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Les Etats-Unis et la Corée du Nord: "Un conflit pourrait éclater à tout moment"

Vendredi 14 Avril 2017

En anglais, on appelle cette situation gravissime un "game of chicken" - un jeu de la poule mouillée. Deux automobilistes foncent l'un contre l'autre. Le premier qui fera l'embardée pour éviter le clash n'a pas de cojones et sera déclaré perdant par son peuple et la communauté internationale. Telle est la situation – extrêmement dangereuse – entre Donald Trump et Kim Jong-un, le jeune leader nord-coréen.

Le risque d'un affrontement armé – qui pourrait être déclenché ce week-end - est tel que le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, vient d'alerter le monde : 

"Un conflit pourrait éclater à tout moment" en Corée du Nord.

Pourquoi une telle alerte ? Ce samedi 15 avril, Pyongyang s'apprête à célébrer en grande pompe le 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur de la Corée du Nord et grand-père du dirigeant actuel. Comme chaque année, le régime voudra, à cette occasion, faire un coup d'éclat. Or, selon les services de renseignement américain, japonais et sud-coréen, il pourrait organiser un drôle de feu d'artifice : tirer un nouveau missile de longue portée et/ou à effectuer un sixième essai nucléaire, tous deux interdits par des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies – et lignes rouges plusieurs fois réitérées par Donald Trump.

Qui sera la poule mouillée ?

"Game of chicken" ? D'un côté, Donald Trump a annoncé, samedi dernier, l'envoi vers la péninsule coréenne du porte-avions Carl-Vinson, transportant une cinquantaine d'avions de combat, accompagnés de trois navires lance-missiles et de sous-marins. L'armada est désormais arrivée "sur zone", comme disent les militaires. Autrement dit, elle est prête à exécuter des frappes contre des installations nord-coréennes. Dans le camp d'en face, l'armée de Pyongyang a fait savoir, ce vendredi, qu'en cas d'attaque américaine, elle frapperait des bases de l'US Army en Corée du Sud et même le palais présidentiel à Séoul, ce dont elle est tout à fait capable ayant prépositionné des centaines batteries de missiles sur la frontière.

La bombe, c'est la légitimité de Kim Jong-un

Qui sera la poule mouillée ? Après la mort de son père, le jeune Kim Jong-un a assis sa légitimité grâce à la bombe pour laquelle il dépense des milliards de dollars. Mais il est convaincu que son arsenal atomique n'est pas encore suffisant pour assurer la survie de son régime tortionnaire. Il veut développer un missile doté d'une tête nucléaire capable d'atteindre l'Amérique et ainsi la dissuader définitivement de l'attaquer.

Pour y parvenir, les ingénieurs nord-coréens doivent encore affiner leur technologie en matière de fusée et de fusion thermonucléaire (seule une bombe H est suffisamment légère pour être projetée à plusieurs milliers de kilomètres par un missile). Il leur est donc indispensable de multiplier les tests. L'enjeu est aussi politique. Ces essais ont une grande valeur pour la propagande du régime qui se présente à son peuple comme le seul pouvant le protéger contre une invasion des impérialistes, américains, japonais et/ou sud-coréens. Si, sous la menace d'une intervention "yankee", ces feux d'artifices nucléaires n'ont pas lieu, la fête nationaliste sera gâchée et Kim Jong-un sera désigné comme la "poule mouillée". Son pouvoir sera gravement menacé.

La stratégie dissuasive de Trump

Donald Trump, lui, a tout fait, ces derniers jours, pour prouver au monde que ses menaces n'étaient pas bidon et qu'il avait les moyens de les mettre en œuvre si Kim Jong-un franchissait la ligne rouge. On l'a vu frapper une base militaire en Syrie. En Afghanistan, il a opportunément autorisé hier les militaires à employer la "mère de toutes les bombes" conventionnelles, une arme probablement similaire à celles qui pourraient être utilisées contre les sites nucléaires nord-coréens souterrains. Si le nouveau président américain ne réagit militairement à un essai nucléaire nord-coréen, toute sa stratégie de dissuasion s'effondre. Ce sera lui la poule mouillée.

Qui va gagner le "game of chicken" ? Peut-on espérer un match nul ? La Chine parviendra-t-elle à persuader son encombrant allié nord-coréen de ne pas tenter l'aventure ? Au risque de déclencher une troisième guerre mondiale, Donald Trump préférera-t-il finalement la diplomatie ? Réponse demain. Ou le 25 avril, lors de l'anniversaire de l'armée nord-coréenne, qui pourrait servir aussi de prétexte à un essai nucléaire.
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