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Mayacine Camara analyse la défaite de Benno : «Les sénégalais n’aiment plus les politiciens »

Dimanche 14 Avril 2024

Mayacine CAMARA, ancien Statisticien- Economiste et actuel PCA du Chemin de Fer du Sénégal, est une des voies autorisées pour parler des politiques économiques dans notre pays. Cet technocrate et ancien Maire de la Ville de Koungheul aborde avec une manière délestée de toute langue de bois certaines questions de l’heure comme l’avènement du nouveau régime, les attentes des citoyens sénégalais et sa contribution conséquente au triomphe de la Coalition électorale « DiomayePrésident » lors du scrutin du 24 mars dernier au niveau de son fief.
 
Entretien.
 
 
Au terme du scrutin du 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Diakhar Faye est sorti vainqueur. Que vous inspire son élection ?
 
Nous rendons grâce à DIEU de nous avoir permis d’organiser des élections transparentes, libres et démocratiques et, ce n’était pas évident au regard des évènements violents qui ont précédé. Cette élection qui a porté Bassirou Diomaye Faye au pouvoir est un aboutissement d’un long processus qui a démarré en 2000. Personnellement , je sentais la fin de règne des politiciens. Ces derniers ont mis à genoux notre administration. Les compétences se sont fait rares dans la fonction publique qui a été un dépotoirs de militants de la politique politicienne, des Directeurs nommés sans diplômes sérieux, de faux CV. La bombe démographique a explosé malgré les alertes portées sur les effets de la transition démographique, bref, le pire aller se produire si cette forme de gouvernance était prorogée. Alhamdoulilah !
 
 
Le Sénégal stagne et l’on évoque la mal gouvernance comme frein. Partagez-vous ce point de vue ?
 
Nous avons parlé de Plan Sénégal Émergent, nous l’avons théorisé sans le faire, à cause de cette gouvernance inefficace et inefficiente. Même avec de bonnes idées, l’élan des politiciens en quête d’un électorat qu’il n’aura jamais plombe les résultats. Le TER est bien un bel investissement. En voulant en faire un projet politique, il devient couteux et inefficient. Le Stade Me Abdoulaye Wade ne sert à rien en dehors d’une politique d’animation économique du sport caractérisé par un football qui n’est là que pour la récupération politique depuis des décennies. Les dirigeants se sont trompés de cible sans doute.
 
Le Président Diomay peut être le messie. Son manque d’expérience est un atout, son humilité est une chance pour le Sénégal de se fermer les portes du folklore qui a pour noms inauguration d’infrastructures inachevées, d’endettement aveugle, de passations de marchés fictifs, etc. Nous avons vécu une longue période d’étranglement, avec des DG et ministres qui font la pluie et le beau temps devant un secteur privé moribond. Conséquence, manque de compétitivité, très faible productivité agricoles, coûts de production élevés pour ne citer que ceux-là.
 
 
Dans votre fief de Koungheul, on vous accuse de battre campagne pour la Coalition « DiomayePrésident ». Qu’en est-il ?
 
Je dois dire avec fierté que j’ai soutenu le programme de Boubacar CAMARA au niveau National et la coalition « Diomay Président à Koungheul ». La bataille était d’abord local et il fallait commencer l’extinction de cette génération de politiciens véreux qui font les beaux jours de la mal gouvernance. J’en profite pour féliciter les pastéfiens de koungheul qui ont su faire équipe avec nous pour briser les plans de Benno Bokk Yaakaar avec ses responsables. J’ai apprécié le candidat Bassirou Diomaye Faye lorqu’il est sorti de prison. Il a eu un discours de rupturequi m‘a séduit. Je tenais à ce que ces pratiques de Benno cessent dans le pays et ,à tout prix. Heureusement que ces élections m’ont donné raison, sinon, je me poserai énormément de questions qui n’auraient pas de réponse et mon moral allait en souffrir. Je disais que les dirigeants de Benno s’étaient trompés de pays et de populations. Cette élection était très lisible ! les sénégalais n’aiment pas les politiciens !


 

 
Pensez-vous que la nouvelle équipe gouvernementale est capable de répondre de manière efficace aux attentes des populations ?
 
