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Air Sénégal SA en zone de turbulence : La gestion catastrophique de Philippe Bohn décriée

Vendredi 12 Octobre 2018

Air Sénégal SA a mal décollé ! Et l’expert Ablaye Diop en impute la responsabilité aux autorités nationales qui baignent dans «l’aveuglement», malgré les alertes et surtout à la Direction générale, qui en lançant prématurément la compagnie nationale, voulait juste tromper l’Etat et l’opinion publique qui commençait à douter. Alors que la compagnie peine à progresser dans les vols nationaux, le consultant en Transport aérien se désole du lancement encore prématuré du vol sous-régional Dakar-Abidjan-Cotonou.

Un vol qui, affirme-t-il, n’a de sénégalais que les couleurs du vieux A 319. Tout le reste, du personnel au numéro de vol commercial, appartient à Air Côte d’Ivoire. Situation exécrable au sein du personnel local relégué au second plan et associé à rien, Ablaye Diop révèle que la compagnie, sans comptabilité interne depuis 2 mois, paye depuis 10 mois des prestations qui n’existent pas pour elle et a viré tous les cabinets de ressources humaines et comptables de droit sénégalais.  

Air Sénégal SA a été précipitamment et mal lancée. C’est la conviction du consultant Ablaye Diop, qui indexe le mutisme des autorités. «Il semble bien y avoir un aveuglement de nos responsables, face à ce formidable gâchis que constitue le lancement d’exploitation de Air Sénégal SA par l’équipe de M. Philippe Bohn. (…). Ce démarrage timide, à la petite cuillère, masquant toutes ces incongruités que cache la Direction générale, n’est pas à la mesure de cette ambition que porte le tout nouveau pavillon national», cogne M Diop.

«Une seule desserte, 2 ATR dont une hors service, 2 vols, avec un coefficient de remplissage très bas qui creuse déjà un déficit d’exploitation important»

Ablaye Diop détaille les handicaps qui gênent déjà le décollage de la compagnie nationale. «Pour une toute nouvelle compagnie aérienne, la seule et unique desserte de Ziguinchor, opérée par un ATR 72 de 70 places (entre temps, le 2ème appareil ATR est hors service), voit ses 2 vols quotidiens tourner difficilement, avec un coefficient de remplissage très bas qui creuse déjà un déficit d’exploitation important», soutient-il. Avant d’ajouter que «les ventes de la compagnie ne décollent pas, malgré leur élargissement depuis quelques jours à tout le réseau Iata». Et pendant que «l’équipe (de Air Sénégal) n’arrive pas à mordre des parts de marché, Transair (compagnie privée), l’autre acteur de cette destination, n’a pas fléchi dans ses parts de marché, son remplissage reste constant». Mais, pour l’expert, personne ne devrait être surpris des ces médiocres résultats de la nouvelle compagnie nationale. «Un lancement raté, sans préparation technique suffisante, une campagne de communication hilarante, ne pouvait que produire de tels résultats», fustige-t-il.

Non sans préciser que lui et d’autres acteurs avaient alerté sur le fait qu’en lançant prématurément les activités commerciales de la compagnie, «l’objectif, pour la Direction générale, était juste de laisser croire à l’opinion, qui commençait à douter d’elle, et aussi tromper les autorités que le pavillon national lançait enfin ses activités».

«Ce vol n’est pas un vol du pavillon national. C’est un vol d’Air Côte d’Ivoire. Les ventes estimées à 180 millions F Cfa, moyenne mensuelle, seront versées par Iata à Air Côte d’Ivoire»

Ablaye Diop est d’autant plus inquiet que c’est la même erreur commise avec le lancement des vols nationaux qui est en train d’être rééditée pour le démarrage des vols sous-régionaux. «Cette incurie de l’équipe de direction va se répéter, encore, dans le lancement des vols de Air Sénégal SA dans le régional, avec la desserte Dakar-Abidjan-Cotonou et retour», souligne-t-il. Pour lui, on veut tromper les autorités et l’opinion. Dénichant une supercherie, il révèle : «ce vol n’est pas un vol du pavillon national, et l’Anacim ne démentira pas. C’est un vol d’Air Côte d’Ivoire, avec un numéro de vol commercial Air Côte d’Ivoire (HF), un personnel navigant technique et commercial Air Côte d’Ivoire, un avion A319 (l’appareil le plus vieux de la flotte de la compagnie ivoirienne) loué à Air Côte d’Ivoire».

