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Disparition de Modeste M’Bami: trois anciens Lions indomptables se souviennent

Lundi 9 Janvier 2023

Le football africain, et particulièrement camerounais, est endeuillé depuis samedi 7 janvier. À seulement 40 ans, l’ancien milieu de terrain Modeste M’Bami est décédé d’une crise cardiaque, chez lui au Havre dans le Nord-Ouest de la France. Ex-joueur de Sedan, Paris et Marseille, le souriant relayeur fut aussi un joueur incontournable des années 2000 en sélection camerounaise. Trois joueurs, de trois générations qu’il a côtoyées, se souviennent de sa joie de vivre communicative.



« Toujours joyeux ! Toujours souriant ! ». « Dès que vous l’aperceviez, vous aviez forcément le sourire aux lèvres, et vous commenciez à rigoler ! », se rappellent ses anciens partenaires.

Si l’on dit d’anciennes gloires du ballon rond qu’elles étaient le jeu, à l’image de Johann Cruyff ou de Pelé, Modeste M’Bami était la joie.

Des rues de Douala, où il tapa ses premiers ballons, au Havre, en passant par Sedan, Paris et Marseille, le milieu de terrain laisse le souvenir d’un excellent footballeur, à la technique sûre et au sourire ravageur. Une bonne humeur et une proximité bienvenues pour de jeunes joueurs qui débutaient en sélection, à l’image de Benjamin Moukandjo. L’ex-capitaine des Lions indomptables, champion d’Afrique en 2017, a connu ses premières sélections aux côtés de Modeste M’Bami, qu’il n’est pas près d’oublier :

« Moi, je venais d’arriver quand j’ai eu la chance de le rencontrer », se souvient l’ancien attaquant. « On a eu l’occasion de faire quelques stages, quelques sélections, et de passer un peu de temps ensemble. Il faisait partie de ces joueurs qui s’entendaient avec tout le monde, peu importe la génération. Il nous apportait cette joie de vivre, il ne se prenait pas la tête. J’ai aussi eu la chance de jouer contre lui. On discutait, on rigolait ! C’est vraiment un choc, car il avait juste 40 ans, et avait la vie devant lui. D’autant qu’il s’attachait à transmettre son savoir aux jeunes. C’était un grand frère pour nous, qui nous conseillait très bien. On perd une icône de notre football. »


Relayeur et passeur sur le terrain comme dans les vestiaires, Modeste M’Bami a également été un modèle pour Stéphane Mbia. Si les deux hommes ont joué au même poste et dans le même club, l’Olympique de Marseille (où ils se sont côtoyés quelques mois), Mbia et M’Bami ont surtout connu une belle aventure commune sous le maillot du Cameroun. C’était en 2008 au Ghana, où les Lions avaient atteint la finale, perdue à l’époque face à l’Égypte.

« Modeste, il a facilité mon intégration en sélection du Cameroun. J’étais tout jeune. C’était un exemple. Pour moi, il représentait un point de repère, par rapport à mon poste et à mon style de jeu », soupire le joueur de 36 ans, toujours à la recherche d’un dernier challenge sur les terrains. « Modeste, c’était un petit modèle. Il était très proche des jeunes en sélection. Moi, il m’a vraiment mis à l’aise. Et je n’étais pas le seul, il l’a été aussi pour Landry Nguemo ou Alexandre Song. Il était vraiment aimé de tout le monde en sélection. Je l’ai eu encore récemment au téléphone, on parlait de tout et de rien… Il allait super bien à ce moment-là. C’est vraiment dur ».


S’il a fait figure de mentor dans le vestiaire des Lions indomptables, c’est que Modeste M’Bami s’est tout de suite senti à son aise avec le Cameroun. Le natif de Yaoundé n’a même pas 18 ans quand il s’envole pour Sydney en Australie, où il dispute les Jeux Olympiques en 2000. Il participe alors à la folle aventure des jeunes joueurs de Jean-Paul Akono, et remporte la médaille d’or olympique en finale face à l’Espagne de Xavi. Modeste M’Bami est alors sacré aux côtés de Samuel Eto’o, de Patrick Mboma et de Geremi Njitap. Ce dernier garde en mémoire un souvenir inoubliable : le but vainqueur de M’Bami en quart de finale, face au Brésil de Ronaldo et Ronaldinho.

« Ça restera à jamais gravé dans ma mémoire et dans celle des Camerounais », se souvient l’ancien joueur de Chelsea et du Real Madrid, deux fois vainqueur de la CAN et de la Ligue des champions. « Le but qu’il a marqué à l’époque, c’est celui qui nous a permis d’être champions olympiques. Nous étions 9 contre 11, car j’avais pris un carton rouge (tout comme Aaron Nguimbat, ndlr). Lorsqu’il a inscrit ce but, c’était la folie. Ce n’était pas un bon joueur, c’était un très bon joueur. Il réfléchissait : j’adorais jouer avec lui, moi qui évoluais sur le côté, car je savais que lorsque M’Bami récupérait le ballon, j’allais être servi dans le bon tempo. C’était le genre de joueur que j’aimais beaucoup. En plus c’était un ambianceur. Au Cameroun, on a l’habitude de chanter avant les matchs pour évacuer le stress. Il y avait quelques personnes désignées. Et quand M’Bami prenait les commandes, tout le monde mourrait de rire ! Je l’ai croisé il y a peu à l’aéroport de Paris, lui aussi voyageait. À peine je l’ai aperçu que j’ai commencé à sourire, et lui riait aux éclats. Ça nous faisait beaucoup de bien. » Modeste M’Bami laisse derrière lui son sourire et sa joie de vivre.
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