Je suis très optimiste en entendant le Président Diomaye dire qu’il éviterait tout ce que Macky Sall faisait. Les sociétés d’Etat comme DDD, le Port Autonome de Dakar, l’AIDB, la Poste, les Centres d’Oeuvres Universitaires, les Agences. Partout, les recrutements de « tog mouy dokh » ont élu domicile. Le nouveau président n’aura pas de problèmes majeurs s’il arrête ces pratiques mafieuses. Il doit impérativement auditer les programmes pour rationaliser les dépenses budgétaires, faire un état des lieux des bourses,
 
 
Mais, les nouvelles autorités étatique veulent promouvoir le PROJET en lieu et place du PSE. Votre Avis.
 
Dans tous les cas de figure, le PSE a expiré avec son bilan très mitigé. Je parle en tant que Planificateur. Je pense que Macky Sall a fait ce qu’il a pu avec une équipe qui aurait tout compris sauf le PSE. Tout a été dit au Sénégal, et rien a été fait malheureusement. Vous remontez les premier plans, il reste toujours actuels, 60 ans après. Le Sénégal s’est désindustrialisé, l’agriculture suffoque avec ces subventions qui ne servent qu » à la clientèle politique. On peut énumérer un chapelet d’échecs dans tous les secteurs en commençant par la culture, l’entreprenariat, la famille, l’urbanisme, etc. La microfinance est désavouée, l’économie n’a jamais était prise au sérieux. Les seuls projets qui ont abouti en terme d’extrant sont d’initiative présidentielle et les effets qu’on leur attribuait sont jamais suivis à cause de l’élan politique qui les enrobait. Le schéma de planification est bien résilient par rapport au changement de régime. Le nouveau régime changera d’appellation et de politique, mais le plus important ,c’est le respect des principes de gouvernance économique. Une vision claire sur laquelle s’adosse des orientations à moyens termes. Des projets et programmes biens documentés, portés par une loi de finances sincère. Un suivi régulier de la mise en œuvre et des évaluations porteuses de recommandations utiles et utilisables dans un contexte de mesures qui rendent la dépense publique efficace. Tant ces pratiques ne sont pas combattus, le Sénégal affichera des budgets de 7000 milliards pour une exécution réelle de moins de 60%.
 
Et le coût exorbitant de la vie ?
 
Le problème n’a jamais été adressé. Il peut être lié en grande partie à un manque de sincérité du budget qui a pour effet une mauvaise estimation de la masse monétaire (source d’inflation) et à des mécanismes de blanchiment. Un rétablissement de la gouvernance avec une bonne utilisation de l’instrument budgétaire serait une la solution.
 
Peut-on espérer avec le Président Diomaye ?
 
Bien sur ! Si le Pastef, reste patriote et que ses membres éteignent la transhumance, arrêtent de faire comme ces politiciens que nous venons de connaître, riches et arrogants, les yeux fermés, le Sénégal se développe sans anicroche(s). Ce n’est pas un problème de programme, il faut être sérieux et travailler à ce que des politiciens ne reviennent plus au pouvoir ! tant que le nouveau Président reste sur cette position, il peut compter sur mon soutien.
 
Avez-vous des prétentions pour la prochaine législature ?
 
 
Je n’ai jamais eu de prétention autre que servir le pays, mon beau pays. Personnellement, j’ai toujours compter sur mes propres forces et je ne crois pas que des positions politiques peuvent enrichir financièrement. Nous n’avons pas une Assemblée qui puisse accompagner la bonne gouvernance. Il faut la changer et élire des députés et de vrais ! Inchalah, tout ce que je peux dire est que si Dieu le veut, je battrai campagne pour des députés qui choisiront Guy Marie Sagna comme Président de l’assemblée nationale et le Sénégal « dieum Kanam ». Je sais qu’il fera le job et le contrôle parlementaire sera effectif. Nous avons besoin des personnes comme Mamadou Lamine Diallo, Mimi Touré et consorts pour accompagner cette Assemblée nationale et faire de Diomay le meilleur Président de l’histoire du Sénégal.
 
Enfin que pensez-vous du FCFA ?
 
Ma position est que la problématique du CFA ne peut pas trouver de réponse tout de suite. Notre problème de productivité doit etre résolu avant de parler de décrochage. Nous ne produisons pas et nous ne proposons rien. Les branches d’activité sont désarticulées, l’économie et fragile et extravertie. Pas d’aménagement du territoire malgré l’existence du PNADT, le réseau routier est faible. Depuis 1980, nous parlons de maîtrise d’eau et 40 ans après, même des communautés moins dotées de cerveau y arriveraient. Travaillons et repoussons cette problematique dans le deuxième panier. Je reste d’accord et convaincu tout de même que le FCFA est une subvention que les pauvres accordent aux riches.


Source: dakarmedias
media net

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