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Affaire Imam Ndao, retour sur un sombre feuilleton judiciaire : «J'ai subi pas mal de tortures en prison...»

Mercredi 7 Septembre 2022


Poursuivi notamment pour « apologie du terrorisme » et « association de malfaiteurs », l’imam Alioune Badara Ndao, arrêté nuitamment chez lui à Kaolack en 2015, a été relaxé en première instance en avril 2018. Le prêcheur a été pompeusement présenté comme un homme dangereux pour la société par une certaine presse, sera élargi de prison. Mais ses 29 co-prévenus, dont Makthar Diokhané, le « cerveau » présumé, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à vingt ans de prison.
 
 L’emprisonnement d’Imam Aliou Ndao qui était devenu une affaire nationale, vu la grande mobilisation des Sénégalais notamment des foyers religieux du pays, était une patate chaude pour le pouvoir. Envahissant le palais de justice de Dakar à chaque audience, le juge Samba Kane, finira par blanchir Alioune Badara Ndao et le relaxer des principaux chefs d’accusation dont « apologie du terrorisme », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « blanchiment de capitaux ». Des accusations pour lesquelles le parquet avait requis trente ans de prison ferme. Le procès, ouvert en avril, aura duré trois mois. L’imam Ndao, lui, est en prison depuis 2015. Le jeudi 19 juillet 2018, le juge Samba Kane l’a relaxé des principaux chefs d’accusation, dont « apologie du terrorisme », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « blanchiment de capitaux », pour lesquels le parquet avait requis trente ans de prison. Le prédicateur de la mosquée de Kaolack a toutefois été jugé coupable de « détention illégale d’arme » et condamné à un mois de prison avec sursis. Le procès Imam Ndao fut inédit et le premier de ce type au Sénégal, de par le nombre de prévenus (30). Selon l’ordonnance de renvoi lue pendant près de deux heures, Imam Ndao et Cie sont accusés d’avoir voulu créer « une sorte de base » du groupe État islamique (EI) dans le sud du pays avant d’étendre leur projet « entre le Sénégal, la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau ».


Le projet de l’imam Ndao et de ses coprévenus avait pour « cibles les Français, les confréries, les bâtiments publics » et comme méthodes notamment les « attentats suicide », selon l’accusation. « La tête de pont de ce groupe est Mokhtar Diokhané », alias Abou Anwar, un des prévenus, ancien élève de l’imam Ndao ayant fréquenté au Nigeria le groupe jihadiste Boko Haram puis arrêté au Niger et expulsé au Sénégal, selon l’accusation. Des vidéos et autres documents de propagande de l’EI, de l’argent, des téléphones portables et des armes ont été retrouvées chez des prévenus qui ont en outre tenu des « réunions » sous la direction de Mokhtar Diokhané et ses deux épouses, selon l’ordonnance. Auparavant, la même chambre du tribunal avait condamné le Franco-Sénégalais Ibrahima Ly, 34 ans, en détention depuis presque trois ans, à quinze ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs et apologie du terrorisme. Le parquet avait requis la perpétuité contre ce natif de Trappes, en banlieue parisienne, notamment pour s’être rendu en territoire syrien contrôlé par l’EI. Sur son téléphone ont été retrouvés des photos où il tient une arme et une vidéo dans laquelle il exhorte les musulmans au jihad. Ibrahima Ly et son avocat ont affirmé qu’il était parti en Syrie pour y étudier le Coran et non pour combattre.


Son jeune frère, Mansour Ly, a été condamné en mars 2016 à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes. Il faisait partie d’un groupe de quatre jeunes Français dont la tentative de gagner la Syrie quelques jours après l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015 avait échoué en raison d’un accident de voiture en Turquie.
La relaxe de Imam Ndao est un grand revers pour ses détracteurs.


Imam Aliou Ndaoa fait plusieurs sorties dans les médias  avant sa disparition. pour dénoncer les conditions de sa détention.  L'ex pensionnaire du camp pénal de liberté 6 et de la maison d'arrêt et de correction de Saint-Louis revient sur le film de son arrestation et sur ce qu'il qualifie de cas de torture qu'il a subis durant son séjour carcéral. "Ils ont voulu me mettre nu le premier jour de mon incarcération. Mais j'ai opposé un niet catégorique parce qu'il s'agissait de ma dignité... J'ai subi pas mal de cas de torture en prison, mais je pardonne à tout le monde."Selon nos sources, le guide religieux a commencé à avoir des complications sérieuses de santé depuis sa sortie de prison en 2018.

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