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Le Tchad a connu 45 ans de conflits armés

Vendredi 23 Avril 2021

Sur 50 années d'indépendance, le Tchad a connu 45 ans de conflits armés, ponctués de coups d'État et d'interventions de l'armée française. La guerre au Darfour voisin, qui a éclaté en 2003, a contribué à destabiliser le pays qui reste l'un des plus pauvres de la planète.


1900 : La conquête militaire française
La bataille de Kousséri marque le début de la conquête militaire du territoire tchadien par l'armée française et la fin de l'indépendance africaine dans cette partie du Sahel. Le 22 avril 1900, elle oppose les colonnes françaises à l'armée du conquérant Rabah Fadlallah, un puissant marchand d’esclaves venu du Soudan et fait des milliers de morts, parmi lesquels figurent Rabah Fadlallah lui-même et le colonel Lamy. Quelques jours plus tard, le commandant Emile Gentil prend la relève et fonde Fort-Lamy en mémoire de l'officier français. Malgré la signature du décret du 5 septembre 1900 créant le Territoire militaire des pays et protectorats du Tchad, l'armée connaîtra une très forte opposition pendant 17 ans, notamment des populations du Nord et de l'Est (Ouaddaï).
Le Tchad ne devient une colonie civile qu'en 1920.

1940 : Le ralliement du Tchad à la France Libre
 Le 27 août 1940, le gouverneur du Tchad, Félix Eboué, se rallie au général de Gaulle et, après quelques frictions locales, entraîne toute l’AEF, l'Afrique équatoriale française, qui devient le premier territoire africain de la France Libre. La célèbre colonne Leclerc, partie du Sahara pour rejoindre Berchtesgaden en Allemagne, est composée de 3 000 hommes, dont seulement 55 Français. Nombreux sont aussi les Tchadiens parmi les 1 000 tirailleurs disparus lors de la bataille de Bir Hakeim en juin 1942.

1958 : La République autonome du Tchad
De 1900 à 1958, 35 hommes seulement se succèderont à la tête du Tchad. Mais en novembre, cette année-là, deux ans avant l'indépendance et de concert avec la puissance coloniale qui vient elle-même d'instaurer la Ve République, le Tchad devient une République autonome au sein de l'éphémère Communauté française.


 

1960 : L'indépendance
Le Parti progressiste tchadien (PPT) de Gabriel Lisette, puis de François Tombalbaye, joue un rôle central dans l'évolution rapide qui survient au cours des mois précédents. Une entente conclue entre ce dernier et le Premier ministre français, Michel Debré, en juillet 1960, définit les modalités de l'accession à l'indépendance qui est proclamée le 11 août 1960. Le Tchad, qui compte à ce moment 2,7 millions d'habitants, sera admis à l'Organisation des Nations unies le 20 septembre 1960. L'adoption d'une nouvelle Constitution mènera à la création d'un régime présidentiel et à l'élection de François Tombalbaye qui devient le premier président du Tchad indépendant.

1962 : L'instauration d'un parti unique
Le 19 janvier 1962, après avoir écarté ses concurrents au sein de son propre parti le Parti progressiste tchadien, le président François Tombalbaye décrète la dissolution de toutes les autres formations politiques. Le multipartisme ne sera réintroduit au Tchad qu'en 1990.

1966 : La création du Frolinat
L’emprisonnement des membres du gouvernement originaires du nord déclenchera une émeute violemment réprimée dans le quartier musulman de Fort-Lamy, dès septembre 1963. La relève administrative, en janvier 1965, va installer dans le Nord et l’Est des fonctionnaires et des militaires, majoritairement originaires du Sud, dont les maladresses ou les exactions entretiendront l’hostilité de la population. Des incidents éclatent en 1965 et 1966. Le 22 juin 1966, Ibrahim Abatcha crée depuis le Soudan le Front de libération nationale du Tchad (Frolinat), un mouvement armé qui lutte contre le régime sudiste accusé de discriminer les populations de l'est, du centre et du nord. Mais le Frolinat connait rapidement des dissensions internes. Et l'intervention de l'armée française sur demande du président Tombalbaye va un temps empêcher sa progression.

1974 : L'enlèvement de Françoise Claustre
L'ethnologue française Françoise Claustre, ainsi que le coopérant français Marc Combe et le Dr Christophe Staewen, un Allemand, sont enlevés le 21 avril 1974 dans le Tibesti dans le nord du Tchad par les rebelles du Frolinat de Goukouni Weddeye et d'Hissène Habré. Françoise Claustre sera maintenue en otage pendant plus de 1 000 jours. C'est cet événement qui fera connaître dans le monde les chefs rebelles du nord du Tchad.

