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Lynchages médiatiques et poursuites judiciaires: Macky supporte mal son opposition

Mercredi 20 Juillet 2016

Lynchages médiatiques et poursuites judiciaires: Macky supporte mal son opposition
Les auditions de témoins sur le « Protocole de Rebeuss » qui devraient débuter, aujourd’hui, ont été finalement reportées, sine die.

Pour le moment, ce n’est pas encore la fin du système solaire pour Idrissa Seck, le leader de Rewmi, à qui Macky Sall a finalement décidé d’épargner une bataille judiciaire pour laquelle le Sénégal aura peu à gagner. L’histoire récente a, en effet, démontré que les feuilletons politico-judiciaires finissent toujours en queue de poisson. Comme les gens finissent toujours par négocier ou « dealer », autant commencer par là et nous épargner les caprices de la Dame Thémis souillée dans sa pureté par le lien ombilical qui lie le ministère de la Justice et le Parquet. C’est le lieu de souligner, que si tous les Présidents du Sénégal ont terrassé des adversaires politiques par une répression judiciaire, les choses sont en train de prendre, avec Macky, des proportions insoupçonnées. Depuis 4 ans, ils sont peu nombreux les opposants du Parti démocratique sénégalais (Pds) à n’avoir pas eu des ennuis avec la Justice. De Samuel Sarr à Aida Ndiongue en passant par Toussaint Manga, Massaly, Me Amadou Sall et consorts, l’article 80 a servi d’arme de répression contre des opposants presque contraints au silence. Il s’en est suivi des interdictions systématiques de marche de la part de Préfets dont on doute de la liberté de manœuvre face à une hiérarchie trop frileuse à notre goût.

Aujourd’hui, « l’auto-saisine » du Procureur de la République de Dakar sur le « Protocole de Rebeuss » devrait, pour de longs moments, assez occuper Idy et son parti au point de ne pas les laisser jouer leur rôle d’opposants. Il en était ainsi pendant toutes ces années au Pds qui a fini d’entrer dans une torpeur préjudiciable à sa survie en tant que parti alors qu’il était le seul à incarner l’opposition. Et il n’y a rien d’étonnant dans la démarche de Macky. Depuis son accession à la magistrature suprême, le Président de la République a donné l’impression de ne pas supporter son opposition, ou l’opposition tout court. Certes, il a été élu par une grande coalition qui est Benno Bokk Yakaar (BBY), qui est une coalition de coalitions, mais cela ne veut pas dire qu’il y a œcuménisme en politique.

Ailleurs, en Afrique, les présidents persécutent leurs oppositions. Ici, au Sénégal, le chef de l’État fait tout pour ne pas en avoir. Depuis le début de son magistère, il a essayé de rassembler tout le monde autour de sa personne pour étouffer toute velléité d’opposition. Malheureusement, les Idy, Cheikh Bamba Dièye, ont pris leurs distances et leur indépendance. Cela leur a d’ailleurs coûté leurs postes.

Quand le Conseiller du Président, Amsatou Sow Sidibé, a dit ce qu’elle pense de l’emprisonnement de Karim Wade, elle a été limogée. Wade liquidait ses « fils », Macky « détruit » ses opposants. Si vous dites une seule parole désagréable, vous êtes systématiquement pilonné dans la presse par des souteneurs qui se livrent à des tirs groupés. Abdoul Mbaye, ancien Premier Ministre de Macky en a longtemps souffert parce que, tout simplement, il a osé créer un parti d’opposition. On a même essayé de le mouiller dans l’Affaire Habré et fouiner dans les poubelles pour le détruire.

Pourtant, l’opposition est nécessaire dans une démocratie. Les partis d’opposition jouent d’ailleurs un rôle de service public assez important qui fait que là où ils sont absents, on ne peut pas parler de démocratie. L’exception sénégalaise se justifiait, justement, par la capacité de notre pays à surmonter les clivages et à protéger les minorités. Mais pour que cela perdure, il faudra que nos dirigeants apprennent à être plus démocrates, c’est-à-dire tolérants, ouverts, désintéressés et altruistes.

Malheureusement, avec ce qui se passe à l’intérieur des partis politiques où il n’y a aucune démocratie interne, on est encore loin de l’émergence d’une élite sur qui le peuple peut vraiment compter. Car, une fois le pouvoir conquis, convictions et valeurs d’antan sautent au profit de réflexes de survie ou de maintien au pouvoir. Diouf avait qualifié la jeunesse sénégalaise de « malsaine », Macky n’est pas loin d’en dire autant de ses opposants.

Assane Samb Rewmi Quotidien
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