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Cheikh Oumar Anne révèle : "Alioune Tine n'existe que parce qu'il y a des conflits"

Mercredi 6 Juillet 2022

Yewwi Askan Wi a renoncé le 29 juin dernier à la manifestation qu'elle avait promis de tenir avec ou sans autorisation. Quelle lecture en faites-vous ?
Tout d'abord, il faut dire que ce n'est pas une renonciation, mais comme l'a dit la presse, une reculade basée sur un constat qu'ils ont dû faire. Ils avaient une démarche erronée. Ils appelaient à une insurrection en croyant que les conditions étaient réunies. Mais, leur réveil a été brutal, parce que le peuple sénégalais n'était pas dans une même dynamique qu'eux. Ils croyaient qu'ils pouvaient déstabiliser le pays à partir de Dakar. Le seul repère qu'ils avaient, c'était la situation de mars 2021. Cela montrait la faiblesse de l'analyse politique de cette opposition, particulièrement de son dirigeant qui fait tout pour déstabiliser le pays. Quand je dis que leur analyse politique est faible, parce que je n'ai jamais vu dans l'histoire de l'humanité des gens créer une situation insurrectionnelle dans un pays à partir d'un mot d'ordre porté par un groupe de l'opposition qui considère que tout peut se faire à partir de la capitale. Des groupes d'opposition ont récupéré des mouvements populaires sur l'ensemble du pays pour faire partir un régime. Mais, jamais on a vu un parti politique, qui n'a pas un ancrage national, qui ne s'appuie pas sur une crise profonde entre le pouvoir et les populations, créer une situation insurrectionnelle. Ils ont montré que ce ne sont pas des hommes de paix. Alors qu'au Sénégal, pour arriver au pouvoir, il faut le démontrer. Mais, il faut aussi avoir une analyse profonde. Le Sonko virulent, très à l'aise dans l'expression en utilisant des propos violents, n'existe plus. Le Sonko qui est là aujourd'hui, est un Sonko confronté à la réalité, notamment son contentieux avec Adji Sarr. Il a tout fait pour que les Sénégalais le soutiennent et oublient. Mais, ce qu'il a fait est trop gros pour être oublié. Voilà un ensemble de choses qui, dans une analyse plus profonde, on le démontrera, font que Sonko s'est réveillé. Et quand il s'est réveillé, il a vu le sol se dérober sous ses pieds. Il a attaqué les institutions de la République qui sont très fortes, il y a eu une riposte organisée par des politiciens de Benno qui ont empêché son mouvement de se déployer dans Dakar, les populations ont plus écouté le discours porté par Benno Bokk Yakaar. Et il a reculé. C'est tout ça simplement. C'est une reculade et non une renonciation. 





Mais, Ousmane Sonko et compagnie subodorent leur reculade à une médiation. Croyez-vous à cette version ? 
Ce n'est pas une question de croire ou de ne pas croire. Moi, je suis un acteur politique. Ils ont reculé parce qu'ils n'avaient pas les moyens de leur entreprise. Je n'ai pas vu d'intermédiation. Ce que j'ai entendu, c'est des gens de son camp demander à ce qu'on leur offre une porte de sortie. Ce qu'on a vu, c'est une société civile qui a toujours était à ses côtés pour attaquer le régime. Ces derniers ont senti, comme lui, à un moment donné, que ce qu'ils voulaient faire n'était pas possible. Qu'ils ne pouvaient pas, cette fois-ci, s'en sortir indemnes. Ils ont demandé à négocier. Mais, nous, de Benno Bokk Yakaar, on ne négocie pas avec Sonko, avec quelqu'un qui ne croit pas à l'intégrité territoriale, ni à la République et ses institutions, ni aux libertés démocratiques dans un pays où des générations et des générations se sont battues pour avoir des acquis dont il se sert aujourd'hui.





Et Alioune Tine alors, leader d'Afrikajom Center, qui réclame sa part du gâteau dans la médiation ?
Sonko est un danger public et il veut mettre le Sénégal en danger. Mais, il n'est pas seul. Il est soutenu par des politiciens comme lui qui se réclament de la société civile, dont le porte-drapeau est Alioune Tine. Ce dernier s'est targué d'avoir essayé de trouver des consensus. Et aussitôt, la défaite de Sonko, par sa reculade, constatée, Alioune Tine est sorti dans la presse pour poser les jalons d'un nouveau conflit politique en proposant l'abrogation d'une loi pour les intérêts de deux politiciens. Et celui-là, il n'existe que parce qu'il y a des conflits. On ne l'entend que quand il y a des conflits entre les politiques. C'est un politicien. Il vit de cela. Il reçoit des ordres de l'étranger, de groupes qui veulent que l'Afrique soit considérée tout le temps comme une zone de conflits politiques. C'est ça le gagne-pain d'Alioune Tine. Donc, lui, il travaille tout le temps à ce qu'il y ait des conflits. Si on veut aller vers la paix, il faudra éliminer des gens comme Alioune Tine du champ politique et social. Il faut les mettre en marge. Parce que ce sont des gens qui vivent des situations conflictuelles. Alioune Tine en est le symbole parfait depuis longtemps. 





