Dans la soirée du 18 février, une plainte intitulée « assignation en destitution du président du PDCI-RDA » a commencé à circuler sur les réseaux sociaux. Deux semaines après que Tidjane Thiam a annoncé avoir entamé les démarches pour renoncer à sa nationalité française, cette procédure vise à obtenir son départ « avec effet immédiat » de la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Très rapidement, les réactions se multiplient et voilà la formation engluée dans une nouvelle polémique.
Quatre hommes sont à la manœuvre : Joseph Boua Kamenan, Vincent Zeregbe Tiemoko, Demes Essoh Late et Lucien Yapo Abbe Kouao. Ces derniers se présentent comme secrétaires de section du parti, des qualités néanmoins mises en doute en interne. « Ces individus ne figurent pas dans la base de données du PDCI. Ce ne sont donc pas des militants », affirme un proche de Tidjane Thiam, contacté par Jeune Afrique. Cette révélation fait écho au démenti du délégué communal de Dimbokro, qui affirme que Vincent Zeregbe Tiemoko a usurpé cette fonction.
Remake de 2023
L’audience est fixée au 27 février devant le tribunal de première instance d’Abidjan Plateau. Les plaignants demandent la destitution immédiate de Tidjane Thiam et sa condamnation aux dépens, fixés à 200 000 francs CFA. Leurs griefs sont en lien avec les conditions de son élection. Pour eux, Thiam n’aurait pas fait partie du bureau politique pendant au moins dix ans sans discontinuer. Lors de son élection en décembre 2023, cette question avait déjà nourri des débats.
Certains avaient même estimé que la réintégration de Thiam au sein du bureau politique par Henri Konan Bédié en 2023 signifiait qu’il avait bien été absent des effectifs. Les proches de l’ancien financier avaient balayé cette polémique d’un revers de la main et précisé qu’il était à jour de ses cotisations.
L’autre argument avancé par les requérants concerne la double nationalité franco-ivoirienne de Tidjane Thiam. Ils citent un article des statuts du PDCI indiquant que le candidat à la présidence du parti doit « être ivoirien ». Une interprétation dénoncée par certains de ses cadres, car l’article ne dit pas clairement qu’il doit l’être « exclusivement », contrairement aux conditions requises pour briguer l’investiture du parti à l’élection présidentielle lors d’une convention dont la date n’a pas été fixée.
Cette procédure intervient alors que Tidjane Thiam a officiellement entamé, le 7 février, les démarches pour renoncer à sa nationalité française. Une décision en adéquation avec l’article 55 de la Constitution ivoirienne, stipulant qu’un candidat à la présidentielle doit « être exclusivement de nationalité ivoirienne ».
« Machination »
Lors d’une conférence de presse ce 19 février, Valérie Yapo, membre du bureau politique et ex-déléguée PDCI d’Akoupé, a insisté sur le fait que la démarche de renoncer à la nationalité française pourrait prendre des années et mettre le parti en difficulté. Cette proche de Jean-Louis Billon a également tenu à préciser qu’elle ne reconnaissait pas sa suspension temporaire du parti par le conseil de discipline. « Le président du PDCI et le comité électoral du congrès extraordinaire de 2023 ont dupé les congressistes », estime celle qui rappelle sa proximité avec l’ancien président Henri Konan Bédié.
« Si les congressistes avaient eu l’information que Monsieur Thiam ne remplissait pas toutes les conditions pour prétendre à la compétition pour la présidentielle, il est certain que cela aurait changé l’issue du congrès du 23 décembre 2023. Ils n’auraient pas pris le risque de porter à la tête du PDCI un citoyen français de droit », a-t-elle insisté. Valérie Yapo a également demandé la démission de Tidjane Thiam et l’organisation d’un nouveau congrès.
Dans un communiqué rendu public le 19 février, le PDCI a qualifié cette initiative de « machination traduisant la fébrilité de ses instigateurs ». Le parti a réaffirmé que son président « a été élu conformément à ses statuts et [à son] règlement intérieur » et qu’il « ne souffre d’aucun défaut de légitimité ».