1975 : Le premier coup d'État
Le président François Tombalbaye est assassiné le 13 avril 1975. Le général sudiste Félix Malloum prend le pouvoir. Premier chef d’état-major de l’armée tchadienne au lendemain de l’indépendance, il avait été arrêté en 1973 par Tombalbaye. Il devient le second président de la république du Tchad indépendant. Et l'une de ses premières mesures sera de demander la fermeture de la base militaire française au Tchad.

1979 : La guerre des Neuf-mois
En août 1978, après plusieurs années de conflits entre le Sud et le Nord, le président sudiste Félix Malloum instaure un gouvernement bipartite et nomme le chef des Forces armées du nord (FAN), Hissène Habré, Premier ministre. La réconciliation sera de courte durée. Le 12 février 1979, de violents affrontements éclatent à Ndjamena entre les militaires des deux camps. C'est le début de la guerre dite des Neuf-mois. Le président Félix Malloum se retire de la vie politique en s'exilant au Nigeria. Trois gouvernements successifs d'union nationale de transition (GUNT) seront mis en place pour tenter de rétablir l'ordre à Ndjamena, la capitale.

1982 : Le coup d'État d'Hissène Habré
Le chef des Forces armées du Nord (FAN), Hissène Habré, renverse le président Goukouni Weddeye, le 7 juin 1982. Sa légitimité est confortée au Sommet franco-africain de Kinshasa. Le poste de Premier ministre est supprimé et plusieurs opposants politiques sont exécutés. Habré transforma les FAN en armée régulière (FANT), puis créa une police politique, la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) qui sera responsable de milliers d'enlèvements et d'assassinats politiques. Il ordonnera également des massacres dans le sud-est, notamment en septembre 1984 (« Septembre noir »).

1986 : L'opération « Épervier »
Pour venir en aide au président Hissène Habré, les autorités françaises déclenchent l'opération extérieure « Épervier » le 14 février 1986. À l'époque, les forces armées libyennes qui soutiennent le Frolinat de Goukouni Weddeye dans sa lutte contre Habré viennent de franchir le 16e parallèle (située dans le nord du Tchad). La France était déjà intervenue une première fois trois ans plutôt pour la même raison.

1990 : Le coup d'État d'Idriss Déby
Devant l'avancée du Mouvement patriotique du salut (MPS), le président Hissène Habré prend la fuite. Il se réfugie au Sénégal où il est arrêté. Il est aujourd'hui inculpé pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture. En juillet 2006, c'est l'Union africaine qui lui avait donné mandat de juger l'ancien dictateur « au nom de l'Afrique », ce que le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a accepté. Le 4 décembre, Idriss Déby, ancien proche collaborateur d'Habré et chef du MPS, prend le poste de président du Conseil d'État avant de devenir président de la République en février l'année suivante.

1993 : La Conférence nationale de réconciliation
Au début de l'année 1993, le Tchad organise une conférence nationale de réconciliation, à l'issue de laquelle une charte de transition est adoptée. Le Sudiste Fidèle Moungar est élu Premier ministre. L'ancien président Lol Mahamat Choua prend la tête du Conseil supérieur de la transition (CST).

1996 : La première élection d'Idriss Déby
Près de six ans après le coup d'État, Idriss Déby est finalement élu président pour un premier mandat le 11 juillet. Les résultats des élections sont contestés par bon nombre d'opposants. Cinq ans plus tard, Idriss Déby est réélu dès le premier tour. Les six opposants au président sont brièvement interpellés, alors qu'ils se réunissaient au domicile de l'un d'entre eux, Saleh Kebzabo. Ils ont été libérés une demi-heure plus tard.

2003 : Le Tchad devient un pays pétrolier
La prospection a débuté dès la fin des années 60. Mais longtemps, les réserves pétrolifères ont été jugées trop insuffisantes pour rentabiliser leur exploitation, soit parce que les coûts d’extraction et de transport étaient jugés trop élevés, soit parce que la situation dans le pays ne permettait pas de l’envisager sans risque. Il faudra attendre 1989 et la découverte du champ pétrolifère de Doba, dans le Logone oriental au sud du pays pour que l’exploitation soit à nouveau envisagée. Un premier consortium jette l'éponge. C'est finalement grâce à l'intervention de la Banque mondiale que l'exploitation par le consortium Exxon-Mobil, Chevron et Pétronas peut commencer en 2003. Elle accepte d’investir à hauteur de 500 millions de dollars sur les 3,7 milliards nécessaires au projet. En échange, elle impose au gouvernement tchadien une gestion très stricte de la manne pétrolière. Mais l'accord signé ne sera jamais respecté et la Banque mondiale finira par se retirer du projet. L'année 2003 est également marquée par le début de la crise du Darfour, région frontalière du Tchad. En quelques mois, l'Est du pays devient un refuge pour des dizaines de milliers de Darfouri. Ce conflit aux portes du Tchad aura rapidement des conséquences sur les relations entre Khartoum et Ndjamena.

