Cher Directeur
Je viens par cette présente missive auprès de votre haute autorité vous adresser un message d’une importance capitale, parce qu’il va de l’intérêt national. Chaque année le quantum horaire subit un lourd préjudice à cause des grèves des enseignants. Ces dysfonctionnements répétés se répercutent directement sur le niveau de nos potaches qui en paient souvent les frais. Par souci, d’une stabilité durable du milieu scolaire, qui de tout temps est ponctué par des grèves stériles, je vous fais part de quelques remarques importantes qui attireront votre attention.
En effet, Monsieur le Directeur de la solde, depuis quelques mois, beaucoup d’enseignants ont constaté des fluctuations grandissantes dans leur bulletin de solde à chaque fin mois. Cela a provoqué des remous rugissants dans cette corporation toujours victime d’une maltraitance qui ne dit pas son nom et ne sait à quel saint se vouer. Par cette occasion, je vous interpelle Monsieur le Directeur d’apporter des réponses claires aux problèmes récurrents des salaires.
Nous ne pouvons pas, par la sueur de notre front, gagner des revenus si modestes et qu’ils subissent en contrepartie des coupures injustifiées et qu’on nous apporte à chaque fois des explications prosaïques pour justifier ce que nous pouvons appeler des forfaitures. Si véritablement, cette machination est l’œuvre d’un groupe d’individus en tapinois et malintentionnés voulant s’enrichir sur le dos des pauvres enseignants, qu’ils arrêtent ces agissements sans délai. Ou bien, si c’est des problèmes techniques relevant de vos services, ou des instructions venant d’une autorité quelconque. Il serait pertinent monsieur le Directeur d’en informer les concernés afin qu’ils puissent en tirer des conclusions. Il est regrettable de croire que depuis l’avènement de la deuxième alternance, les enseignants ont toujours subi des contrecoups du pouvoir en place, qui a souvent tenu des discours discourtois à leur endroit.
Rappelez-vous Monsieur le Directeur que les enseignants n’ont pas de caisse noire, où ils peuvent, à tour de bras, puiser des fonds à toute impunité. Ils se contentent, tout de même, de leurs maigres revenus pour subvenir aux besoins cruciaux de leurs familles respectives. Qu’ont-ils fait, ces enseignants, Monsieur le Directeur pour mériter ce mépris viscéral de ce gouvernement ? N’ont-ils pas le droit de réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ? Ça ne peut pas continuer ainsi, nous sommes dans un état qui se dit Etat de droit, dit-on. Où est cet état de droit, si les revendications des enseignants sont répondues parfois par des invectives et des intimidations tous azimuts ?
Nous sommes criblés de partout par des valets du pouvoir pour faire plaire au roi. Et, après la suspension de nos mots d’ordre de grèves, ces supplices, sous le regard innocent d’un bon nombre d’enseignants, continuent encore, aujourd’hui à se faire sentir sur nos bulletins de paie. Cela est inacceptable. Nous n’accepterons point d’être l’agneau du sacrifice.
Nous continuerons à dénoncer avec véhémence certaines dérives déshonorantes sur le traitement discriminatoire des salaires des enseignants. Vous avez l’obligation Monsieur le Directeur de veiller à ce que ces coupures maladroites, ignobles et arbitraires cessent et que les choses reviennent à la normale. De grâce, nous n’avons que ces miettes pour apporter tant soit peu du bonheur à nos pauvres familles condamnées à vivre dans la déchéance.
Jean Pierre CORREA
