Ce cambriolage avait mis mal à l’aise le personnel de la clinique Cheikh Anta Diop. Mais à la barre du tribunal des flagrants délits, l’ambulancier a expliqué son acte par des soucis financiers et son besoin pressant d’assister sa femme en état de grossesse avancée. Après une consultation prénatale à la clinique, sa femme s’est retrouvée avec une ordonnance coûteuse qu’il n’était pas en mesure d’acheter. Face à cette situation, il n’a trouvé mieux que défoncer la porte du bureau comptable de la clinique Cheikh Anta Diop. Dans la journée du 25 décembre dernier, après un dur labeur, Moustapha est rentré à son domicile aux Parcelles Assainies, laissant l’ambulance à l’hôpital. Un prétexte pour revenir à la clinique sans éveiller de soupçons. Et son plan a marché à merveille. Revenu à son lieu de travail vers 18 heures à bord d’un taxi, l’ambulancier trouve le vigile à l’accueil qui l’informe que tout le personnel est parti. Prétextant une urgence, il entre dans la clinique et réussit à défoncer la porte du bureau de la comptable. A l’intérieur, il met la main sur une enveloppe contenant 75 mille FCfa. Le week-end passé, la responsable de la comptabilité constate, à son retour, les dégâts. Elle en informe la dame N. Bathiely, propriétaire de la clinique, qui est allée porter plainte contre X à la police du Point E. Une enquête a été diligentée.
Entendu, le vigile Aliou Sy a révélé que le jour du vol, seul l’ambulancier est revenu vers 18 H, à la clinique, sous prétexte qu’il avait une urgence. Convoqué par la police, le chauffeur a, dans un premier temps, nié sa présence dans la clinique aux heures indiquées, mais il a été trahi par les caméras de surveillance. Dos au mur, il avoue son forfait, arguant un manque de moyens pour acheter l’ordonnance prescrite à sa femme enceinte.
Placé sous mandat de dépôt, le 21 janvier dernier, Moustapha Diop a été jugé hier, après plusieurs renvois, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Malgré ses aveux circonstanciés faits devant les policiers, le prévenu a changé de fusil d’épaule, réfutant le délit de vol avec effraction qui lui est reproché. Les conseils de la partie civile qui estiment que les faits sont incommensurables, ont réclamé 10 millions FCfa pour réparation du préjudice. Le procureur a requis 2 ans, dont 3 mois ferme. Me Oumar Sène de la défense a plaidé coupable et sollicité la clémence. Au terme du procès, le tribunal a condamné Moustapha Diop à 2 ans, dont un mois ferme et à payer un million de FCfa à titre de dommages et intérêts.
L'OBSERVATEUR