2006 : Première attaque sur Ndjamena
Le Soudan et le Tchad sont au bord de la rupture. Les pays s'accusent depuis des mois à mot couvert de soutenir leurs rébellions respectives. Sous l'égide du guide libyen, Mouammar Kadhafi, ils signeront un accord de réconciliation à Tripoli. Mais le 13 avril, avec l'aide de la France, Idriss Déby réussit à stopper les rebelles des Forces unies pour le changement du capitaine Mahamat Nour Abdelkerim, aux portes de Ndjamena, après une bataille sanglante qui engendra des centaines de morts. Quinze jours plus tard, Idriss Déby est réélu pour un troisième mandat. L'opposition qui avait protesté contre la modification de la Constitution qui a permis à l'homme du Tchad de se présenter une troisième fois, avait appelé au boycott.

2007 : L'arche de Zoé
Le 25 octobre, un convoi transportant 103 enfants est intercepté sur la route de l'aéroport d'Abéché, principale ville de l'Est. Les forces de sécurité tchadiennes arrêtent les 9 Français qui les accompagnent, ainsi que les cinq Espagnols, membres d'équipage de l'avion qui devait les ramener en France. C'est le début de l'affaire de l'Arche de Zoé. Tous sont accusés d'enlèvement ou de complicité. Eric Breteau, le chef de cette opération, avait affirmé vouloir faire un coup médiatique en exfiltrant des orphelins du Darfour et en les ramenant en France, pour sensibiliser l'opinion publique. Mais le HCR et de l'UNICEF démontreront rapidement qu'il s'agit pour l'essentiel d'enfants tchadiens ayant au moins un parent en vie. Après intervention du président français Nicolas Sarkozy, tous les Européens impliqués finiront par être libérés.

2008 : Deuxième attaque rebelle sur Ndjamena
La signature de nouveaux accords entre le Tchad et le Soudan n'empêche pas de nouvelles offensives rebelles. Le 2 février, les rebelles tchadiens dirigés par Timane Erdimi et Mahamat Nouri font leur entrée dans Ndjamena. Ils feront plusieurs heures le siège du palais présidentiel, sans parvenir à percer les dernières lignes de défense de l'armée tchadienne. Ils finiront par se retirer le lendemain. Comme pour répondre à cette attaque, le Mouvement pour la justice et l'égalité, principal groupe du Darfour dirigé par Khalil Ibrahim, le cousin du demi-frère d'Idriss Déby, parvient jusqu'à Omdourman, faubourg du nord de Khartoum. Les autorités soudanaises sont obligées de décréter un couvre-feu. C'est la première fois que le MJE s'approche aussi près de la capitale soudanaise.

2010 : La réconciliation entre le Tchad et le Soudan
Sous l'égide du Qatar et de la Libye, Ndjamena et Khartoum signent un accord de normalisation de leurs relations le 15 janvier 2010. Le président tchadien Idriss Déby sera le premier à faire le voyage chez son voisin le 8 février. En mai, les autorités tchadiennes refouleront le chef du MJE, Khalil Ibrahim arrivé à l'aéroport de Ndjamena. Le Soudan expulse à son tour les principaux leaders de la rébellion tchadienne et notamment Timane Erdimi et Mahamat Nouri, 24h avant la visite du président soudanais à Ndjamena, le 20 juillet 2010. Le Tchad qui est pourtant signataire du traité de Rome instituant la Cour pénale internationale refuse d'arrêter Omar el-Béchir, poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour.

2011 : Réélection d’Idriss Déby  
Idriss Déby Itno remporte le scrutin présidentiel du 25 avril 2011 avec 88,66 % des voix. Il entame un quatrième mandat. Un scrutin boycotté par les principaux leaders de l’opposition. 

2012 : Un tribunal pour juger Hissène Habré 
Le Sénégal et l'Union africaine signent un accord le 22 août pour la création d'un tribunal spécial afin de juger l'ex-président tchadien Hissène Habré. Il est poursuivi pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et tortures.  
 
