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CAN-2019 : Cissé - Belmadi, destins croisés de deux prétendants au trône d’Afrique

Vendredi 19 Juillet 2019

"Jouer cette finale contre mon ami Cissé, c'est extraordinaire..." Entre techniciens, sauf inimitié publiquement assumée, la courtoisie est de mise mais les effusions plutôt rares. Alors que se profile une finale de la CAN-2019  entre le Sénégal et l’Algérie, la déclaration du sélectionneur des Fennecs Djamel Belmadi, en conférence de presse, a du coup nettement tranché avec les habitudes de l'exercice.

Cet "ami Cissé", c’est Aliou, son homologue sénégalais contre qui il disputera la suprématie continentale, vendredi 19 juin au stade international du Caire. Et même le sélectionneur des Lions, pourtant pas non plus spécialiste des grands déballages, y est allé de son petit hommage : "Que ce soit Djamel et moi, c'est une fierté...", a-t-il répondu lorsque qu'un journaliste lui a demandé d'évoquer le coach adverse.




Car Cissé-Belmadi, c'est tout sauf un coup d'un soir. La belle histoire de cette édition 2019 de la Coupe d’Afrique des nations dure depuis un moment : deux amoureux du football qui, après les centres de formation puis les pelouses de Ligue 1, croisent à nouveau le fer depuis les bancs de touche de leurs sélections respectives.

La Ligue 1, dos à dos

"Nous sommes des enfants du ‘9-4’, avait confié Aliou Cissé il y a peu, au micro de nos confrères de RFI. Djamel et moi, on se connait depuis très longtemps, depuis nos années de formation, lui au PSG et moi à Lille." Et c’est justement de football dont il est question ensuite.

Formé dans la métropole lilloise, Cissé découvre la L1 avec le LOSC puis confirme ses prédispositions à Sedan, avant de rejoindre le PSG entre 1998 et 2001. Pour Belmadi, formé au PSG, ce sera finalement l’OM, de 2000 à 2003, après avoir enchaîné les prêts pour s’aguerrir. Au début du millénaire, les deux hommes se font déjà face, alors que l’on sort à peine des années 90 et que la rivalité entre Parisiens et Phocéens est toujours vive. Quelques années plus tard, après d’honnêtes carrières de joueurs internationaux, ils raccrocheront les crampons la même année, en 2009.



L’heure est désormais au banc de touche. En 2012, Cissé intègre le staff de l'équipe nationale olympique du Sénégal, en qualité d'adjoint de Karim Séga Diouf. Deux ans plus tôt, Belmadi a fait le choix du Qatar, en club puis auprès des sélections B puis A. Les deux hommes affinent leur vision du football, accumulent de l’expérience et prennent du galon.

Cissé exposé d’entrée, Belmadi brille dans l’ombre

Assez vite, et très probablement en raison du cuisant échec d’Alain Giresse à la tête du Sénégal, Cissé se voit projeté sur le devant de la scène. Nous sommes en 2015 et le coach aux dreadlocks se voit confier le destin des Lions, avec l’objectif affiché de tirer enfin le meilleur d’une génération à très fort potentiel. Mais la CAN-2017 marque un nouvel échec : premier de sa poule, le groupe emmené par l’espoir de tout un peuple, Sadio Mané, se fait sortir aux tirs aux buts par le Cameroun, futur vainqueur, dès les quarts de finale.


Pour Belmadi, la lumière des projecteurs est un peu moins intense. Tandis que Cissé résiste à la tempête au pays, il poursuit son évolution au Qatar. Il a quitté depuis 2015 le giron fédéral pour prendre en main le club d'Al-Duhail, avec lequel il enchaîne les succès.

En trois ans, il remporte 7 trophées sur 12 possibles et parvient à qualifier le club à deux reprises pour la Ligue des champions d'Asie. De l'aveu de nombreux observateurs, Belmadi est mûr... Dans la foulée du départ de Rabah Madjer, à la mi-2018, il se voit proposer un contrat de quatre ans à la tête de l’Algérie et plonge, lui-aussi, dans le grand bain.

Les chemins des deux gamins de Champigny-sur-Marne sont inéluctablement amenés à se croiser et, le 12 avril 2019, le tirage au sort de la Coupe d’Afrique se charge de lui donner une date : ce sera d'abord le 27 juin, au stade du 30-Juin du Caire, en match de poules.

Éternels outsiders

Les duels sont âpres et, pour la première fois depuis le début de la CAN, le niveau technique est à la hauteur des espérances. Sous le cagnard cairote, Cissé et Belmadi s’agitent dans leurs zones techniques respectives, recadrent leurs joueurs et font les cent pas. Quatre-vingt-dix minutes sous tension, au terme desquelles l’Algérie, au forceps, remportera le premier round (1-0). Mais malgré la défaite, les Lions accompagnent les Fennecs en 8es de finale, avec la lointaine perspective de se retrouver en finale.

En conférence de presse, à chaque nouvelle étape franchie, les questions reviennent inéluctablement : "Peut-on dire que vous êtes les favoris de la compétition ?" Systématiquement, et avec plus ou moins de flegme, Cissé comme Belmadi bottent en touche et multiplient les pirouettes sémantiques pour convaincre l’assistance que c’est un "truc de journalistes".

Une constante qui perdurera inévitablement jusqu’au coup de sifflet final du match le plus important de leur carrière d’entraîneur, vendredi soir, au stade international du Caire. Un Sénégal – Algérie où se jouera, en toile de fond, l’un des actes majeurs de cet improbable et non moins passionnant numéro de duettistes.

 
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