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Alioune Tine : «La rupture entre les autorités étatiques et la jeunesse était nette »

Dimanche 25 Avril 2021

Le président de la République a bien fait d’organiser le Conseil présidentiel pour l’emploi des jeunes. C’est l’avis de Alioune Tine, fondateur d’Africajom Center, invité du Jury du dimanche. Il pense que l’initiative est bonne dans la mesure où il y avait une véritable rupture entre le pouvoir et la jeunesse. « La rupture entre les autorités étatiques et la jeunesse était nette. Donc, le président de la République a fait de la métacommunication, une communication de rectification. Donc, c’était un rituel de reconnaissance mutuelle. Ils se sont assis et ils se sont expliqués. Je pense que pour une première étape, c’était nécessaire. C’est physique, c’est subjectif », a expliqué l’ancien président de la Rencontre Africaine des Défenses des droits de l’Homme.

Poursuivant son argumentaire, il rappelle que le Sénégal compte presque 17 millions d’habitants dont 60% sont des jeunes de moins de 25 ans. Lesquels, constate-t-il, pour le regretter, sont sans avenir, sans perspective. Ce qui, à son avis, fait que certains parmi eux préfèrent l’émigration suicidaire que de vivre « l’enfer » au Sénégal. « Nous ne pouvons pas avoir des Etats et des sociétés qui fonctionnement en marginalisant, en excluant les jeunes. Ce n’est pas possible », fustige le défenseur des droits humains qui, avoue qu’il y a eu, lors du Conseil présidentiel, une bonne séance d’explication. Mais l’essentiel, d’après lui, c’est de résoudre le problème de la manière la plus concrète.

« Le secteur privé est très sinistré »

« Il est évident qu’entre les promesses et leur application concrète, il y a une distance. D’habitude, ce qui peut créer de l’emploi ici, c’est le secteur privé. Malheureusement, le secteur privé est très sinistré. Donc, ce débat sur la question de l’emploi est un débat qui doit impliquer aussi le secteur privé, l’Etat et la jeunesse », dit-il. A la question de savoir comment trouver les solutions, il rétorque : « il faut ensemble travailler, avoir des initiatives et avoir un débat le plus large possible. Je trouve que le débat le plus sain auquel on assiste à l’heure actuelle, c’est le débat sur l’emploi. Si tout le monde réfléchit, je pense qu’on peut trouver des solutions ».

Dans le même sillage, il a plaidé pour la réforme de l’éducation et le développement de la formation professionnelle. Ce, pour que les gens soient autonomes et créent leur emploi. Également, continue-t-il, il faut anticiper avec les nouvelles technologies. A l’en croire, il faudrait voir ce qu’on peut faire dans le domaine de l’économie durable. D’autant que nous avons toutes les conditions pour avoir la qualité de la vie mais, on nous pollue la vie. 

« Les accords de pêche, on doit les revoir »

« On ne profite pas de nos ressources. La plupart des gens qui vont en Europe ce sont des gens qui ne peuvent plus vivre de la pêche. Les accords de pêche, on doit les revoir et en même temos, voir la manière dont certains pays ou entrepreneurs étrangers utilisent les sénégalais. Mais, le débat politique n’aborde jamais ces questions qui sont celles du futur », dénonce-t-il. Avant d’ajouter : « Tout le problème que nous avons-nous autres africains c’est la capacité d’avoir la main sur notre économie. C’est-à-dire de ne pas se faire dicter ce qu’ils doivent faire par rapport aux bailleurs de fonds. Pour l’éviter, il faut être uni. Réfléchir sur cette crise et trouver les marges de manœuvres qui vous permettent de mettre l’argent là où il faut. Il faut aller au-delà des slogans ».

De l’avis de Alioune Tine, nous avons de très bonnes résolutions, nous avons un très bon discours mais, ça ne va pas au-delà. Cela demande une très grande réforme de notre administration. « Nous ne faisons que copier les institutions françaises. Nous, non seulement c’est la sclérose mais, c’est aussi la corruption. Il faut avoir le courage d’appeler les choses par leur nom. La corruption est un véritable cancer. Ce n’est pas le Sénégal seulement. Quand vous voyez des détournements de fonds au sein des armées du Sahel, vous vous dites, c’est grave », regrette-t-il.
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