Mais pour lui, il y a pire. «Les ventes que les marchés (avec le réseau Iata) de Dakar, d’Abidjan et de Cotonou vont faire sur ce vol, et que nous estimons à 180 millions F Cfa moyenne mensuelle, seront versées par Iata à Air Côte d’Ivoire, puisque c’est son vol», ajoute Diop. Selon l’expert, il n’y a que les couleurs de l’appareil qui sont du Sénégal dans ce vol. «La filouterie a juste consisté à faire passer cet appareil A319 à Casablanca, dans les ateliers de Royal Air Maroc, pour qu’il soit peint aux couleurs de Air Sénégal SA. Ainsi la pilule passera mieux face à notre opinion publique», fait-il remarquer. Et de brûler la référence à la compagnie sœur de la Côte d’ivoire. «Air Côte d’Ivoire pour le Sénégal est un bien mauvais exemple. Son modèle de gouvernance et son schéma d’exploitation ne doivent aucunement inspirer les nôtres. Air Sénégal SA repose aujourd’hui sur un véritable potentiel économique. La compagnie nationale est toute neuve, se dote d’une flotte d’appareils neufs, bénéficie d’un aéroport Aibd moderne de classe mondiale, qui peut être l’antre d’un hub d’exploitation et d’une plateforme de transit, passagers et fret, des plus efficaces en Afrique de l’Ouest», affirme-t-il.

«Le cabinet chargé de la communication est d’une in expertise ahurissante»

Et comme si cela ne suffisait pas, l’expert décèle des manquements criards dans la communication qui devait accompagner cet événement. «Tout le monde aura remarqué, cette fois, le silence total dans la communication de la compagnie nationale ; aucune publicité à Dakar, à Abidjan, à Cotonou, annonçant l’arrivée de Air Sénégal SA. Pourtant, cette destination, Dakar-Abidjan, est pour nous la 1ère dans la sous-région, plus de 110.000 passagers annuels ; cela méritait une préparation et une annonce spectaculaire, annonçant le retour de notre pavillon national», peste-t-il. Et de désigner le coupable : «Il faut dire que le cabinet chargé de la communication du pavillon national est d’une inexpertise ahurissante. Totalement inconnu dans le marché du Sénégal et de la région, n’ayant dans son portefeuille que le seul client significatif Air Sénégal SA, il fait montre d’une incompétence notable.

«Le vol Dakar-Abidjan, annoncé dans un 1er temps pour le 3 octobre 2018, puis le 5 octobre, n’a toujours pas encore opéré…»

Dépité par ce qui se passe avec la compagnie nationale, Ablaye Diop note que «les professionnels patriotes», dont les alertes n’ont servi à rien, ont fini de baisser les bras et «observent impuissants ce naufrage d’une grande promesse». Même l’Anacim, qui devait être une béquille d’Air Sénégal, est quasiment ignorée, assure-t-il. «15 mois d’un laborieux lancement, fait de bricoles, de tricherie, de tromperie à l’opinion, aux autorités. La compagnie va mal, elle est mal lancée. L’Anacim gardienne et gendarme des règles et procédures de l’aviation civile nationale, supposée protectrice de sa compagnie nationale, est remisée en second plan par la Direction générale du pavillon national, qui n’en fait pas un partenaire primordial. C’est ainsi que pour la contourner, elle traite d’abord avec les Ivoiriens pour cette desserte Dakar-Abidjan avant de venir ici au Sénégal, racontant partout que l’Anacim l’empêche de tourner en rond…», explique l’expert, qui attribue d’ailleurs le retard du lancement de cette ligne à la relation difficile entre les deux entités. «Ce vol Dakar-Abidjan, annoncé dans un 1er temps pour le 3 octobre 2018, puis le 5 octobre, n’a toujours pas encore opéré, un imbroglio entre l’Anacim et Air Sénégal SA doit encore être dénoué».

«Le personnel n’est impliqué à rien du tout. Lors du cocktail d’annonce du démarrage dans le régional, il n’était même pas informé, encore moins invité»

En dehors des questions évoquées plus haut, Ablaye Diop débusque une situation encore plus pourrie à l’intérieur de la compagnie, avec une gestion calamiteuse des ressources humaines. «A l’intérieur de cette compagnie, la situation est encore pire. Les ressources humaines, qui devraient être le fer de lance de la parfaite envolée de Air Sénégal SA, sont remises en second plan. Le personnel n’est impliqué à rien du tout. Lors du cocktail d’annonce du démarrage dans le régional, il n’était même pas informé, encore moins invité», regrette-t-il.

«Depuis plus de 2 mois, Air Sénégal mène ses activités sans aucune comptabilité formalisée en interne»

Plus grave, dit-il, «il est payé depuis plus de 10 mois des prestations IOSA, qui n’existent pas, pour le compte de Air Sénégal SA ; les cabinets de droit sénégalais, de Ressources humaines, Eco-Afrique, de comptabilité, Mazars, ont été virés proprement, pour opérer librement ; Et depuis plus de 2 mois, Air Sénégal mène ses activités sans aucune comptabilité formalisée en interne». Fort de tous ses impairs, la sentence du consultant en Transport aérien est sans appel : «A cette allure, la grande ambition nationale, telle que voulue par le président de la République, risque de n’être qu’un vœu pieux. Demain, lorsque cette Direction générale s’en ira, la mort d’Air Sénégal SA aura été actée, déjà, pour survenir les prochains mois qui suivront».
Jotaay
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