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Une traque qui finit en queue de poisson: autant fermer la CREI

Jeudi 28 Septembre 2017

Une traque qui finit en queue de poisson: autant fermer la CREI
Nos confrères de Libération ont révélé que les dossiers du douanier Djadji Bâ et de Mamadou Diagne, ancien Directeur de l’Urbanisme sous Wade, ont été classés sans suite par le Parquet spécial près la Cour de Répression de l’enrichissement illicite (CREI).

C’est dire que les poursuites les concernant ont pris fin et que ces deux messieurs n’ont plus de soucis à se faire. Certes, le parquet, qu’il soit général ou spécial, enquête à charge et à décharge. Ils peuvent ne pas disposer d’assez d’éléments pour transmettre les dossiers au niveau de la Commission d’instruction près la CREI. C’est dans l’ordre normal des choses et notre préoccupation n’est pas justement liée à la culpabilité ou non des mises en causes.

Ce qui est révoltant, c’est qu’une Cour aussi budgétivore tourne au ralenti.
Depuis sa réactivation pas le Président Sall, elle n’a pas jugé plus de deux affaires : Karim Wade et Tahibou Ndiaye. Maigre butin pour une machine qui devrait être l’épine dorsale de la politique gouvernementale de reddition des comptes dont on disait que c’était une demande sociale.

Bien sûr, des affaires sont encore en instance devant cette juridiction, mais elles sont minimes. Il s’agit des affaires Aïda Ndiongue et Abdoulaye Baldé. Nous n’en connaissons pas d’autres.
L’histoire se répète. Lors de sa première naissance en 1984 et avant sa mort, la CREI d’Abdou Diouf n’avait jugé que trois affaires connues : L’affaire Bécaye Sène, ex-Directeur général de la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS), celle de Baba Dioum, ancien Directeur général de la Société nationale de Forages (Sonafor) et le technicien du théâtre Daniel Sorano, Mamadou Gassama.

La Cour a disparu des radars depuis cette date après qu’au moins trois de ses magistrats aient trouvé la mort et qu’un Policier qui y travaillait ait été abattu en Irak et dans sa chambre d’hôtel.

Dans un environnement africain de supputations de toutes sortes, l’opinion s’est mise à raconter toutes sortes de divagations sur cette juridiction.

Alors, le téméraire Abdoulaye Wade n’a jamais osé la remettre en service. C’est Macky Sall lui, qui le fera. Contre l’avis surtout d’experts patentés comme Doudou Ndoye, avocat émérite et ancien ministre de la Justice du Sénégal qui avait défendu que la CREI, supprimée, n’existait plus dans notre ordonnancement judiciaire.

Macky persiste et signe, contre vents et marées. Malheureusement, sa CREI ne vaut pas plus que celle d’Abdou Diouf. Il y a eu plus de bruit qu’autre chose. Les 20 personnes de la liste du procureur spécial Alioune Ndao ne seront jamais inquiétées parce que ce dernier avait été défenestré d’une façon théâtrale en plein procès de Karim Wade. Ce dernier a été inculpé par deux fois, sa détention décriée y compris au niveau de la Commission des droits de l’homme des Nations-Unies. Finalement, il sera condamné puis gracié et exilé au Qatar, ce quoi confirme l’acharnement politique.

Les Sénégalais n’auront jamais vu les 110 milliards qu’ils devaient rembourser.

A sa suite, Abdoulaye Baldé, le maire de Ziguinchor, a été mis en demeure avant de bénéficier d’un contrôle judiciaire qui se prolonge. Tahibou Ndiaye est en liberté, personne ne parle plus d’Aïda Ndiongue et le douanier inquiété vient d’être disculpé.

Fausse route

Alors, franchement, à quoi ça sert, la CREI ? Mais à rien du tout. Pourtant, la Cour spéciale, le Parquet spécial et la Commission d’Instruction et bien d’autres personnes continuent à vivre de l’argent du contribuable.

Il est alors temps que le Président de la République se convainque qu’il avait fait fausse route. Certes, il n’y a pas eu de morts en série comme en 1984, mais des humiliations répétées face à ce qui apparait comme l’instrumentalisation  de notre système judiciaire à des fins politiques.

La CREI traine un défaut originel : elle est en porte à faux avec les principes qui guident notre droit répressif car elle consacre la présomption de culpabilité, le renversement de la charge de la preuve et ne garantit pas le droit sacré à un double degré de juridiction.

Une telle juridiction est une catastrophe. Elle ne mérite pas de survivre, à moins qu’un toilettage conséquent ne lui soit apporté. Pis, si elle survit en l’état, on va assister, dans les prochaines années, à des séries de règlements de comptes interminables entre hommes politiques. Hier c’était Karim, demain ce sera un autre…

Rewmi quotidien
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