De son côté, Jean-Louis Billon, en rivalité avec Tidjane Thiam et accusé par certains d’être le véritable instigateur de la plainte, a réagi dans l’après-midi. Dans un communiqué, son équipe a fait savoir qu’il n’est « pas concerné par cette démarche dont les plaignants sont nommément connus ». « Hélas dénués d’élégance politique, certains opposants de Jean-Louis Billon au sein du PDCI veulent manipuler la situation pour le discréditer et de la plus hideuse des manières, poursuit le texte. [Ce dernier] reste déterminé à aller à la convention dans le respect des règles. »
Quatre hommes sont à la manœuvre : Joseph Boua Kamenan, Vincent Zeregbe Tiemoko, Demes Essoh Late et Lucien Yapo Abbe Kouao. Ces derniers se présentent comme secrétaires de section du parti, des qualités néanmoins mises en doute en interne. « Ces individus ne figurent pas dans la base de données du PDCI. Ce ne sont donc pas des militants », affirme un proche de Tidjane Thiam, contacté par Jeune Afrique. Cette révélation fait écho au démenti du délégué communal de Dimbokro, qui affirme que Vincent Zeregbe Tiemoko a usurpé cette fonction.
Remake de 2023
L’audience est fixée au 27 février devant le tribunal de première instance d’Abidjan Plateau. Les plaignants demandent la destitution immédiate de Tidjane Thiam et sa condamnation aux dépens, fixés à 200 000 francs CFA. Leurs griefs sont en lien avec les conditions de son élection. Pour eux, Thiam n’aurait pas fait partie du bureau politique pendant au moins dix ans sans discontinuer. Lors de son élection en décembre 2023, cette question avait déjà nourri des débats.
Certains avaient même estimé que la réintégration de Thiam au sein du bureau politique par Henri Konan Bédié en 2023 signifiait qu’il avait bien été absent des effectifs. Les proches de l’ancien financier avaient balayé cette polémique d’un revers de la main et précisé qu’il était à jour de ses cotisations.
L’autre argument avancé par les requérants concerne la double nationalité franco-ivoirienne de Tidjane Thiam. Ils citent un article des statuts du PDCI indiquant que le candidat à la présidence du parti doit « être ivoirien ». Une interprétation dénoncée par certains de ses cadres, car l’article ne dit pas clairement qu’il doit l’être « exclusivement », contrairement aux conditions requises pour briguer l’investiture du parti à l’élection présidentielle lors d’une convention dont la date n’a pas été fixée.
Cette procédure intervient alors que Tidjane Thiam a officiellement entamé, le 7 février, les démarches pour renoncer à sa nationalité française. Une décision en adéquation avec l’article 55 de la Constitution ivoirienne, stipulant qu’un candidat à la présidentielle doit « être exclusivement de nationalité ivoirienne ».
« Machination »
Lors d’une conférence de presse ce 19 février, Valérie Yapo, membre du bureau politique et ex-déléguée PDCI d’Akoupé, a insisté sur le fait que la démarche de renoncer à la nationalité française pourrait prendre des années et mettre le parti en difficulté. Cette proche de Jean-Louis Billon a également tenu à préciser qu’elle ne reconnaissait pas sa suspension temporaire du parti par le conseil de discipline. « Le président du PDCI et le comité électoral du congrès extraordinaire de 2023 ont dupé les congressistes », estime celle qui rappelle sa proximité avec l’ancien président Henri Konan Bédié.
« Si les congressistes avaient eu l’information que Monsieur Thiam ne remplissait pas toutes les conditions pour prétendre à la compétition pour la présidentielle, il est certain que cela aurait changé l’issue du congrès du 23 décembre 2023. Ils n’auraient pas pris le risque de porter à la tête du PDCI un citoyen français de droit », a-t-elle insisté. Valérie Yapo a également demandé la démission de Tidjane Thiam et l’organisation d’un nouveau congrès.
Dans un communiqué rendu public le 19 février, le PDCI a qualifié cette initiative de « machination traduisant la fébrilité de ses instigateurs ». Le parti a réaffirmé que son président « a été élu conformément à ses statuts et [à son] règlement intérieur » et qu’il « ne souffre d’aucun défaut de légitimité ».
De son côté, Jean-Louis Billon, en rivalité avec Tidjane Thiam et accusé par certains d’être le véritable instigateur de la plainte, a réagi dans l’après-midi. Dans un communiqué, son équipe a fait savoir qu’il n’est « pas concerné par cette démarche dont les plaignants sont nommément connus ». « Hélas dénués d’élégance politique, certains opposants de Jean-Louis Billon au sein du PDCI veulent manipuler la situation pour le discréditer et de la plus hideuse des manières, poursuit le texte. [Ce dernier] reste déterminé à aller à la convention dans le respect des règles. »