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Enfin, Ils sont partis, à la COMICO d’être juste...

Vendredi 2 Octobre 2020

Xavier DIATTA Ancien sous officier de l'armée de l'air et habitant du Terme SUD a finalement pris sa plume ce vendredi. Dans cette contribution, il demande à la COMICO de faire une évaluation exhaustive des importants investissements consentis par ces pauvres personnes et les indemniser le plus rapidement possible.




"J’ai beaucoup hésité avant de prendre ma plume pour dire ce que je savais de cette honteuse histoire du Terme Sud.

J’ai hésité parce que ces désormais sinistrés et leurs bourreaux sont de ma famille. Tous, de deux bords sont mes amis. Beaucoup d’entre eux ont contribué à la construction du citoyen que je suis. Je pourrais même dire que tous ont contribué pour ce que je suis devenu aujourd’hui……. Et convenez avec moi que ce n’est pas rien. C’est même beaucoup !!

Nous aurions pu laver notre linge sale en famille, mais la nature humaine est ce qu’elle est….Bref.


Comment sommes-nous arrivés là ? A nous entre déchirer sur la place publique comme des palefreniers au vu et au su du monde entier ?

Nous étions vers la fin les années 90, début 2000, des rumeurs avaient couru, affirmant que l’assiette foncière et les immobilisations aussi bien matérielles qu’immatérielles, (lesquelles héritées par l’Etat du Sénégal au lendemain des indépendances, objet du litige entre les habitants du Terme Sud et la COMICO) seraient désormais reversées dans le domaine privé de l’Etat.

J’avoue ne pas connaitre l’articulation juridico-foncière dans le cadre d’une érection de cantonnement militaire.


Pour moi, ces assertions ne relevaient que l’imagination de leurs auteurs car personne ne m’avait montré un quelconque document y afférant. Quand il m’a été proposé de faire partie du Collectif des habitants du Terme Sud, pour acquérir ces logements, j’ai décliné pour deux raisons.


La première était que je venais dans la même semaine de déposer une demande de résiliation de mon contrat avec l’armée.


La deuxième était que je concevais mal le fait que je puisse faire main basse sur un patrimoine national qui m’était attribué dans le cadre d’une « militarité » .

Dès la sortie en 2001 de la décision qui me déchargeait de toute obligation militaire, j’ai rafraichi le logement, et l’ai rendu avec une lettre de remerciements au Commandement pour m’avoir permis pendant ces longues années de mettre un toit au-dessus de ma tête et aussi de celles de tous les membres de ma famille. Je suis allé louer un appartement dans le même quartier mais dans la zone civile, comme tout bon gorgorlou sénégalais.

Bien après mon départ de l’armée, mes frères d’armes me donnaient des nouvelles « rassurantes » quant à leur obtention prochaine des titres de propriété. J’étais heureux pour eux. Pour se conforter eux-mêmes et me convaincre de la véracité de leurs propos, ils me citaient des noms de personnalités influentes au sommet de l’Etat, de dignitaires religieux et coutumiers, ou autres autorités favorables à leur requête. Nous étions déjà en plein dans les années libérales.


Mais très vite 12 ans ont passé et manifestement aucun document n’est venu établir leur entière et pleine propriété des maisons.


Vint la deuxième alternance…. Toujours pas de titre de propriété. J’entendais souvent certains me dire que les titres étaient déjà confectionnés et qu’ils étaient dans le circuit de validations et de signatures…. Jusqu’au jour où, je suis officiellement saisi par des mères de familles inquiètes par la tournure que prenaient les choses.


A lecture de la documentation qui m’avait été donnée, j’avais des réponses à certaines questions mais ces mêmes réponses soulevaient d’autres équations logarithmiques plus accrues et plus inquiétantes.

J’eus la preuve que le Terme Sud n’appartenait plus à l’armée nationale mais plutôt à une coopérative. Je restais pantois devant une telle option des dirigeants. Ne comprenant pas les dessus d’une telle décision, je m’étais gardé de faire le moindre commentaire devant les membres de la délégation venus me rencontrer.


Le récent communiqué de la Dirpa est venu balayer ma dernière réserve. De manière officielle, il est affirmé que le terrain appartient désormais à la COMICO (Coopérative Militaire de Construction). Chiche !!!!


Mais je ne comprends toujours pas, pourquoi la Direction des Relations Publiques de l’Armée Nationale (DIRPA), devrait-elle communiquer en lieu et place de la COMICO, entité commerciale qui a pignon sur rue comme toutes les organisations immobilières des autres corporations.


Pourquoi cet amalgame ? Est-ce volontaire ? Voudrait-on faire croire au citoyen que la COMICO est un prolongement ou une partie intégrante de l’Armée Nationale ? Non, ce serait trop gros…..


La COMICO bien qu’elle soit administrée par les militaires est une organisation de solidarité qui n’a rien de militaire. Elle a pour mission de « faciliter » l’accès au logement du personnel militaire et non des militaires exclusivement (tous y compris les civils travaillant pour l’armée).

Elle est pour l’habitat social ce qu’est l’Hôpital Principal est pour la santé. D’ailleurs allez à Ouakam, allez à Yeumbeul, Mermoz, vous ne trouverez pas que des militaires. Heureusement d’ailleurs….


