Ce 18 février, un émissaire du président congolais était à N’Djamena pour remettre un message à Mahamat Idriss Déby Itno, sollicitant une aide militaire pour l’est de la RDC. Les autorités tchadiennes disent étudier sérieusement la question.
La photo a fait le tour des réseaux sociaux : ce 18 février, Didier Mazenga Mukanzu était en visite à N’Djamena, où il a rencontré le nouveau ministre des Affaires étrangères, en poste depuis début février, Abdoulaye Sabre Fadoul. Le ministre de l’Intégration régionale de RDC était officiellement venu s’entretenir des prochaines élections des sénateurs au Tchad, qui doivent clore la transition à N’Djamena.
Didier Mazenga Mukanzu est en effet le bras droit de Félix Tshisekedi dans ce dossier, le président congolais ayant été nommé par la Communauté économique des États d’Afrique centrale « facilitateur » de l’organisation pour la transition tchadienne. À ce titre, l’envoyé spécial congolais a déjà effectué plusieurs missions à N’Djamena depuis 2022.
Mais le ministre de l’Intégration régionale a surtout profité de sa visite pour remettre un courrier de Félix Tshisekedi au président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno. Selon nos informations, celui-ci aborde la situation dans l’est de la RDC, où le M23 et ses alliés rwandais sont passés à l’offensive et contrôlent aujourd’hui les grandes villes de Goma et Bukavu.
N’Djamena n’écarte aucune option
D’après une source proche du dossier, la lettre du chef de l’État congolais contient surtout une demande d’assistance militaire, Félix Tshisekedi espérant obtenir de son homologue qu’il envoie des troupes et du matériel pour contenir, voire repousser, l’avancée de ses adversaires. Selon nos informations, cette demande est étudiée avec la plus grande attention par les autorités tchadiennes.
De même source, aucune option n’est écartée à l’heure actuelle : depuis le début de l’offensive du M23 et de ses alliés rwandais, N’Djamena a réaffirmé son soutien à la RDC et son attachement à l’intégrité territoriale congolaise. Le Tchad affirme aussi soutenir les appels des organisations d’Afrique australe (SADC) et de l’Est (EAC), ainsi que de l’Union africaine (UA), à un cessez-le-feu.
Après l’entrée du M23 en territoire congolais et la prise de Goma, le président rwandais Paul Kagame avait affirmé dans une interview à Jeune Afrique que Félix Tshisekedi lui-même s’était rendu à N’Djamena discrètement pour solliciter Mahamat Idriss Déby Itno en personne. Une information démentie à N’Djamena où on la qualifie d’ « absurde ».
Si notre source affirme que la sollicitation de Kinshasa est une première au niveau présidentiel, des contacts ont toutefois bien eu lieu ces derniers mois entre des émissaires congolais et tchadiens pour étudier la possibilité d’une alliance militaire entre les deux pays, et d’une aide tchadienne sur le théâtre de l’est de la RDC. Ceux-ci n’avaient pas abouti.
La demande formulée ce 18 février par Félix Tshisekedi intervient dans une période d’extrême tension sur le front militaire congolais. Le 16 février, trois semaines après Goma, le M23 et ses alliés rwandais se sont emparés de Bukavu. Ils se sont assuré un contrôle total du lac Kivu, privant également Kinshasa de l’aéroport de Kavumu, son dernier point de ravitaillement dans la zone.
Cette progression des rebelles pose la question de la stratégie que vont adopter les alliés militaires de la RDC, principalement le Burundi. Gitega semble désormais déterminé à adopter une posture défensive. Une source officielle burundaise a confirmé à Jeune Afrique que ses troupes déployées dans l’est de la RDC s’étaient repliées au niveau de la frontière burundo-congolaise, anticipant la descente du M23 vers Uvira.
La photo a fait le tour des réseaux sociaux : ce 18 février, Didier Mazenga Mukanzu était en visite à N’Djamena, où il a rencontré le nouveau ministre des Affaires étrangères, en poste depuis début février, Abdoulaye Sabre Fadoul. Le ministre de l’Intégration régionale de RDC était officiellement venu s’entretenir des prochaines élections des sénateurs au Tchad, qui doivent clore la transition à N’Djamena.
Didier Mazenga Mukanzu est en effet le bras droit de Félix Tshisekedi dans ce dossier, le président congolais ayant été nommé par la Communauté économique des États d’Afrique centrale « facilitateur » de l’organisation pour la transition tchadienne. À ce titre, l’envoyé spécial congolais a déjà effectué plusieurs missions à N’Djamena depuis 2022.
Mais le ministre de l’Intégration régionale a surtout profité de sa visite pour remettre un courrier de Félix Tshisekedi au président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno. Selon nos informations, celui-ci aborde la situation dans l’est de la RDC, où le M23 et ses alliés rwandais sont passés à l’offensive et contrôlent aujourd’hui les grandes villes de Goma et Bukavu.
N’Djamena n’écarte aucune option
D’après une source proche du dossier, la lettre du chef de l’État congolais contient surtout une demande d’assistance militaire, Félix Tshisekedi espérant obtenir de son homologue qu’il envoie des troupes et du matériel pour contenir, voire repousser, l’avancée de ses adversaires. Selon nos informations, cette demande est étudiée avec la plus grande attention par les autorités tchadiennes.
De même source, aucune option n’est écartée à l’heure actuelle : depuis le début de l’offensive du M23 et de ses alliés rwandais, N’Djamena a réaffirmé son soutien à la RDC et son attachement à l’intégrité territoriale congolaise. Le Tchad affirme aussi soutenir les appels des organisations d’Afrique australe (SADC) et de l’Est (EAC), ainsi que de l’Union africaine (UA), à un cessez-le-feu.
Après l’entrée du M23 en territoire congolais et la prise de Goma, le président rwandais Paul Kagame avait affirmé dans une interview à Jeune Afrique que Félix Tshisekedi lui-même s’était rendu à N’Djamena discrètement pour solliciter Mahamat Idriss Déby Itno en personne. Une information démentie à N’Djamena où on la qualifie d’ « absurde ».
Si notre source affirme que la sollicitation de Kinshasa est une première au niveau présidentiel, des contacts ont toutefois bien eu lieu ces derniers mois entre des émissaires congolais et tchadiens pour étudier la possibilité d’une alliance militaire entre les deux pays, et d’une aide tchadienne sur le théâtre de l’est de la RDC. Ceux-ci n’avaient pas abouti.
La demande formulée ce 18 février par Félix Tshisekedi intervient dans une période d’extrême tension sur le front militaire congolais. Le 16 février, trois semaines après Goma, le M23 et ses alliés rwandais se sont emparés de Bukavu. Ils se sont assuré un contrôle total du lac Kivu, privant également Kinshasa de l’aéroport de Kavumu, son dernier point de ravitaillement dans la zone.
Cette progression des rebelles pose la question de la stratégie que vont adopter les alliés militaires de la RDC, principalement le Burundi. Gitega semble désormais déterminé à adopter une posture défensive. Une source officielle burundaise a confirmé à Jeune Afrique que ses troupes déployées dans l’est de la RDC s’étaient repliées au niveau de la frontière burundo-congolaise, anticipant la descente du M23 vers Uvira.