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Cameroun : Décès de l'opposant John Fru Ndi

Mardi 13 Juin 2023

Ce libraire anglophone incarne, dans la décennie 1990, l'opposition radicale au président Paul Biya. John Fru Ndi naît en 1941 à Baba II, un village du Mezam, près de Bamenda, dans l'actuelle région du Nord-Ouest, qui est, à l'époque, le Northern Cameroon, un territoire administré par le Royaume-Uni sous mandat de la Société des Nations.  

Parti étudier au Nigeria, il revient à Bamenda où il exerce plusieurs professions dont celle de libraire. À la fin des années 1980, il fait ses premières armes en politique sur une liste RDPC, à l'époque parti unique.  

Il a presque 50 ans quand il participe à la création du Social Democratic Front (SDF). Il n'est pas le premier choix, mais accepte d'en prendre la présidence, malgré les risques. Le 26 mai 1990, à Bamenda, le rassemblement inaugural du nouveau parti est réprimé dans le sang.  

John Fru Ndi se forge l'image d'un leader courageux qui ne recule pas. Son aura dépasse alors les régions anglophones. Il devient populaire dans les régions de l'Ouest et du Littoral où se trouve la capitale économique Douala.


Durant les années 1990 et 1991, marquées par le mouvement des villes mortes, jusqu'à la première présidentielle pluraliste de 1992, il représente l'espoir pour ceux qui veulent le changement autour du slogan « Biya must go / Biya doit partir ».  

Déclaré perdant, John Fru Ndi conteste les chiffres officiels qui le donnent second. Il boycotte la présidentielle de 1997, se présente à nouveau contre Paul Biya en 2004. Puis, une nouvelle fois, en 2011, sa dernière campagne.

Au fil des ans et de choix contestés au sein de sa formation et de sa base électorale, son poids politique s'étiole. 

Parce qu'il veut dialoguer avec le pouvoir, parce qu'il veut être le leader officiel de l'opposition, « le chairman » n'est plus perçu comme assez radical. Des militants se déportent vers le MRC. La crise anglophone vient perturber la mobilisation dans le bassin d'électeurs du SDF.

John Fru Ndi a gardé la tête de son parti durant trente-trois ans, jusqu'à sa mort. Il s'éteint sans avoir connu le changement auquel il aspirait à la tête de son pays.

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