La preuve, tous les militaires ne sont pas membres de la COMICO. Y adhère qui veut et qui peut ! Et les propriétaires des COMICO ne sont pas tous militaires.

Je ne reviendrai pas sur le feuilleton juridico administrative. Il est désormais clos, la Cour Suprême a tranché. C’est clair, c’est net. Le Terme Sud est la propriété de la Comico. Dont acte !!!


Mais alors comment se fait-il que le Terme Sud, propriété de cette même Comico, entité CIVILE, continue d’abriter des militaires en activité, en échange de leur indemnité réglementaire de logement ? Y a-t-il une convention qui encadre cette gestion ? Je l’espère bien…


Parmi les personnes qui se battaient hier pour le Terme Sud, y figurent des militaires encore en activité. L’on me dit qu’ils ont été épargnés du déguerpissement forcé du mercredi 30 Septembre 2020.


MAIS MA GENE EST AILLEURS….
En passant….. La Covid19 c’est du passé ou est-elle encore actuelle ??? L’hivernage c’est fini aussi ?

MES CHERS AMIS MA GENE, ELLE EST LA….
Quelle est l’URGENCE ? Le Terme Sud est dit-on sur 13 ha. La COMICO n’en réclame que 3. S’il était prévu un programme de construction, il pouvait se faire sur l’important espace inhabité, une assiette 3 fois plus grande…. Mais alors à l’aise…..
OU EST DONC L’URGENCE, BON SANG ???

Ne pouvait-on pas attendre Décembre par exemple ?
Le Gouvernement cherche à recaser les victimes des inondations pour leur permettre de passer les caps de ces deux calamités, paradoxalement on met 1000 personnes à la rue.
Des écoles sont actuellement réquisitionnées pour recaser les inondés, au point d’entraver la rentrée scolaire prochaine pour certains élèves ??? Ma mère disait que je suis intelligent, mais le fait est qu’il faut m’expliquer longtemps et beaucoup… La preuve, je n’ai toujours pas compris cette logique….. A moins que…. Non, non !!!!!


Je n’ose pas croire qu’une spéculation foncière soit en soubassement dans ce qui s’est fait hier Mercredi 30 Septembre 2020 à Ouakam. Je ne veux surtout pas y croire. Je ne veux pas penser que mon cher Sénégal soit si maudit et si malade au point que ses habitants soulèvent des tempêtes foncières dans la baignoire de ma salle de bain. Noon !!!!



Le Terme Sud depuis son érection dans les années 1940 jusqu’aux années 70 était une petite ville coquette, dans la banlieue dakaroise avec des rues propres, des constructions bien assorties avec son cadre de commerces, et son Cunimb, lieu mythique de décompression après une rude journée de labeur. Terme SUD était la belle, la charmante oasis de paix et de plénitude. Tout le personnel de l’armée de l’air, jusqu’au chef d’Etat-major y logeait au Terme Sud avec les familles…



L’Armée sénégalaise l’a délaissé juste après les années 70. Sa situation va s’étioler jusqu’à devenir un taudis que personne ne voulait, avec ses tas d’immondices puantes et malodorantes.


La faiblesse de moyens avait obligé la plupart de « ces désormais impactés de la furie Comico » à venir vivre dans ce trou à rats avec leurs familles tout en améliorant perpétuellement le cadre de vie.


Je me rappelle le jour où j’avais aménagé dans le bâtiment 47, ma petite fille avait refusé d’entrer dans les toilettes tant que la cuvette des toilettes n’était pas changée. La poussière mélangée à la saleté avait donné une couleur indescriptible au réduit qui faisait office de toilette.


Les chambres en plus d’abriter une légion de cafards et de souris, sentaient la charogne, le reste des repas des chiens errants et des chats sauvages. J’ai dû y mettre quelques centaines de milliers de francs pour que nous ayons un cadre de vie à peu près correcte. Ce n’était qu’au bout de 3 mois que nous avions une demeure respectable. Mais le tout à ma charge sans aucune forme de dédommagement de la part de l’Armée.

Pour moi, comme pour tous les autres c’était au forceps et au triceps que nous avions fait les travaux nécessaires en nous privant de tout pour venir à bout de cette décharge publique des quartiers environnants. Les heures de travaux manuels ne se comptaient plus chaque fois que nous revenions de travail de la base. Terme Sud est aujourd’hui envié et disputé. (Ce n’est pas Pape Ndongo Diop qui me démentira.)



Ces désormais impactés COMICO ont investi toute leur vie dans cet espace. Je demande aux dirigeants de la COMICO de faire une évaluation exhaustive des IMPORTANTS INVESTISSEMENTS CONSENTIS par ces pauvres personnes et les indemniser le plus rapidement possible pour leur permettre d’essayer oublier ne serait-ce que l’attachement affectif qu’ils ont des lieux... Ils n’ont plus rien aujourd’hui. Même pas de quoi payer les 3 mois d’avance pour accéder à une location.
Nos lois sont à respecter et à faire respecter, mais faisons-le avec HUMANITE et surtout AVEC JUSTICE.

Xavier DIATTA
Ancien habitant du Terme SUD
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