Au cours de l’Eds-Continue de 2023 menée par l’Ansd, les données collectées ont permis de distinguer les femmes vivant en union monogamique de celles vivant en union polygamique. Cette distinction contribue à affiner l’analyse des caractéristiques et dynamiques propres à chaque type d’union.
Selon Libération, au Sénégal, malgré la prédominance des unions monogames (71 % des femmes et 86 % des hommes de 15-49 ans), la polygamie reste encore une pratique assez courante puisqu’elle concerne 29 % des femmes et 12 % des hommes en union.
Sur la période 2010-2023, la proportion de femmes vivant en union polygamique a légèrement diminué, passant de 35 % en 2010-2011 à 28 % en 2017, puis à 29 % en 2023. En revanche, chez les hommes, la proportion de ceux vivant en union polygamique n’a pratiquement pas changé.
Par ailleurs, la proportion de femmes ayant au moins une coépouse augmente avec l’âge. Elle varie de 11 % chez les femmes de 15-19 ans, à 50 % chez celles de 45-49 ans. De même, chez les hommes, la proportion ayant deux épouses ou plus passe de 4 % à 21 % des 20-24 ans aux 45-49 ans.
Selon l’enquête, la polygamie est plus fréquente en milieu rural. En effet, 33 % des femmes en union y vivent avec une coépouse contre 22 % en milieu urbain. Chez les hommes, ces proportions sont respectivement de 16 % contre 7 %.
Toujours d’après l’enquête, les régions de Kaffrine (43 %) et Kédougou (40 %) arrivent en tête pour la proportion de femmes vivant en union polygamique. À l’opposé, c’est dans les régions de Ziguinchor (12 %) et de Dakar (13 %) que les unions polygamiques sont les moins fréquentes. Dans ces deux régions, les pratiques monogamiques restent plus observées.
La proportion de femmes en union polygame diminue avec l’augmentation du niveau d’instruction, passant de 35 % chez les femmes n’ayant aucun niveau d’instruction à 23 % chez celles du niveau primaire et à 18 % chez celles ayant atteint le niveau secondaire ou plus. Des proportions similaires sont observées chez les hommes.
La pratique de la polygamie est également liée à l’âge d’entrée en union. Elle augmente avec l’âge des femmes au premier mariage. Ainsi, 33 % des femmes âgées de 25-49 ans en union et ayant eu leur premier mariage avant 15 ans sont en union polygame, contre 19 % pour celles qui se sont mariées à 20 ans ou plus.
Selon l’Ansd, parmi les femmes en union de 25-49 ans, l’âge médian au premier rapport sexuel est de 16 ans. Chez les hommes, il est de 18 ans. Dans l’ensemble, l’âge médian au premier rapport sexuel chez les femmes âgées de 25-49 ans est de 19,6 ans en milieu urbain contre 18,3 ans en milieu rural.
C’est dans la région de Tambacounda (17,1 ans) que l’âge médian au premier rapport sexuel des femmes est le plus précoce. Pour les hommes, c’est dans la région de Dakar (22,5 ans) qu’il est le plus élevé.
Plus le niveau d’instruction augmente, plus le rapport sexuel se fait tard. Il varie ainsi de 18,2 ans chez les femmes sans instruction à 23,2 ans chez celles ayant atteint le niveau supérieur. L’âge médian au premier rapport sexuel varie de 21,3 ans chez les femmes du quintile le plus pauvre à 18,9 ans chez celles du quintile le plus élevé.

