Alors que l’Assemblée nationale du Sénégal s’apprête à examiner un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte, inspiré de modèles étrangers comme la Corée du Sud, il est essentiel de prendre du recul et de réfléchir à l’adéquation d’une telle initiative avec notre contexte culturel et institutionnel.
Au Sénégal, la société repose sur des valeurs de respect, de solidarité et d’équilibre social. La dénonciation, même lorsqu’elle vise à faire éclater la vérité, est souvent perçue comme une rupture du lien social ou une trahison de l’ordre établi. C’est une réalité que l’on ne peut ignorer. Introduire brutalement une culture de la dénonciation pourrait générer des tensions, des règlements de compte personnels, voire des fractures sociales durables.
Par ailleurs, le Sénégal ne souffre pas d’un manque d’organes de contrôle. Au contraire, nous disposons de plusieurs institutions de veille et de régulation : Inspection générale d’État (IGE), Cour des Comptes, Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), entre autres. Le véritable défi réside dans leur indépendance et leur capacité d’action, souvent bridées par des rapports directs à l’exécutif.
La solution serait donc de renforcer ces corps de contrôle existants par des réformes claires : leur donner une autonomie administrative et financière, garantir leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, et faire en sorte qu’ils ne rendent des comptes qu’à la justice, elle-même renforcée dans son impartialité.
Une telle approche permettrait de préserver notre tissu social, d’améliorer la gouvernance, et d’assurer la transparence sans importer des mécanismes étrangers mal adaptés à nos réalités. Le Sénégal a besoin d’institutions fortes, pas d’une culture de la suspicion généralisée.
Que Dieu bénisse le Sénégal !
Mamadou Saliou Sow
Professeur de MSP
Au Sénégal, la société repose sur des valeurs de respect, de solidarité et d’équilibre social. La dénonciation, même lorsqu’elle vise à faire éclater la vérité, est souvent perçue comme une rupture du lien social ou une trahison de l’ordre établi. C’est une réalité que l’on ne peut ignorer. Introduire brutalement une culture de la dénonciation pourrait générer des tensions, des règlements de compte personnels, voire des fractures sociales durables.
Par ailleurs, le Sénégal ne souffre pas d’un manque d’organes de contrôle. Au contraire, nous disposons de plusieurs institutions de veille et de régulation : Inspection générale d’État (IGE), Cour des Comptes, Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), entre autres. Le véritable défi réside dans leur indépendance et leur capacité d’action, souvent bridées par des rapports directs à l’exécutif.
La solution serait donc de renforcer ces corps de contrôle existants par des réformes claires : leur donner une autonomie administrative et financière, garantir leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, et faire en sorte qu’ils ne rendent des comptes qu’à la justice, elle-même renforcée dans son impartialité.
Une telle approche permettrait de préserver notre tissu social, d’améliorer la gouvernance, et d’assurer la transparence sans importer des mécanismes étrangers mal adaptés à nos réalités. Le Sénégal a besoin d’institutions fortes, pas d’une culture de la suspicion généralisée.
Que Dieu bénisse le Sénégal !
Mamadou Saliou Sow
Professeur de MSP