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À El Malick Ndiaye, Ministre des infrastructures et des transports terrestres et aériens (Par Yaya DIEME)

Dimanche 4 Août 2024

La gestion des routes est technique mais la gestion des transports doit être, pour être efficace, humaine. Dans l’idéal d’apporter un changement dans la conduite des affaires publiques, nous avons longtemps été intéressé à ces questions.


Au Sénégal, la gestion des transports semble complexe au point que toutes les mesures annoncées par les régimes qui se sont succédé sont restées des déclarations d’intention. Cette complexité peut être analysée sous plusieurs angles mais nous pouvons nous arrêter sur deux points principalement :

1) l’absence de contrôle et de maîtrise de l’état des données quantitatives et qualitatives des activités du secteur du transport surtout les échanges interurbains. En effet, l’État ne maîtrise pas les flux journaliers, hebdomadaires et trimestriels. Les réalités du terrain ne se mesurent sur aucune base de données statistiques officielles fournies en temps réel. Autrement dit, le car interurbain qui quitte une commune pour une autre n’est identifié que lorsque survient un accident, ou un contrôle routier exercé par un agent de l’État et non sur la base d’une gestion informatique et un fichier automatisé dédié à la circulation routière.


2) Le second aspect qui semble plomber l’efficacité des mesures prises pour une bonne circulation des personnes et des biens, est le rapport politique dû à un besoin constant de satisfaire une clientèle politique de syndicats véreux. Et le système renforcé au sommet de l’État où les chauffeurs exercent une pression sur les décideurs qui, au final, se plient à cause des interventions ( maraboutiques et autres).


Qu’est-ce qui peut expliquer qu’une gare routière comme les beaux-maraîchers ne donne pas de tickets de transport ni de numéro de siège aux usagers? Des rabatteurs ont droit de vie ou de mort sur des clients. Rien n’est normé, tout est basé sur un marchandage où tout est contre le client.


Cet état de fait rend inefficace l’application des mesures indiquées.
Ces arguments nous invitent à adopter plusieurs approches pour résoudre définitivement ce fléau des accidents répétitifs.


Monsieur le Ministre, il faut adopter une stratégie nationale de mise en place de logiciels de gestion des transports interurbains permettant ainsi l’identification des auteurs, des rôles et des prérogatives. La formation continue des chauffeurs qui, pour la plupart, sont dans l’informel. La mise en place des agents de sécurité et de gestion routière qui vont renforcer les missions de contrôle jusqu’ici exercées que par des forces de l’ordre et de sécurité. Il faut être en mesure de pouvoir empêcher un chauffeur qui fait plus de 400 km de faire un aller-retour en 24 h.

La création de bureaux témoins dans les grandes gares routières chargées de l’exécution des décisions de l’état et la collecte des données quantitatives et qualitatives des flux interurbains. La création d’un permis spécial dédié aux gros porteurs et aux transporteurs interurbains. Ceci faciletera l’identification des acteurs mais permettra de renforcer leurs capacités et attitudes à la prise en charge de votre vision.


Monsieur le ministre, la gestion des transports interurbains doit partir dans les trois premières années d’un principe fort d’inclusion et d’implication. Il s’agira d’abord de renforcer la capacité de l’État dans la prévention des accidents donc dans la gestion des risques. Pour ce faire, il faut que les populations, les usagers soient vos premiers dénonciateurs des pratiques pouvant conduire à des accidents. Créer des numéros verts dont les agents de sécurité routière spécialement créés par votre ministère pourront être appelés par n’importe quel usager en temps réel.

Les populations doivent renforcer la prévention du risque d’ accident en minimisant les difficultés d’alertes. On ne doit pas se rendre à la brigade pour dénoncer une mauvaise conduite d’un chauffeur, on ne doit pas attendre de descendre pour le faire non plus. Et mieux ,un SMS simplifier ou une application dédiée peut faire l’affaire. La vie de nos concitoyens n’a pas de prix. Vous êtes sur le bon chemin.


Yaya DIEME
Doctorant en gestion de projet
Chargé de communication départementale de Pastef Bignona
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1.Posté par Dieme le 04/08/2024 20:20
Merci beaucoup pour votre professionnalisme

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