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Les Sud-Coréens aux urnes pour des élections législatives

Mercredi 10 Avril 2024

En pyjama, claquettes où baskets, les Sud-coréens sont venus voter décontractés ce mercredi 10 avril, les jours de votes étant fériés. Seuls où en famille, ils étaient plus nombreux à la mi-journée que lors des précédentes élections. « C’était important de venir, exprimer mes idées et voter pour le parti qui va représenter mes valeurs, car cela va décider du futur du pays », explique un électeur au micro de notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca. « Je suis venu choisir en personne ceux qui vont travailler pour le pays et pour moi-même », réagit un autre.

Cette élection à fort enjeu semble avoir mobilisé les Sud-Coréens sur des thèmes variés comme l’explique Im Yong-sun retraitée. « Moi ce sont les problèmes d’insécurité qui m’ont aidé à faire mon choix. Il y a trop de problèmes en politique intérieure, trop de tensions à l’international, c'est pour ça que les gens viennent voter en nombre, ils veulent de l’apaisement », estime-t-elle.

Ces élections en Corée du Sud se tiennent dans un contexte socioéconomique tendu marqué par un rétrécissement de l’espace démocratique.



La politique des gladiateurs
La campagne a été rythmée par des querelles intestines, des scandales et des controverses impliquant la première dame ou des fonctionnaires de l'administration Yoon, et le chef de l’opposition visé par des allégations de corruption et de pots-de-vin.

À l’image d’une « arène de gladiateurs », comme l’a qualifié la presse. Ce qui donne une idée de l’atmosphère et des divisions qui règnent dans la classe politique, en particulier entre le président Yoon et son rival, le leader de l’opposition Lee Jae-myung. Ces législatives sont davantage un duel entre ces deux figures et leur style de gouvernance qu’une affaire de programmes, estiment les experts.

Une campagne houleuse, notamment autour du thème de l’inflation. Après une erreur du président Yoon sur le prix d’une botte d’oignon vert, la plante est devenu un symbole du mécontentement à l’égard du chef de l’État. « Je suis venu pour faire barrage au parti du président Yoon Suk-yeol. Ce n’est pas vraiment autre chose qu’un vote d’opposition », affirme Kang Min-seol, 23 ans.

La commission électorale a interdit aux électeurs de se rendre dans les bureaux de vote avec des oignons verts désormais perçu comme un signe de contestation.

Les Sud-Coréens font face à de nombreuses difficultés. Une économie en perte de vitesse, l'inflation, l'explosion des prix de l’immobilier, une population vieillissante, un taux de natalité en chute libre - parmi les plus bas au monde, et enfin les problèmes de sécurité et de menaces régionales croissantes.

J’achète moins en ce moment parce que c’est trop cher. Je suis venu pour les fruits, mais les prix sont élevés, trois pommes, c'est 7 € !



Une démocratie fragilisée
Ces deux dernières années, la démocratie sud-coréenne a subi d’important revers, à commencer par la liberté de la presse. Les médias sud-coréens sont globalement libres mais pour échapper à des procès en diffamation, certains ont eu recours à l’autocensure. Des journalistes critiques du pouvoir ont subi des perquisitions ou ont été poursuivis par la justice. Une radio dénonçant les scandales de corruption a été contrainte de fermer.


La justice, elle aussi globalement indépendante, a subi des pressions du pouvoir et certains juges ont été mêlés à des affaires de corruption. Ces dernières années ont été aussi marquées par une vague d'enquêtes et de poursuites contre des opposants.

Un chiffre éloquent sur ce déclassement : depuis l’arrivée de Yoon au pouvoir, la Corée du Sud a chuté de la vingt-huitième à la quarante-septième place dans un classement de 179 pays publié par V-Dem, un institut suédois mesurant le degré de démocratie dans le monde.

Parmi les autres enjeux de ces législatives, la politique étrangère occupe une place de taille. Les résultats de ces élections permettront de savoir si la politique de Yoon s’inscrira dans la continuité, avec la poursuite du rapprochement avec Tokyo et Washington, ou en cas de victoire écrasante de l’opposition, dans la rupture. Le parti démocrate pourrait notamment ouvrir la voie au Parlement pour la destitution du président, tout en prônant une politique plus équilibrée au niveau international.

Le président menacé
Le président, en fonction depuis deux ans, espère voir son parti remporter la majorité des 300 sièges du Parlement qui est dominé par l'opposition depuis le début de son mandat il y a deux ans mais la bataille va être difficile et semble même perdue d'avance, pointe Marie-Orange Rivé, maîtresse de conférence et spécialiste de l'histoire contemporaine de la Corée.

"Il est menacé. Au mieux pour lui, il restera au pouvoir sans majorité claire à l’Assemblée nationale et terminera son mandat mis en difficulté dans les réformes qu’il aimerait faire."
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