La plupart d’entre eux affichent un air grave ; lui, sourit ostensiblement. Tous fixent l’objectif du photographe qui leur fait face ; lui, lance un regard oblique vers on ne sait quelle scène, hors champ, qui attirerait son attention. Les officiers qui viennent d’être nommés au sein du Haut Commandement militaire pour la restauration de la sécurité nationale et de l’ordre public revêtent un treillis et ont un béret militaire marron, bleu ou vert vissé sur le crâne ; lui, arbore des lunettes noires et un chapeau de type Fedora en cuir, ce qui lui donne un air de jazzman égaré. Enfin, le fragment de sa jambe qu’on entrevoit sur la photo indique que son pantalon n’a rien de militaire.
Un intrus « photoshopé » ?
Tel Forrest Gump, le personnage simple d’esprit du film multioscarisé de Robert Zemeckis, qui se retrouve impliqué – le plus souvent involontairement – dans les principaux événements qui scandent l’histoire des États-Unis, des années 1950 aux années 1980, le mystérieux Bissau-Guinéen semble s’être glissé par effraction sur cette photo de groupe historique où il ne semble pas à sa place. Aurait-il été « photoshopé » ou, plus probablement, intégré au cliché a posteriori par une intelligence artificielle ?
« Honnêtement, je ne l’avais même pas remarqué. Il y avait pas mal de monde à ce moment-là ; sans doute s’est-il mêlé discrètement aux militaires », précise à Jeune Afrique le photographe Patrick Meinhardt, de l’AFP, auteur de ce cliché repris à travers le monde par de nombreux médias, dont JA.
Coup d’État ou « combine » ?
Quelques heures plus tôt, le général Horta N’Tam venait d’être consacré président de la transition au terme d’un coup d’État controversé qui a interrompu le processus électoral à la veille de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 23 novembre. Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, a quant à lui été destitué dans des circonstances considérées par certains observateurs et acteurs comme hautement suspectes.
Un intrus « photoshopé » ?
Tel Forrest Gump, le personnage simple d’esprit du film multioscarisé de Robert Zemeckis, qui se retrouve impliqué – le plus souvent involontairement – dans les principaux événements qui scandent l’histoire des États-Unis, des années 1950 aux années 1980, le mystérieux Bissau-Guinéen semble s’être glissé par effraction sur cette photo de groupe historique où il ne semble pas à sa place. Aurait-il été « photoshopé » ou, plus probablement, intégré au cliché a posteriori par une intelligence artificielle ?
« Honnêtement, je ne l’avais même pas remarqué. Il y avait pas mal de monde à ce moment-là ; sans doute s’est-il mêlé discrètement aux militaires », précise à Jeune Afrique le photographe Patrick Meinhardt, de l’AFP, auteur de ce cliché repris à travers le monde par de nombreux médias, dont JA.
Coup d’État ou « combine » ?
Quelques heures plus tôt, le général Horta N’Tam venait d’être consacré président de la transition au terme d’un coup d’État controversé qui a interrompu le processus électoral à la veille de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 23 novembre. Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, a quant à lui été destitué dans des circonstances considérées par certains observateurs et acteurs comme hautement suspectes.
Au Sénégal, où le président bissau-guinéen déchu a bénéficié d’un bref asile, à l’invitation de son homologue Bassirou Diomaye Faye, avant de gagner la République du Congo, c’est le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui a mis les pieds dans le plat dès le 28 novembre. « Ce qu’il s’est passé en Guinée-Bissau, nous savons que c’est une combine. Et ce n’est pas normal. Pour faire court, le processus électoral doit être mené à bout, la commission dira le vainqueur, les personnes arrêtées doivent être libérées », a-t-il cinglé, laissant à penser qu’Umaro Sissoco Embaló aurait pu tirer les ficelles d’un « autoputsch » inédit.
Un maître espion en tenue de camouflage
Vérifications faites auprès de plusieurs experts, JA a fini par découvrir la véritable identité du mystérieux homme au chapeau. Il s’agit – bien qu’il ait laissé, ce jour-là, son uniforme au placard – du général de brigade Armando da Costa Marna, nommé en mars 2023 par l’ex-président Embaló au poste – ô combien sensible – de directeur général des services de renseignements et de sécurité, en remplacement du général de brigade Celso de Carvalho.
On imagine qu’en d’autres circonstances, cet accoutrement passe-partout, telle une tenue de camouflage, permettrait à l’intéressé de se fondre dans la population tout en dissimulant sa fonction de maître espion. Mais, ce 27 novembre, au milieu des représentants d’une junte à qui une délégation de la Cedeao allait demander, quatre jours plus tard, le « rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel », rien de tel. Le « Forrest Gump » de Bissau a des allures de comédien égaré sur la mauvaise scène.
Source : Jeune Afrique

