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Le Général Clément-Bollée parle d’échec du G5 Sahel: «Il n’y a pas d’effort commun»

Jeudi 6 Juin 2019

​Général de corps d’armée français et ancien directeur de la Coopération de Sécurité et de Défense au ministère des Affaires étrangères de la France, Bruno Clément-Bollée suit de près la situation sécuritaire entre les forces Barkhanes et les djihadistes dans le Sahel. Dans un entretien qu’il a accordé, ce jeudi 6 mai, à nos confrères de Rfi, l’officier français à la retraite porte un diagnostic «très sévère» sur le dispositif Barkhane et sur le G5 Sahel. «Au Sahel, arrêtons le massacre», a-t-il écrit dans sa dernière tribune. Et soutient que si rien n’est fait, cette force militaire «va droit dans le mur».


«Je trouve que le bilan est de plus en plus lourd et surtout j’ai le sentiment qu’avec les solutions que nous proposons, tant au niveau de la communauté internationale qu’à celui des acteurs locaux, nous allons dans le mur. Et on peut imaginer d’arriver à des choses qui pourraient être effroyables. Je vois quelque chose qui ressemblerait à une situation à la centrafricaine, avec des seigneurs de guerre locaux qui se sont arrangé des fiefs dans lesquels ils règnent en maîtres. Ou pire. Et ce que j’observe de pire, ce sont des affrontements intercommunautaires qui commencent à se multiplier. On a parlé des Dogons contre les Peuls, avec 200 morts au mois de mars (…)», a laissé entendre l’officier français au micro de Rfi.

Et de poursuivre : «on a parlé des Mossis contre les Peuls, un peu plus au sud, au Burkina Faso, on a également entendu parler de la dizaine de morts entre Baoulés et Malinkés en Côte d’Ivoire et on a parlé également du Tchad, avec des confrontations entre ouaddaïens et arabes, à l’est du Tchad, à la frontière soudanaise… Moi, je me dis : mais, où est-ce qu’on va»?

L’officier français, qui avait commandé notamment l’opération Licorne en Côte d’Ivoire, dit avoir constaté que «les efforts de l’Europe et des États membres en faveur du G5 Sahel augmentent, mais que le niveau de sécurité se détériore. Un fait qui, pour lui, «n’arrange pas la situation, mais l’empire même». Il dit : «quand je vois la perception que les populations locales ont maintenant des forces dites étrangères, des acteurs étrangers qui sont venus pour les aider, c’est assez effrayant. Quand on me dit qu’une colonne française qui sort de son cantonnement se fait caillasser, je me dis qu’il y a quelque chose qui se passe et qui n’est pas normale».

Une force à plus d'un milliard de dollars annuels

Mieux, il ajoute : «bien sûr, on se pose des questions, comme tout le monde. Au total, quand j’essaie de prendre un peu de recul, je dis stop. Arrêtons ! Compte tenu du volume d’engagement que nous consentons aujourd’hui dans la région sahélienne, avec les bilans humains, les bilans financiers… On pourrait aussi parler du coût de la Minusma, qui est à un milliard de dollars par an, du coût de la force Barkhane qui est à 700 millions d’euros annuels».

A en croire général Bruno Clément-Bollée, «il n’y a pas d’effort commun». Pour lui, le G5 Sahel «n’est pas une force coordonnée entre cinq pays mais plutôt cinq pays qui se coordonnent de façon bilatérale sur leurs frontières respectives».

 
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