Paris n’a convié aucun chef d’État africain au nouveau sommet Afrique-France de ce 8 octobre à Montpellier, qui fait la part belle à la société civile. Un tournant dans les relations avec le continent ?
Finies les photos du président français au milieu des 54 chefs d’État africains, dont de nombreux autocrates vieillissants ou de jeunes officiers putschistes, dernière tendance en Afrique de l’Ouest.
Venus de tout le continent, de jeunes Africains ont exprimé sans fard, vendredi 8 octobre, leurs attentes et frustrations sur la démocratie et la relation avec la France, interpellant directement le président Emmanuel Macron lors d'un sommet inédit Afrique-France à Montpellier, qui privilégiait la parole de la société civile.
Sans complaisance mais avec humour, ils ont fustigé le "colonialisme", "l'arrogance" ou le "paternalisme français", et bousculé le président Emmanuel Macron lors d'une séance plénière électrique et sous des salves d'applaudissements. Onze jeunes, Malien, Burkinabé, Kényan, Camerounais.... ont secoué les usages et interpellé sans ménagement le président français, hôte de ce sommet inédit sans chefs d'État africains, privilégiant la société civile.
Défendant sa "sincérité" et niant tout "paternalisme", Emmanuel Macron s'est avoué "bousculé". Mais, au cours d'un dialogue parfois tendu, il a réitéré ses fondamentaux sur les sujets de contentieux soulevés par les jeunes : colonialisme, soutien à des dictatures, interventions militaires...
"Arrêtez votre discours paternaliste ! Nous n'avons pas besoin d'aide, nous avons besoin de coopération", lui a lancé une jeune Malienne, Adam Dicko, n'hésitant pas à interrompre le président.
Un blogueur sénégalais Cheikh Fall, a quant à lui demandé à la France de "demander pardon au continent africain" pour les crimes de la colonisation. "Et cessez de coopérer et collaborer avec ces présidents dictateurs. Et programmez un retrait progressif et définitif de vos bases militaires en Afrique !", a-t-il lancé à Emmanuel Macron.
Adelle Onyango, une jeune ressortissante du Kenya, pays anglophone, a pour sa part sommé le président de s'engager à mettre "fin à la Françafrique" et ses pratiques opaques, et pointé les contradictions d'une France "arrogante", "enlisée dans des questions de racisme" et venant "donner des leçons de démocratie" aux Africains.
"Un travail de vérité" et non de "honte de soi et de repentance"
Tout en reconnaissant "la responsabilité immense de la France dans le commerce triangulaire et la colonisation", le président Macron s'est de nouveau refusé à demander pardon, privilégiant "un travail de vérité" et non de "honte de soi et de repentance".
Répondant aux accusations de soutien à des tyrannies et aux critiques sur les interventions militaires, il a réitéré ses fondamentaux : "la France est là militairement à la demande" des pays africains. Et a renvoyé ces derniers à leurs responsabilités : "c'est pas moi qui vais faire l'école, c'est pas moi qui vais faire la police... Jamais une intervention militaire ne remplace le travail d'un État", a-t-il lancé. Avant de lancer lui aussi des piques concernant "ce continent qui est jeune, dirigé depuis trop longtemps par des personnes qui sont vieilles".
Finies les photos du président français au milieu des 54 chefs d’État africains, dont de nombreux autocrates vieillissants ou de jeunes officiers putschistes, dernière tendance en Afrique de l’Ouest.
Venus de tout le continent, de jeunes Africains ont exprimé sans fard, vendredi 8 octobre, leurs attentes et frustrations sur la démocratie et la relation avec la France, interpellant directement le président Emmanuel Macron lors d'un sommet inédit Afrique-France à Montpellier, qui privilégiait la parole de la société civile.
Sans complaisance mais avec humour, ils ont fustigé le "colonialisme", "l'arrogance" ou le "paternalisme français", et bousculé le président Emmanuel Macron lors d'une séance plénière électrique et sous des salves d'applaudissements. Onze jeunes, Malien, Burkinabé, Kényan, Camerounais.... ont secoué les usages et interpellé sans ménagement le président français, hôte de ce sommet inédit sans chefs d'État africains, privilégiant la société civile.
Défendant sa "sincérité" et niant tout "paternalisme", Emmanuel Macron s'est avoué "bousculé". Mais, au cours d'un dialogue parfois tendu, il a réitéré ses fondamentaux sur les sujets de contentieux soulevés par les jeunes : colonialisme, soutien à des dictatures, interventions militaires...
"Arrêtez votre discours paternaliste ! Nous n'avons pas besoin d'aide, nous avons besoin de coopération", lui a lancé une jeune Malienne, Adam Dicko, n'hésitant pas à interrompre le président.
Un blogueur sénégalais Cheikh Fall, a quant à lui demandé à la France de "demander pardon au continent africain" pour les crimes de la colonisation. "Et cessez de coopérer et collaborer avec ces présidents dictateurs. Et programmez un retrait progressif et définitif de vos bases militaires en Afrique !", a-t-il lancé à Emmanuel Macron.
Adelle Onyango, une jeune ressortissante du Kenya, pays anglophone, a pour sa part sommé le président de s'engager à mettre "fin à la Françafrique" et ses pratiques opaques, et pointé les contradictions d'une France "arrogante", "enlisée dans des questions de racisme" et venant "donner des leçons de démocratie" aux Africains.
"Un travail de vérité" et non de "honte de soi et de repentance"
Tout en reconnaissant "la responsabilité immense de la France dans le commerce triangulaire et la colonisation", le président Macron s'est de nouveau refusé à demander pardon, privilégiant "un travail de vérité" et non de "honte de soi et de repentance".
Répondant aux accusations de soutien à des tyrannies et aux critiques sur les interventions militaires, il a réitéré ses fondamentaux : "la France est là militairement à la demande" des pays africains. Et a renvoyé ces derniers à leurs responsabilités : "c'est pas moi qui vais faire l'école, c'est pas moi qui vais faire la police... Jamais une intervention militaire ne remplace le travail d'un État", a-t-il lancé. Avant de lancer lui aussi des piques concernant "ce continent qui est jeune, dirigé depuis trop longtemps par des personnes qui sont vieilles".