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Diamé Diouf aux enseignants: «la grève ne développe pas un pays »

Lundi 12 Mars 2018

Diamé Diouf aux enseignants: «la grève ne développe pas un pays »
Diamé Diouf, conseiller en éducation et formation du président de la République, dans une contribution publiée sur son compte facebook,dénonce les séries de grèves constatées ces derniers mois au Sénégal.

"Depuis quelques temps, l’école sénégalaise est perturbée par des grèves répétitives des enseignants. Cela fait bientôt deux mois que les élèves sont privés de cours malgré les propositions faites par le Gouvernement qui se chiffrent à 60 milliards 450 millions de francs CFA, malgré les appels répétés des acteurs de l’éducation à un apaisement de l’espace scolaire. Aujourd’hui nous avons l’impression qu’il n’y a plus d’écoute du côté des enseignants.

A la place du dialogue et de la discussion ils optent pour la confrontation. Le discours « jusqu’au boutiste » a pris le pas sur l’ouverture et le discernement. L’exigence a pris le dessus sur la responsabilité. La lutte syndicale commence à perdre sa dimension humaine au grand dam des élèves qui voient leurs cours être perturbés par une grève dont ils sont les principales victimes.


C’est pourquoi je voudrais attirer l’attention de ces élèves qui sont enrôlés par les enseignants dans leurs marches, comme c’était le cas à Kaolack, que ce combat n’est pas le leur. Aux parents d’élèves je voudrais saisir cette opportunité pour les exhorter à redoubler davantage de vigilance afin d’éviter à leurs enfants de s’engager dans des entreprises dont ils ne maitrisent pas les contours. Chacun doit noter et le regretter, que les enseignants sont entrain de priver aux élèves leur droit d’aller à l’école et d’étudier correctement. Les enseignants grévistes semblent se soucier très peu des conséquences négatives de leurs grèves.


Ce n’est pas en multipliant les marches et les grèves que les problèmes vont se régler. Il faut privilégier le dialogue au lieu de s’inscrire dans une logique de confrontation. Ceux qui pensent que le Président de la République va tout accepter parce que, disent-ils, il veut être réélu, se trompent lourdement car le temps du travail est différent du temps de l’élection. Le Chef de l’Etat reste ouvert au dialogue mais, par respect à la République, aux élèves et aux parents victimes des perturbations scolaires, il ne pourrait recevoir des grévistes. C’est pourquoi je voudrais, encore une fois, demander à mes camarades enseignants de suspendre la grève afin de donner une chance au dialogue.


A ceux qui disent que le Président de la République n’a rien fait pour les enseignants, je leur dis simplement que l’enseignant n’est pas en marge de la société. Il bénéficie autant que les autres citoyens, des mesures sociales prises par le Président Macky Sall. La baisse du prix des denrées de première nécessité a fait gagner à chaque enseignant plus de 17 000 FCFA par mois. La baisse du prix du loyer a permis aux enseignants en location d’économiser 30 000 FCFA par mois. La baisse du prix de l’électricité a amélioré le pouvoir d’achat des enseignants de plus de 3000 FCFA par mois. La baisse de l’impôt sur le revenu a permis à chaque enseignant de gagner au moins 25 000 FCFA par mois. A cela s’ajoutent les gratuités au niveau médical (soins gratuits pour les enfants de 0 à 5ans, gratuité de la césarienne, de la dialyse etc.) et la couverture médicale universelle(CMU).


S’agissant de l’examen global du protocole d’accord du 17 février 2014, nous sommes en mesure d’affirmer que les questions pédagogiques, administratives et les questions relatives à l’habitat ont été satisfaites à plus de 90% ; les questions financières sont réglées à un taux satisfaisant. La seule question nouvelle qui cristallise les passions est celle de l’indemnité de logement. Sur cette question précise, le Gouvernement a proposé une enveloppe de 12 milliards de francs CFA soient 11 000 FCFA par enseignant. La partie syndicale, non contente de rejeter cette proposition, fait dans la manipulation des chiffres en faisant croire à l’opinion que le Gouvernement a proposé 6000 FCFA par enseignant. Ceci est contraire à la réalité. Au lieu de faire des contrepropositions la partie syndicale boude les discussions et opte pour la diversion en appelant à l’ouverture de « négociations sérieuses » et la division en parlant, selon le camp, d’alignement non négociable de l’indemnité de logement, d’augmentation substantielle ou encore de modulation. Cette profonde divergence est la manifestation d’une concurrence syndicale et d’une guerre de positionnement qui ne dit pas son nom. Cette nouvelle tournure nous conforte dans l’idée que les enseignants ne sont plus dans une lutte syndicale mais dans une dynamique de confrontation avec le Gouvernement. Cette attitude laisse penser, malheureusement, que les syndicats sont devenus des groupes de pression qui font planer l’épée de Damoclès sur la tête des Pouvoirs publics à la veille de chaque élection présidentielle.

Ce prisme déformant du syndicalisme actuel repose avec acuité la nécessité d’une formation syndicale urgente pour renforcer les capacités des dirigeants syndicaux à conduire efficacement leur activité. L’efficacité syndicale n’est pas synonyme de grèves et de revendications communistes. Si les syndicats d’enseignants veulent contribuer à bâtir une économie performante pour accompagner le progrès social, ils devraient arrêter de banaliser la lutte syndicale. Il est urgent alors de donner au syndicalisme enseignant une nouvelle crédibilité qui lui permettra d’accrocher et de développer toutes les potentialités de chaque syndiqué. Pour se faire, il faut travailler à préserver l’instrument de lutte(le syndicat) et la doctrine(le syndicalisme). Les revendications syndicales sont permanentes. Tant qu’il y aura du travail, il y aura toujours des revendications. Tant qu’il y aura des revendications, il y aura toujours du syndicalisme.
C’est pourquoi il faudrait revisiter les vertus du travail. Elles ne sont pas fondamentalement d’ordre financier.

Elles sont d’abord et avant tout d’ordre moral. Le travail est d’abord indispensable à l’homme car il apporte le respect des autres. Chacun doit faire avec amour le travail qu’il a lui-même choisi. Cette nécessité pour l’homme de travailler éloigne de lui le vice, la paresse et l’ennui. Le travail est ensuite valorisant pour l’homme. Il lui permet de jouer un rôle dans la société. Le résultat de son travail est reconnu et célébré par les autres. C’est tout le contraire de la grève qui n’est pas un résultat. Elle ne développe pas un pays et ne permet pas d’assurer ses responsabilités familiales.
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