Sophie Gladima, ancienne ministre des Mines et de la Géologie sous Macky Sall, a été placée sous mandat de dépôt ce mercredi 21 mai, à l’issue de son audition par la commission d’instruction de la Haute cour de justice. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, détournement et escroquerie portant sur des deniers publics, blanchiment de capitaux et complicité, dans le cadre d’une affaire portant sur un montant de 193,07 millions FCFA tiré du fonds Force Covid-19.
L’affaire remonte à un projet initié en pleine pandémie : la construction d’un centre gravimétrique à Kédougou destiné aux orpailleurs. Selon les enquêteurs de la DIC, l’État avait versé un milliard FCFA au ministère des Mines pour financer ce projet. Sur ce montant, 119 millions auraient été affectés à l’achat de matériel, et 73 millions payés à l’avance pour des services non rendus.
L’ancien DAGE du ministère, Alassane Diallo, a admis devant les enquêteurs que les paiements avaient été validés par la ministre, en violation des règles budgétaires. Il a notamment évoqué le transfert de fonds vers la Chine via un opérateur informel. Depuis son audition, il a quitté le territoire sénégalais et fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt international.
De son côté, le directeur de la SGCI, entreprise adjudicataire du marché, a reconnu avoir encaissé les montants et perçu des fonds pour un service qu’il n’a finalement pas exécuté. Il a été placé sous contrôle judiciaire après versement d’une caution, selon le journal Libération.
En attendant l’évolution de la procédure devant la Haute cour de justice, Sophie Gladima reste détenue. Elle continue de nier les faits qui lui sont reprochés.