2013 : le Tchad participe à l’opération Serval au Mali 
Les forces armées tchadiennes d’intervention au Mali (FATIM) entrent au Mali le 24 janvier 2013 en appui de l’armée française pour combattre les mouvements extrémistes au Nord Mali. 1 800 soldats tchadiens sont déployés dans la localité de Kidal au Mali.  
 
Hissène Habré est arrêté en juin au Sénégal pour être jugé dans le cadre du tribunal spécial, première juridiction africaine mise en place pour juger un Africain. 

2014 : Le Tchad, pivot de l’opération Barkhane  
L’opération Barkhane contre la menace terroriste est lancée dans 5 pays du Sahel (Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie). Son quartier général est basé au Tchad ainsi qu’une partie de ses 200 blindés, 6 avions de chasse et 3 000 militaires français stationnés en permanence.  
 
Le Tchad est élu membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies en raison de son rôle de « puissance pacificatrice » (jusqu’en 2016). 
 
2015 : première attaque de Boko Haram au Tchad 
Ndjamena, la capitale, est la cible, pour la première fois d’une série d’attentats-suicide, le 15 juin 2015. Plusieurs explosions frappent le commissariat central et l’école de police. Il y a 28 morts dont les 4 kamikazes et une centaine de blessés. Les attaques sont attribuées à Boko Haram, rallié au groupe État islamique. La France assure le Tchad de son « soutien dans la lutte contre le terrorisme ». 

2016 : Idriss Déby, le 5e mandat  
Idriss Déby est réélu en avril au premier tour de la présidentielle pour un cinquième mandat d’affilée.  
 
Le Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR), mouvement rebelle contre le pouvoir d’Idriss Déby voit le jour, tout comme un collectif  issu de différentes organisations de la société civile intitulé « ça doit changer » (CDC).  Une cinquantaine de soldats, opposants au président Déby, disparaissent. 
 
En mai 2016, Hissène Habré est condamné à la prison à vie pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre par un tribunal spécial africain à Dakar. 

2018 : un régime présidentiel 
Le Tchad adopte une nouvelle Constitution instaurant la 4e République du Tchad et un régime présidentiel intégral (« monarchie présidentielle »), autorisant Idriss Déby à rester au pouvoir jusqu’en 2033. Le pays assiste à la recrudescence des violences perpétrées par Boko Haram du côté tchadien du lac Tchad. 

2019 : tentative de renversement d’Idriss Déby 
L’armée française bombarde en février une colonne de rebelles tchadiens venus de Libye qui s’enfonçait en territoire tchadien. Qualifiés par le régime d’Idriss Déby de « terroristes et de mercenaires », ces hommes étaient en réalité des opposants tchadiens de l’UFR, l’Union des forces de la résistance. À leur tête, Timan Erdimi, qui ne cache pas son objectif : renverser son oncle, le président Déby.  
 
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) est mise en place en février. Elle est composée de 30 membres : la majorité et l'opposition disposent chacune de 15 sièges. C'est un pas de plus vers l'organisation des élections législatives repoussées à plusieurs reprises. 
 
L’état d’urgence est instauré dans trois provinces du Tchad : le Tibesti, le Sila et le Ouaddaï, zones touchées par des conflits communautaires meurtriers entre éleveurs et agriculteurs ; fermeture des frontières avec le Soudan, la Libye et la Centrafrique. 

2021 : Mort d’Idriss Déby 
Le 28 février 2021, une tentative d'arrestation d'un candidat à l’élection présidentielle par l'armée se solde par la mort d'au moins trois personnes. Le lendemain, Saleh Kebzabo, opposant « historique » de Déby, retire sa candidature. Le pouvoir est accusé de réprimer toute opposition. 

Le 11 avril, les Tchadiens votent. Le président Idriss Déby Itno brigue un 6e mandat. Le même jour, un groupe rebelle, le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), lance une offensive depuis la Libye. Le 19, l'armée affirme avoir tué plus de 300 rebelles et perdu cinq militaires dans des combats. Le pouvoir se veut rassurant. Idriss Déby Itno est réélu avec 79,32% des suffrages exprimés. 

Le 20 avril, le porte-parole de l'armée annonce sur la télévision d'État que le président Déby est décédé des suites de blessures reçues alors qu'il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord. 

Un conseil militaire dirigé par un des fils du défunt président, le général Mahamat Idriss Déby Itno, 37 ans, est mis en place pour remplacer le président tchadien. 

RFI
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