Pour la première fois depuis son départ du pouvoir en 2019, l’ancien président congolais Joseph Kabila s’est adressé à la nation dans un discours diffusé en direct sur YouTube, au lendemain de la levée de son immunité parlementaire par le Sénat. Mis en cause pour sa présumée complicité avec les rebelles du M23, Kabila a livré une violente charge contre le régime de Félix Tshisekedi, qu’il accuse de tous les maux.
« J’ai décidé de briser ce long silence », a déclaré Joseph Kabila en introduction de son discours, affirmant vouloir « participer à la recherche d’une solution à la crise » qui secoue la République démocratique du Congo. Une crise qu’il attribue à « l’ivresse du pouvoir sans limite » de son successeur et à une gouvernance qu’il qualifie de « cynique » et « terroriste ».
Le 22 mai, les sénateurs congolais ont levé l’immunité de l’ancien président, ouvrant la voie à des poursuites devant la Haute Cour militaire pour « trahison, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel ». Dès le lendemain, Joseph Kabila a répliqué publiquement, rejetant les accusations et fustigeant une justice instrumentalisée : « Le Parlement a abdiqué de sa mission constitutionnelle de contre-pouvoir. La justice a démissionné de ses responsabilités. »
L’ancien chef de l’État rappelle que l’accord politique de 2019 avec Félix Tshisekedi visait « l’intérêt supérieur de la nation » en permettant au nouveau président de disposer de plus de pouvoir que ne le lui accordait la faible présence de son camp à l’Assemblée. Un accord rapidement rompu, affirme-t-il, par la soif de pouvoir de Tshisekedi.
Accusé de collusion avec le M23
Joseph Kabila rejette toute implication et retourne les accusations contre le pouvoir. « La déliquescence de la situation sécuritaire est due à la mauvaise gouvernance », a-t-il insisté, évoquant « un terrorisme d’État » qui aurait fait couler « le sang de nos compatriotes ».
Il dénonce également « l’usage de bandes de mercenaires, de milices tribales et de forces étrangères » qui, selon lui, auraient aggravé le chaos. « Ce qui a changé entre-temps, c’est la qualité du commandement », lâche-t-il, attribuant l’enlisement du conflit à la stratégie militaire actuelle et accusant Tshisekedi d’avoir « ouvert la voie à la régionalisation du conflit ».
Sur le cas du M23, il salue prudemment les discussions de Doha mais fustige « la criminalisation du dialogue entre Congolais » par le gouvernement, tout en évitant de se prononcer sur le soutien présumé du Rwanda à la rébellion.
Présence à Goma : « Je n’y suis jamais allé »
Joseph Kabila a aussi tenu à démentir les informations faisant état de sa présence à Goma mi-avril, affirmant qu’il ne s’y est « jamais rendu » et dénonçant une « légèreté déconcertante » du gouvernement pour avoir réagi à de simples rumeurs. « Mais je serai à Goma dans les prochains jours », a-t-il prévenu.
Installé depuis plusieurs mois à Harare, au Zimbabwe, l’ex-président est soupçonné par le pouvoir de préparer une tentative de déstabilisation. Une accusation qu’il avait balayée en mars dernier lors d’une conférence de presse : « Si j’étais complice du M23, la situation serait différente. »
Tout au long de son discours, Joseph Kabila a tenté de se repositionner comme acteur incontournable d’une possible sortie de crise. Il a salué les initiatives de médiation menées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’Église du Christ au Congo (ECC) et l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.
En conclusion, il a dévoilé un plan en 12 points pour « mettre fin à la tyrannie », « arrêter la guerre » et « rétablir l’autorité de l’État ». Ce plan prévoit notamment le retrait des troupes étrangères. « Chacun doit jouer sa partition. Je m’engage à jouer la mienne », a-t-il conclu, sans préciser si cela impliquait un retour actif sur la scène politique.
Un discours offensif, teinté d’amertume et de défiance, qui replace Joseph Kabila au centre du jeu politique congolais, au moment même où il est menacé par la justice.
« J’ai décidé de briser ce long silence », a déclaré Joseph Kabila en introduction de son discours, affirmant vouloir « participer à la recherche d’une solution à la crise » qui secoue la République démocratique du Congo. Une crise qu’il attribue à « l’ivresse du pouvoir sans limite » de son successeur et à une gouvernance qu’il qualifie de « cynique » et « terroriste ».
Le 22 mai, les sénateurs congolais ont levé l’immunité de l’ancien président, ouvrant la voie à des poursuites devant la Haute Cour militaire pour « trahison, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel ». Dès le lendemain, Joseph Kabila a répliqué publiquement, rejetant les accusations et fustigeant une justice instrumentalisée : « Le Parlement a abdiqué de sa mission constitutionnelle de contre-pouvoir. La justice a démissionné de ses responsabilités. »
L’ancien chef de l’État rappelle que l’accord politique de 2019 avec Félix Tshisekedi visait « l’intérêt supérieur de la nation » en permettant au nouveau président de disposer de plus de pouvoir que ne le lui accordait la faible présence de son camp à l’Assemblée. Un accord rapidement rompu, affirme-t-il, par la soif de pouvoir de Tshisekedi.
Accusé de collusion avec le M23
Joseph Kabila rejette toute implication et retourne les accusations contre le pouvoir. « La déliquescence de la situation sécuritaire est due à la mauvaise gouvernance », a-t-il insisté, évoquant « un terrorisme d’État » qui aurait fait couler « le sang de nos compatriotes ».
Il dénonce également « l’usage de bandes de mercenaires, de milices tribales et de forces étrangères » qui, selon lui, auraient aggravé le chaos. « Ce qui a changé entre-temps, c’est la qualité du commandement », lâche-t-il, attribuant l’enlisement du conflit à la stratégie militaire actuelle et accusant Tshisekedi d’avoir « ouvert la voie à la régionalisation du conflit ».
Sur le cas du M23, il salue prudemment les discussions de Doha mais fustige « la criminalisation du dialogue entre Congolais » par le gouvernement, tout en évitant de se prononcer sur le soutien présumé du Rwanda à la rébellion.
Présence à Goma : « Je n’y suis jamais allé »
Joseph Kabila a aussi tenu à démentir les informations faisant état de sa présence à Goma mi-avril, affirmant qu’il ne s’y est « jamais rendu » et dénonçant une « légèreté déconcertante » du gouvernement pour avoir réagi à de simples rumeurs. « Mais je serai à Goma dans les prochains jours », a-t-il prévenu.
Installé depuis plusieurs mois à Harare, au Zimbabwe, l’ex-président est soupçonné par le pouvoir de préparer une tentative de déstabilisation. Une accusation qu’il avait balayée en mars dernier lors d’une conférence de presse : « Si j’étais complice du M23, la situation serait différente. »
Tout au long de son discours, Joseph Kabila a tenté de se repositionner comme acteur incontournable d’une possible sortie de crise. Il a salué les initiatives de médiation menées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’Église du Christ au Congo (ECC) et l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.
En conclusion, il a dévoilé un plan en 12 points pour « mettre fin à la tyrannie », « arrêter la guerre » et « rétablir l’autorité de l’État ». Ce plan prévoit notamment le retrait des troupes étrangères. « Chacun doit jouer sa partition. Je m’engage à jouer la mienne », a-t-il conclu, sans préciser si cela impliquait un retour actif sur la scène politique.
Un discours offensif, teinté d’amertume et de défiance, qui replace Joseph Kabila au centre du jeu politique congolais, au moment même où il est menacé par la justice.

