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Macky Sall depuis Berlin : « L’Afrique a besoin de partenariats équitables, pas d’aides inefficaces »

Mardi 6 Mai 2025

Invité d’honneur du Sommet Global Solutions, l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a livré un discours engagé, appelant à une refondation du système multilatéral et à une coopération internationale plus juste et équitable, face aux défis globaux qui secouent le monde.

Dans sa déclaration, l'ex Président du Sénégal  Macky Sall a salué l’initiative du sommet, déclarant : « Je voudrais d’abord remercier notre ami Christian Kastrop pour son aimable invitation et pour l’accueil convivial qui m’a été réservé. Je félicite Global Solutions pour l’organisation de ce Sommet. Dans un monde en proie aux tensions et aux incertitudes, il est à la fois opportun et salutaire de créer des espaces de dialogue pour penser ensemble les chemins possibles de sortie de crise. »


L’ancien chef d’État a identifié quatre défis essentiels auxquels l’Afrique est confrontée : la sécurité, le développement économique, la transition énergétique et la réforme de la gouvernance mondiale.
Sur la sécurité, Macky Sall a souligné la menace persistante du terrorisme : « Le terrorisme tend à devenir endémique sur le continent, en particulier au Sahel. » Il a dénoncé l’inadaptation des mandats onusiens à la lutte contre ce fléau, rappelant que « les opérations de maintien de la paix classiques ne sont pas adaptées à la lutte antiterroriste, faute de mandats et de moyens adéquats ».

Il a plaidé pour une stratégie renforcée dans le cadre de l’Architecture africaine de paix et de sécurité, en partenariat avec l’ONU : « Nous avons toujours plaidé pour des mandats plus robustes et des moyens mieux calibrés […] C’est à ce prix que nous pourrons vaincre le terrorisme ou tout au moins réduire de façon significative ses moyens d’action. »


Sur le plan économique, Macky Sall a appelé à une réforme en profondeur du système fiscal et financier international, dénonçant les inégalités structurelles qui pèsent sur les pays africains : « La dynamique du développement est freinée quand l’impôt n’est pas payé là où la richesse est créée […] En Afrique, la perception du risque d’investissement est souvent supérieure au risque réel. »

Il a exhorté à la réforme de la fiscalité internationale, des méthodes de notation et à l’assouplissement des règles de l’OCDE, afin de permettre aux pays en développement d’accéder plus facilement au financement. « L’Afrique d’aujourd’hui a besoin plus de règles justes et de partenariats équitables que d’une aide publique au développement aux ressources limitées et aux mécanismes peu efficaces. »

Il a notamment rappelé que « pour les infrastructures seulement, la Banque africaine de développement estime les besoins de l’Afrique entre 130 et 170 milliards de dollars par an ».

Transition énergétique et justice climatique
Concernant la transition énergétique, Macky Sall a insisté sur la nécessité d’un traitement équitable du continent africain, affirmant : « L’Afrique ne peut être contrainte de choisir entre développement et protection de l’environnement, ou de s’endetter pour financer seul les coûts de l’adaptation. »

Il a dénoncé les décisions unilatérales, comme celle prise à la COP26, interdisant le financement à l’étranger des énergies fossiles, même peu polluantes comme le gaz : « Il faut éviter des décisions unilatérales comme celle de la COP26 à Glasgow […] alors que certains pays industrialisés continuent d’utiliser des énergies bien plus polluantes comme le charbon. »

Il a également rappelé son rôle de président du Conseil de surveillance du Centre mondial pour l’adaptation et lancé un appel en faveur de la deuxième phase du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP) : « Je lance un appel aux partenaires bilatéraux et multilatéraux pour soutenir la deuxième phase de l’initiative AAAP sur la période 2026-2030. »

Réformer le multilatéralisme pour éviter la fragmentation
Enfin, Macky Sall a insisté sur la réforme urgente de la gouvernance mondiale, en particulier du Conseil de sécurité de l’ONU et des institutions de Bretton Woods. Selon lui, « le multilatéralisme de l’après-guerre est en passe de devenir obsolète, car il ne répond pas aux réalités et aux besoins de son temps. »

Il a salué l’entrée de l’Union africaine dans le G20, obtenue « à l’initiative du Sénégal durant sa présidence de l’Union africaine », et l’octroi d’un troisième siège à l’Afrique au Conseil d’administration du FMI, appelant à « un multilatéralisme plus inclusif, plus légitime et plus efficace ».


Clôturant son intervention, l’ancien président sénégalais a livré un message d’espoir : « Dans un monde secoué par tant de turbulences, nous ne devons pas renoncer à l’espérance. Non pas une espérance incantatoire, mais une espérance travaillée ; une espérance agissante, nourrie par le courage du dialogue, la force de la coopération et la foi dans notre humanité commune. »

 

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