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Au Burkina Faso, les forces de sécurité démunies face aux djihadistes

Mercredi 5 Décembre 2018

Les pertes humaines et le manque de moyens sapent le moral des troupes.


Les petits monticules de sable rouge s’accumulent dans le cimetière militaire de Gounghin, à Ouagadougou. Sous le soleil de plomb, le clairon de la sonnerie au mort retentit. Les visages sont graves. Familles, camarades et chefs militaires sont venus enterrer un des leurs : un lieutenant de 31 ans tué dans l’explosion d’une mine artisanale près de Pama (est) en octobre.

Désormais, la scène est fréquente au Burkina Faso, où les attaques se sont multipliées dans le nord et l’est du pays ces derniers mois. Plus de 240 civils ou militaires ont déjà été tués depuis 2015, selon un bilan officiel à la mi-octobre. « Nous sommes fatigués de voir nos frères tomber au front chaque jour. Ça me fait mal », confie un ami du défunt à la sortie de la cérémonie. Attaques de gendarmeries, mines, embuscades : les forces de sécurité burkinabées sont en première ligne face au djihadisme sahélien.

« Missions-suicides »
« Quand j’ai intégré l’armée il y a quinze ans, je me suis engagé à sacrifier ma vie pour ma patrie. Je suis prêt à mourir tous les jours, à n’importe quelle heure, oui, mais pas bêtement… Là, on nous envoie à l’abattoir, ce sont des missions-suicides », dénonce, sous couvert de l’anonymat, un démineur de retour de la frontière malienne.

Fatigue, manque de moyens et d’effectifs, l’exaspération se fait sentir chez certains militaires, qui, malgré leur devoir de réserve, ont accepté de témoigner. « Il y a trop de risques quand on part pour déminer, il manque des tenues de protection et des voitures blindées. Souvent, il m’arrive de sortir en pick-up : c’est très dangereux, à tout moment tu peux sauter sur une bombe. Parfois, il n’y a même pas de gilets pare-balles quand on va sur le terrain », poursuit ce militaire.

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Même constat pour cette autre source, blessée dans une attaque il y a quelques semaines à Djibo (nord) : « Nous avons été surpris par un groupe de quarante hommes environ, ils étaient enturbannés, cagoulés, des kalachnikovs dans les bras. Je me suis caché pour attendre les renforts, je pensais que c’était fini pour nous. Ils étaient très rapides, ils progressaient comme des militaires. Les moyens sont insuffisants, ça décourage », affirme-t-il.

Sur le terrain, les forces burkinabées doivent faire face à des assaillants au mode opératoire aiguisé maniant l’engin explosif improvisé, une arme courante au Mali et en Irak. « Les groupes ont gagné en expertise. Ils savent quand et comment attaquer. Ce ne sont plus des amateurs mais des combattants », analyse une source sécuritaire.
lemonde.fr

 
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