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Prostitution clandestine à Fatick: Des élèves et des femmes mariées au cœur du réseau

Lundi 9 Septembre 2019

Considérée comme le plus vieux métier au monde, la prostitution est un raccourci pour vivre dans l’opulence. A Fatick, ce métier s’exerce de plus en plus dans l’illégalité totale. A côté des professionnelles de sexe reconnues, des filles très audacieuses ont récupéré ce commerce peu particulier et l’exercent selon leur convenance. réunies dans un groupe WhatsApp et composées majoritairement d’élèves, ces prostituées d’un genre nouveau se connectent grâce à des numéros verts et un langage codé. Avec une méthode rodée, elles réussissent à se faire beaucoup d’argent.


A Fatick, la clandestinité a fini de s’ériger en règle dans le milieu de la prostitution. Ici, le commerce n’est plus florissant pour les  détentrices  de  carnet  de santé. En atteste le témoignage de cette professionnelle reconnue et dûment enregistrée sur le fichier sanitaire. «Il arrive que je reste  une  semaine  sans  être contactée. La semaine suivante, je  reçois  au  maximum  deux clients. Et souvent, c’est moi qui les fais réagir», renseigne Ayline (nom  d’emprunt). 

Cependant, elle n’est pas la seule à vivre cette crise. Nombreuses sont ses collègues qui se trouvent dans la même situation. «Avec ce que nous  gagnons  auprès  de  nos clients, nous vivons au jour le jour. Mais pour ma part, je ne compte  pas  me  retirer  facilement. Je suis en règle et je n’accepterai pas que l’on gâche mon travail», martèle une autre travailleuse du sexe. Celle-ci d’ajouter : «pourtant, nous sommes toujours aussi fraîches qu’à nos débuts».

Une sorte de réponse à ceux qui trouvent qu’elles ont perdu du terrain à cause de leur âge avancé. Si la clientèle est devenue rare, renseigne Binouch, c’est parce que Fatick grouille de prostituées clandestines qui se suffisent de peu. Faisant le procès des clandestines, la jeune dame estime que ces filles n’hésitent pas à se donner pour un sandwich ou une robe bon marché.  Un conducteur de moto Jakarta, qui  n’a  rien  perdu  des  complaintes de Binouch, objecte et présente cette dernière comme une femme jalouse qui ne se fait pas à l’idée de tout perdre au profit  de  filles  plus  jeunes  et plus adulées.

«Ces filles sont loin d’être des crève-la-faim. La plupart d’entre elles sont des élèves qui  croquent  la  vie  à  pleines dents  ;  je  les  connais. D’ailleurs, tous les conducteurs de moto les connaissent. Elles font appel à nos services pour aller  à  leur  rendez-vous»,  raconte-t-il.
Quid des lieux de rencontres?  Réponse  du  jeune homme  :  «Les  lieux  différent d’un client à un autre. En réalité, elles  ne  se  considèrent  pas comme  des  prostituées». 

De sources sures, ces filles se montrent souvent sans pitié avec les hommes d’âge mûr . D’après nos informations, si le «mbarane» (comme elles appellent leur partenaire) est présentable et beau gosse,  les filles le gardent et en font un partenaire régulier . 
Cependant, si le gars est friqué et d’un certain âge, elles lui tendent un piège et lui soutirent le maximum d’argent.

Elles feignent une grossesse et menacent de dévoiler la relation au grand public  

Pour mieux ferrer les gros poissons, elles font, dans un premier temps, preuve de désintéressement. Elles charment leur cible, font connaissance, installent la confiance avant de proposer un rancard, ensuite un autre. Au troisième rendez vous, elles se font désirer et se laissent prendre. «Lorsque tu leur proposes des rapports protégés, elles disent  niet,  prétextant  vouloir mieux te sentir. Mais c’est juste une ruse pour te coller une grossesse et te soutirer beaucoup d’argent», témoigne un père de famille,  victime  des  intrigues d’une de ces filles audacieuses.

Selon nos sources, elles inventent des grossesses pour se faire entretenir. Afin d’avoir totalement leurs proies à leur merci, elles s’arrangent pour être vues en leur compagnie. «Elles sont prudentes, souvent elles viennent accompagnées aux rendezvous et mettent tout en œuvre pour que leurs partenaires soit vues et identifiables».

Risquse élevés de contamination de MST

Dans leurs calculs, les clandestines «oublient» les risques de contamination  de  Maladies Sexuellement  Transmissibles (Mst). Pourtant le VIH est bien présent dans la région de Fatick. Sa prévalence inquiète d’ailleurs les  autorités  en  charge  de  la santé. 

D’après  les  les  statistiques récemment fournies par le médecin-chef de la région de Fatick lors de la dernière revue annuelle conjointe de la santé et de  l’action  sociale,  189  nouveaux cas de VIH ont été détectés dans la région. A Fatick, la prostitution clandestine prend de l’ampleur . Elle est exercée par des élèves et des femmes mariées.  Une situation devenue  presque  banale  chez les  riverains  qui  en  discutent sans tabou. 

Source: L'AS 
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