Si vous aviez à faire un dessin   de la société civile sénégalaise, vous l'auriez fait avec quel crayon ?
Ecoutez, la vraie société civile sénégalaise n'est pas celle qu'on voit à travers les médias, des gens qui créent des relations d'affinité avec les rédactions pour faire passer leurs messages plutôt destinés à l'étranger. La vraie société civile existe depuis toujours. Dans nos maisons, dans les quartiers, les "Mbotay" des femmes, les associations villageoises. Tout cela c'est la société civile. Ce sont des gens qui font des actions civiles, réelles et citoyennes, et qui éduquent, à travers des centres de formation, d'alphabétisation, des GIE. Ils sont sur le terrain au quotidien et ont des voies de communication qui ne sont pas celles des politiciens. Quand on est une société civile en Afrique, on se targue d'avoir les mêmes droits et les mêmes positions que les politiciens. On ne peut pas appeler ces gens membres de la société civile. Ce sont des politiciens encagoulés, je l'ai toujours dit. Et ce débat-là, on ne peut pas l'éviter dans ce pays. Ramener la paix dans l'espace politique passera inévitablement par l'identification des acteurs politiques et tous ceux qui veulent être des arbitres, être en dehors du champ politique. Et cela passera d'abord par amener à la retraite des gens comme Alioune Tine. 





Le leader de PASTEF sera candidat en 2024 pour l'élection présidentielle ? Est-ce pour vous le profil idéal ?
Nous sommes dans un système démocratique. Il y a une procédure pour le dépôt des candidatures. Je pense qu'il ne cache pas ses ambitions pour aller vers ces élections. Mais, la voie qu'il suit jusqu'à présent, ce n'est pas la voie démocratique. S'il reste sur ce schéma-là, il ne sera pas présent à ces joutes. Parce que les élections de 2024 seront des élections démocratiques. Et c'est seulement ceux qui croient au système démocratique du pays, qui y participeront. S'il croit qu'il peut créer une situation insurrectionnelle dans ce pays, il en tirera toutes les conséquences et on ne lui permettra pas de déstabiliser le pays. 




Sur quoi vous vous fondez pour estimer que Sonko n'a pas les caractéristiques du candidat de rêve pour les Sénégalais ?
Il n'y a pas de rêve. Les Sénégalais ont des options politiques différentes. On est dans un système démocratique. Mais, nous avons quand même un minimum de consensus sur ce que doit être un leader. Nous avons construit une Nation. Toutes les tentatives qu'il y a eu pour déstabiliser ce pays n'ont pas réussi, parce que nous avons une Nation forte. Nous nous retrouvons autour de certaines valeurs. Et ces valeurs, Ousmane Sonko ne les remplit pas. C'est un menteur. Il se dédit à longueur de journée. Ensuite, il n'a de respect pour personne. Quand il parle, il a la bave à la bouche avec des propos insolents. Pour être un leader, il faut avoir des valeurs et être au-dessus des contingences de personnes. Lui, il est toujours dans les batailles de personnes. Il insulte à tout-va. Il n'a pas de valeurs et appelle à la violence. Quand il n'a pas les moyens de sa prétention, il recule. Il a démontré qu'il n'a pas de valeurs. Un député qui, en plein couvre-feu, sort de chez lui avec deux pistolets, pour aller dans un milieu de la prostitution, parce que c'est de cela qu'il s'agit, se faire prendre par ses faiblesses, et revenir pour appeler à l'insurrection et dire qu'on a comploté contre lui. Vous croyez que cette personne a le profil ? Mais, il n'a pas le profil. Sonko et les politiciens encagoulés travaillent à ce qu'on dise que le Sénégal traverse une crise. Et ça, ce n'est pas bon. Je demande un sursaut de tous les Sénégalais, pour se dresser, pour montrer que, dans notre pays, il n'y a pas de crise. Moi, je ne vois pas de crise dans le pays. Au contraire, les conditions d'existence et les libertés se sont améliorées. Les étrangers disent que le Sénégal est sur une bonne voie. Maintenant, parce qu'il fait bon vivre au Sénégal, on veut déstabiliser le pouvoir. On maîtrise toutes les situations insurrectionnelles qui ont eu lieu dans l'histoire. Une situation insurrectionnelle est caractérisée par un écart profond entre les pratiques du pouvoir en place et la réalité de vie des populations. Aucun signal n'est lu correctement par le pouvoir en place. Toutes les demandes du peuple ne reçoivent du pouvoir en place des réponses adéquates. Le pouvoir se détourne complètement de la gestion publique. Ce sont ces conditions qui conduisent à une situation insurrectionnelle. Le régime de Macky Sall, dans sa philosophie, sa conception, son histoire politique, ne peut être dans une situation insurrectionnelle. Parce que le Président Macky Sall est à l'écoute en permanence des préoccupations du peuple sénégalais. Des solutions sont apportées à la dimension de nos moyens à tous les problèmes qui se posent, notamment à l'école, dans les quartiers, dans la construction des infrastructures, dans la santé, dans la vie de tous les jours des Sénégalais. Que Sonko et sa bande se détrompent, il n'y aura pas de situation insurrectionnelle dans ce pays. 





