est à l'origine de la création du Collectif des Volontaires pour la Défense des Intérêts de Kafountine dirigé par un gendarme à la retraite, en l'occurrence Sidou Diabang. ''Entre encaissement de redevances indues, contrefaçon de quittances, délibérations foncières fictives, etc... '', les accusations fusent de partout Dès les premiers constats, les membres dudit Collectif s'en ouvrent à certains Conseillers pour saisir le maire Victor Diatta sur les faits à lui incriminés.
 
Sans réponse de leur édile, ces Conseillers décident de mutualiser leurs forces avec celles du Collectif pour déposer une plainte devant le Doyen des Juges de Ziguinchor. Malgré le paiement de la consignation qui leur a été demandé, cette plainte tarde encore à être diligentée, s'étonnent les Conseillers de l'opposition et les membres dudit Collectif. ''De mémoire, jamais un maire n'a osé défier l'Administration et la justice, en foulant au pied les fondements de la comptabilité publique", condamne Sidou Diabang, chef de file du Collectif. Il ajoute : "rien qu'en faisant la lecture de l'article 212 du Code Général des Collectivités territoriales, le Percepteur devait dénoncer ou, au moins, demander des poursuites pénales contre le maire. Mais aussi invraisemblable que cela puisse paraître, rien de cela n'a été fait ". Le Collectif peut-il se constituer partie civile ? Evidemment, répondent en chœur Sidou Diabang et ses amis du Collectif. Parce que, selon eux, ce sont les deniers de la Commune, ceux des populations donc, qui sont en jeu. Au bord de la crise des nerfs, Sidou Diabang  se demande : "ne sommes-nous pas des citoyens sénégalais ?


Pour des faits moins graves que ce banditisme économique, des élus ont été envoyés en prison par exemple, Khalifa Sall Maire de Dakar, les maires de Bambaly , de Thionk Essyl et Oulampane". Noyé dans une mare d’accusations, le maire de Kafountine brandissait, en Mars 2018, une plainte Pour rappel, dans la première quinzaine de Mars 2018, certaines populations avaient envahi les rues de Kafountine, pour dénoncer ce qu’elles qualifient de "fausses quittances de recouvrement des taxes municipales". Les manifestants ne s’en étaient pas arrêtés là. Car, à l’époque, ils avaient, également, accusé l’édile d’avoir procédé à "la récupération directe et illégale de la redevance du quai de pêche, sans les reverser au Trésor public". "Toutes ces recettes qui proviennent de fausses quittances n’ont jamais fait l’objet d’une autorisation spéciale lors des différentes sessions de la municipalité. Les montants illégalement recouvrés depuis 2014, sont estimés à plus de 100 millions de francs CFA", dénonçait, à l’époque, Ismaïla Dramé, Conseiller municipal à Kafountine et porte-parole de ce jour-là des manifestants.
Source A
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