L'opposant tchadien Succès Masra, ancien Premier ministre et leader du parti Les Transformateurs, a été interpellé ce vendredi 16 mai à l'aube à son domicile, situé dans le quartier Gassi de Ndjamena. L’annonce de son arrestation a été confirmée par ses proches à Radio France Internationale (RFI).
Des hommes armés, membres des corps de défense et de sécurité, ont forcé les portes de sa maison aux environs de 5h56, selon des images de vidéosurveillance diffusées par son parti. « Il était seul chez lui », affirment les cadres des Transformateurs, qui dénoncent une opération brutale et arbitraire. « Aucune procédure judiciaire connue n’a été respectée », s'indigne Djesada Ndolembaye, vice-président du parti, qui dénonce une violation flagrante des droits garantis par la Constitution.
Le parquet accuse Masra d'appels à la haine
Quelques heures après l’interpellation, le procureur de la République, Oumar Kedelaye, a tenu un point de presse. Il a accusé l'ancien chef du gouvernement d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux des messages d’incitation à la haine, de complicité d’assassinat, d’incendies volontaires et de profanation de sépultures. Le parquet établit un lien entre ces messages présumés et une attaque meurtrière survenue le mercredi précédent à Mandakao, dans le Logone-Occidental (sud-ouest), qui a fait 42 morts, principalement des femmes et des enfants.
« Des messages ont été diffusés, appelant la population à s’armer contre d’autres citoyens », a déclaré le procureur, tout en évitant de confirmer que Succès Masra en serait lui-même l’auteur. Aucune précision n’a non plus été apportée quant au lieu de détention de l’ancien Premier ministre.
La défense dénonce une arrestation politique
Une délégation du parti, accompagnée des avocats de Masra, a pu rencontrer ce dernier après son arrestation. Selon leurs déclarations, l’ancien Premier ministre a été informé des chefs d’accusation seulement après son arrestation. « Il n’avait aucune idée des motifs au moment où on l’a emmené », assure Djesada Ndolembaye.
Un autre responsable du parti, Ndigngar Djeguelmbaye, conseiller à la stratégie, juge les accusations infondées : « Aucun résultat d’enquête n’a été communiqué sur l’attaque de Mandakao. On est stupéfaits qu’on ait déjà conclu à la responsabilité de notre président. » Il appelle militants et citoyens à la mobilisation pacifique et à rester « calmes et sereins ».
Des critiques récentes contre le pouvoir
Le 29 avril dernier, Succès Masra avait ouvertement critiqué le président Mahamat Idriss Déby Itno, l'accusant de trahir l'esprit de l'accord de transition signé à Kinshasa. Il dénonçait « des changements cosmétiques » et exhortait le président à « changer de cap » pour répondre aux aspirations populaires.
Il est encore trop tôt pour déterminer si ces critiques ont un lien direct avec son interpellation.
Pour rappel, après un exil de plus d’un an, Succès Masra avait été nommé Premier ministre en janvier 2024. Il a quitté la primature quelques mois plus tard, alternant entre discours critiques et appels au dialogue.
Les Transformateurs exigent désormais sa libération immédiate et sans condition, et dénoncent une tentative de musellement politique. La situation reste tendue à Ndjamena, alors que les autorités gardent le silence sur d’éventuelles poursuites judiciaires formelles.
Des hommes armés, membres des corps de défense et de sécurité, ont forcé les portes de sa maison aux environs de 5h56, selon des images de vidéosurveillance diffusées par son parti. « Il était seul chez lui », affirment les cadres des Transformateurs, qui dénoncent une opération brutale et arbitraire. « Aucune procédure judiciaire connue n’a été respectée », s'indigne Djesada Ndolembaye, vice-président du parti, qui dénonce une violation flagrante des droits garantis par la Constitution.
Le parquet accuse Masra d'appels à la haine
Quelques heures après l’interpellation, le procureur de la République, Oumar Kedelaye, a tenu un point de presse. Il a accusé l'ancien chef du gouvernement d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux des messages d’incitation à la haine, de complicité d’assassinat, d’incendies volontaires et de profanation de sépultures. Le parquet établit un lien entre ces messages présumés et une attaque meurtrière survenue le mercredi précédent à Mandakao, dans le Logone-Occidental (sud-ouest), qui a fait 42 morts, principalement des femmes et des enfants.
« Des messages ont été diffusés, appelant la population à s’armer contre d’autres citoyens », a déclaré le procureur, tout en évitant de confirmer que Succès Masra en serait lui-même l’auteur. Aucune précision n’a non plus été apportée quant au lieu de détention de l’ancien Premier ministre.
La défense dénonce une arrestation politique
Une délégation du parti, accompagnée des avocats de Masra, a pu rencontrer ce dernier après son arrestation. Selon leurs déclarations, l’ancien Premier ministre a été informé des chefs d’accusation seulement après son arrestation. « Il n’avait aucune idée des motifs au moment où on l’a emmené », assure Djesada Ndolembaye.
Un autre responsable du parti, Ndigngar Djeguelmbaye, conseiller à la stratégie, juge les accusations infondées : « Aucun résultat d’enquête n’a été communiqué sur l’attaque de Mandakao. On est stupéfaits qu’on ait déjà conclu à la responsabilité de notre président. » Il appelle militants et citoyens à la mobilisation pacifique et à rester « calmes et sereins ».
Des critiques récentes contre le pouvoir
Le 29 avril dernier, Succès Masra avait ouvertement critiqué le président Mahamat Idriss Déby Itno, l'accusant de trahir l'esprit de l'accord de transition signé à Kinshasa. Il dénonçait « des changements cosmétiques » et exhortait le président à « changer de cap » pour répondre aux aspirations populaires.
Il est encore trop tôt pour déterminer si ces critiques ont un lien direct avec son interpellation.
Pour rappel, après un exil de plus d’un an, Succès Masra avait été nommé Premier ministre en janvier 2024. Il a quitté la primature quelques mois plus tard, alternant entre discours critiques et appels au dialogue.
Les Transformateurs exigent désormais sa libération immédiate et sans condition, et dénoncent une tentative de musellement politique. La situation reste tendue à Ndjamena, alors que les autorités gardent le silence sur d’éventuelles poursuites judiciaires formelles.
