
La suppression de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) a été largement applaudie, car cette juridiction spéciale, responsable de l’incarcération de figures telles que Karim Wade, était considérée comme illégitime. Cependant, un doute subsiste : le régime de Macky Sall, qui a écarté la Crei du cadre juridique, semble avoir agi davantage pour se protéger que pour rétablir la justice.
C'est ce qu'affirme l'ancien procureur spécial de la Crei, Alioune Ndao, dans une interview parue ce lundi dans "L'Observateur". « Les gens n’ont pas perçu les véritables motivations de cette suppression », souligne-t-il, expliquant que l’infraction d'enrichissement illicite, poursuivie par la Crei, « est celle qui permet le mieux de poursuivre les dignitaires de l’ancien régime ». Il précise : « Dans le cas du détournement de fonds publics, il faut prouver que la personne a soustrait des biens appartenant à l’État, ce qui exige des éléments de preuve concrets. Or, ces preuves sont souvent difficiles à réunir. »
Alioune Ndao poursuit en expliquant : « En revanche, l'enrichissement illicite est plus simple à prouver. Une personne touche un salaire de 1 million de francs CFA, mais on découvre qu’elle possède un patrimoine de 5 milliards de francs CFA. Elle doit alors justifier l’écart entre ses revenus légitimes et son niveau de patrimoine. Si elle y parvient, le dossier est classé ; sinon, elle est poursuivie pour enrichissement illicite. »
Dans cet entretien, Alioune Ndao critique également Macky Sall, qui aurait cherché à dissimuler cette démarche en confiant la compétence de l’enrichissement illicite à l’Ofnac (Office national de lutte contre la fraude et la corruption), un organisme administratif. « Comment peut-on déléguer une infraction d’ordre pénal à un organe administratif, qui plus est dépendant du président de la République ? », s’indigne-t-il.
C'est ce qu'affirme l'ancien procureur spécial de la Crei, Alioune Ndao, dans une interview parue ce lundi dans "L'Observateur". « Les gens n’ont pas perçu les véritables motivations de cette suppression », souligne-t-il, expliquant que l’infraction d'enrichissement illicite, poursuivie par la Crei, « est celle qui permet le mieux de poursuivre les dignitaires de l’ancien régime ». Il précise : « Dans le cas du détournement de fonds publics, il faut prouver que la personne a soustrait des biens appartenant à l’État, ce qui exige des éléments de preuve concrets. Or, ces preuves sont souvent difficiles à réunir. »
Alioune Ndao poursuit en expliquant : « En revanche, l'enrichissement illicite est plus simple à prouver. Une personne touche un salaire de 1 million de francs CFA, mais on découvre qu’elle possède un patrimoine de 5 milliards de francs CFA. Elle doit alors justifier l’écart entre ses revenus légitimes et son niveau de patrimoine. Si elle y parvient, le dossier est classé ; sinon, elle est poursuivie pour enrichissement illicite. »
Dans cet entretien, Alioune Ndao critique également Macky Sall, qui aurait cherché à dissimuler cette démarche en confiant la compétence de l’enrichissement illicite à l’Ofnac (Office national de lutte contre la fraude et la corruption), un organisme administratif. « Comment peut-on déléguer une infraction d’ordre pénal à un organe administratif, qui plus est dépendant du président de la République ? », s’indigne-t-il.