Quel regard jetez-vous sur la gestion de Sonko de la mairie de Ziguinchor, si l'on sait que les étudiants ressortissants de ladite localité viennent de manifester pour réclamer la subvention qu'il leur a promise ? 
Vous savez, Sonko a été élu sur la base d'un message construit sur du mensonge en disant qu'il était antisystème, en vendant du rêve dans la forme la plus négative. Sonko a vendu du mensonge. Il avait dit qu'il pouvait trouver des solutions hors système. Cela fait six mois qu'il est à la tête de la mairie de Ziguinchor, il s'appuie, lui et les autres élus de son camp, sur le dispositif qui est en place. On a vu ce qui s'est passé à la Patte d'Oie. Ils veulent s'enrichir rapidement. Ils sont en train de montrer leur vraie nature. Sonko a vendu du rêve. Il ne peut pas gérer normalement. Il veut gérer politiquement la mairie de Ziguinchor. Il doit arbitrer en faveur des préoccupations des populations de Ziguinchor. Il n'en a ni la volonté ni les capacités. Il n'y a que lui qui compte. Les problèmes des populations de Ziguinchor ne l'intéressent pas. Même dans Yewwi Askan Wi, il relègue les autres leaders derrière. Il n'y a que lui qui doit exister. Vous voyez Khalifa Sall derrière Sonko. Rien ne peut justifier cela. Parce que Sonko n'a ni vécu ni charisme. Il faut éviter le diable.     





Quel commentaire faites-vous de la décision prise par Lansana Gagny Sakho, ancien Directeur général de la LONASE, de rejoindre le PASTEF ? 
Lansana est quelqu'un que je connais très bien. Nous avons fait le même cursus universitaire. C'est quelqu'un du système. Il n'a jamais était politicien. Le Président lui a fait confiance en s'appuyant sur ses compétences. Il se trompe. Il n'est pas politicien. Il ne l'a jamais été. Il faut qu'il revienne sur terre. Il mise sur Sonko comme d'autres l'ont fait. Mais, lui, il a misé trop tard. Il est venu au moment où les rangs de PASTEF se sont dégarnis. Il n'y a plus personne. Et on veut l'exhiber comme un trophée de guerre. Il faut qu'il revienne à la raison. Je l'ai entendu dire qu'il va se donner à dix mille pour cent. Il n'a qu'à se donner à un million pour cent, il n'aura pas d'influence sur la politique du pays. Je ne lui connais pas un seul militant. 





Y en a qui pensent que si Sonko a opté pour la méthode dure contre Macky sall et son régime, c'est parce qu'il cherche à échapper à un procès contre Adji Sarr, son ex-masseuse. Vous en dites quoi ?
Les gens ne le pensent pas. Il l'a dit. Il attaque tout le temps le système judiciaire. Il a toujours dit que c'est un Mortal Kombat. Ce procès, pour lui, c'est une question de vie ou de mort. Il nous a mis là-dans, mais notre régime n'a rien à voir avec ça. Ce sera la mort d'une ambition politique démesurée, construite sur le mensonge. 




Certains de vos camarades de parti plaident pour une troisième candidature de Macky Sall en 2024. Dansez-vous le tango avec eux ?     
Dansez le tango. Le terme que vous utilisez n'est pas approprié. Ce qui est important pour le moment, c'est d'identifier la personne qui a toutes les capacités requises pour diriger le Sénégal. Macky a déjà démontré qu'il en a les capacités. C'est légitime que tout le monde demande qu'il continue à diriger ce pays. L'engagement politique va avec la volonté réelle de porter les ambitions du peuple. S'il y a une dynamique forte portée par des Sénégalais qui veulent que Macky aille aux élections, en toute légalité, je la soutiendrais. Mais, on en est pas encore là. Nous irons aux Législatives pour combattre tous ceux qui veulent nous divertir. Après cela, je pense que ceux qui croient que Macky va porter sa candidature triompheront.      
(Source A)
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